- 5 novembre 2008, par Eugène Ney (1806-1845)
Revue des Deux Mondes, tome 1, 1831
Terre-Neuve
Départ de Brest. - Montagnes de glaces. - Arrivée à Saint-Pierre. - Description des îles Saint-Pierre et Miquelon. - Langlade ou petite Miquelon. - Erreur des géographes. - Poudrerie. - Moyen qu’emploient les Indiens pour se garantir de la poudrerie. - Précis historique sur Terre-Neuve. - Excursion au Croc. - Effets de mirage en mer. - Tombeau de (...)
- 24 mars 2008, par Octave Mirbeau (1848 - 1917)
C’était un vieux homme, un peu voûté, très doux, très silencieux, très propre, et qui, jamais, n’avait pensé à rien.
Sa vie était réglée mieux qu’une horloge, car il arrive que les horloges, quelquefois, s’arrêtent et se détraquent. Lui, jamais ne s’arrêtait, ni ne se détraquait. Jamais il n’avait connu la hâte d’une avance, l’émoi d’un retard, la fantaisie d’une sonnerie folle, dans son âme.
Il s’appelait (...)
- 3 mars 2008, par Octave Mirbeau (1848 - 1917)
En lisant Le Portrait de Dorian Gray, je n’ai jamais aussi vivement senti l’horreur des répressions sociales, « cette dangereuse folie de punir » qu’ont les hommes. Le Portrait de Dorian Gray est ce dernier livre d’Oscar Wilde que d’avisés et fidèles traducteurs viennent d’offrir à notre curiosité, dirai-je à notre joie ? Et, maintenant que je l’ai lu, ce livre, je ne puis penser, sans un redoublement (...)
- 24 décembre 2007, par Jean de Tinan (1874-1898)
Non, Madame, vous n’avez pas raison.
Il ne faut pas blâmer les tendances sentimentales de certains de la génération jeune, il ne faut pas imiter les vieux messieurs décorés qui leur reprochent, en termes choisis, mais peut-être un peu pompeux, quelques velléités de déboulonner le piédestal de mauvais vers et de romans médiocres ou la femme s’érige en idole, - qui leur reprochent de ne plus concevoir (...)
- 21 décembre 2007, par Honoré de Balzac
Laissons le vin aux indigents. Son ivresse grossière trouble l’organisme, sans payer par de grands plaisirs le dégât qu’il fait dans le logis. Cependant, pris modérément, cette imagination liquide a des effets qui ne manquent pas de charme ; car il ne faut pas plus calomnier le vin que médire de son prochain. Pour mon compte, je lui dois de la reconnaissance. Une fois dans ma vie, j’ai connu les (...)
- 21 novembre 2007, par Catulle Mendès (1841-1909)
I
Vous jugez de leur épouvante. Etre vues ainsi, en plein jour, à travers les branches ! Les feuilles de saule, c’est presque aussi transparent que la batiste. N’avoir eu que cette chemise de verdure ! Cette Clémentine était une folle, vraiment. Les jeunes filles ne se rendent pas compte des choses ; ce n’est pas Jane, une veuve, qui aurait eu cette idée. Pourtant, il faut dire que c’était bien (...)
- 12 novembre 2007, par Howard Phillips Lovecraft (1890-1937)
1
Après vingt-deux ans de cauchemar et d’effroi, soutenu par la seule conviction désespérée que certaines impressions sont d’origine imaginaire, je me refuse à garantir la véracité de ce que je crois avoir découvert en Australie occidentale dans la nuit du 17 au 18 juillet 1935. On peut espérer que mon aventure fut en tout ou partie une hallucination - à cela, en effet, il y avait de nombreuses (...)
- 7 novembre 2007, par Claude Cahun (1894-1954)
Que me veux-tu, fille de Pandion, hirondelle ouranienne ? Envers vous qui êtes belles ma pensée ne change pas : vous n’êtes rien pour moi. Je ne me ressens pas de ma colère, et j’ai l’esprit serein. - Ai-je encore le regret de ma virginité ? Je ne sais où je cours, car deux pensées sont en moi... Sappho
...and the earth Filled full with dreadly works of death and birth, Sore spent with hungry lusts (...)
- 17 septembre 2007, par René Maizeroy (1856-1918)
Cette petite d’Ormonde avait à coup sûr le diable au corps, mais surtout une cervelle fantasque, déconcertante, où passaient les plus inouïs caprices, où les idées dansaient, se heurtaient comme ces morceaux de verre multicolores qu’on agite au fond d’un cornet et qui forment d’étranges figures, où fermentait tellement la parisine - vous savez bien, la parisine dont Roqueplan donna jadis l’analyse - que (...)
- 29 mars 2007, par Claude Cahun (1894-1954)
... Ce soir-là, quand il rentra dans son village et qu’on lui demanda comme les autres soirs : Allons ! raconte : Qu’as-tu vu ? Il répondit : Je n’ai rien vu.
Oscar Wilde
(André Gide : In memoriam)
Pour O. W.
« Qu’ils sont étranges, les gens qui croient que c’est arrivé ! Comment peuvent-ils ? Une seule chose dans la vie, le rêve, me paraît assez belle, assez émouvante, pour valoir qu’on se (...)