- 18 mai 2010, par Juliette Gheerbrant,
Ascanio Celestini
Les pauvres étaient tellement pauvres qu’ils prirent leur faim, ils la mirent en bouteille et ils allèrent la vendre. Les riches l’achetèrent. Les riches avaient déjà mangé de tout dans leur vie, du caviar farci au trouduculapraline en brochette, et ils voulaient aussi connaître le goût de la faim des pauvres. Ils l’achetèrent, ils y mirent le prix,
et les pauvres eurent de quoi s’en sortir pendant (...)
- 13 mai 2010, par Olivier Favier
Où va le roman ? Avant tout, répondrais-je, là où va cet homme.
Roberto Roversi
Qui étais-je à trente ans ? Assurément quelqu’un qui ressentait l’amour d’une manière singulièrement proche et pourtant radicalement autre de ce que nous raconte, dans son roman posthume, Iginio Ugo Tarchetti. Un roman, comme le note fort justement Walter Benjamin, ne nous invite pas à tirer la « morale de l’histoire », (...)
- 4 mai 2010, par Ascanio Celestini,
Hervé Guerrisi
Le leader de la gauche rencontre le leader de la droite pour discuter des règles démocratiques. Si ça leur importait vraiment, ils les respecteraient au lieu d’en discuter. En réalité, ils se rencontrent pour se légitimer l’un l’autre dans un pays où la politique est complètement dé-légitimée. Le gouvernement de droite a fait la réforme Biaggi et celui de gauche, au lieu de la changer comme il l’avait (...)
- 29 avril 2010, par Olivier Favier
Arrigo Boito (1842-1918) est surtout connu pour avoir écrit les livrets des derniers opéras de Verdi, Otello et Falstaff, et pour avoir composé un Mefistofele. On sait moins qu’il fut poète : il publia, en 1877, un Livre des vers, où sont exposées ses conceptions dualistes, manichéennes de l’homme – au sens gnostique du terme. Le polémiste baudelairien, qui en avait appelé au siècle à venir comme à (...)
- 15 avril 2010, par Olivier Favier
« Les choses sont comme elles sont, impitoyables et absurdes. Nous sommes punis bien plus que nous ne le méritons. »
George Steiner
« Si la littérature n’est pas un repère de femmes fatales et de créatures de perdition, alors elle ne vaut pas la peine d’être écrite. »
Julien Gracq
« Un livre immonde. » Ces mots du journaliste Emilio Treves disent assez l’accueil reçu en 1879 par Giacinta, le (...)
- 6 avril 2010, par Juliette Gheerbrant,
Ascanio Celestini
Texte traduit par Juliette Gheerbrant.
Moi je suis comme vous, on est pareils. Je suis comme vous. Par exemple, vous allez me dire : non ! moi je suis de droite (pour dire) ! Eh bien tout juste, tout juste, moi je suis comme vous, moi aussi je suis de droite ! C’est que de son temps à lui, les trains arrivaient à l’heure ! Et puis on a une bonne blague « bah, il aurait pu être chef de gare ! » (...)
- 23 mars 2010, par Ascanio Celestini,
Hervé Guerrisi
Le peuple est un enfant
Le peuple, ça l’intéresse pas cette chose qu’on appelle la Démocratie
Je vais vous raconter une histoire : Il était une fois un intellectuel qui s’appelait Ponce Pilate Et un jour, Ponce Pilate a pensé que le peuple était prêt pour la Démocratie. Donc il a pris deux types, deux types qu’il venait à peine d’arrêter et il les a présentés au peuple en disant : "Peuple, (...)
- 9 mars 2010, par Ascanio Celestini,
Olivier Favier
Il était une fois un petit pays.
Dans le petit pays il y avait un petit gouvernement. Il y avait aussi une petite école.
Mais le petit gouvernement et le petit pays pensèrent qu’il y avait trop d’enseignants dans la petite école et il dirent éliminons les enseignants qui enseignent des matières qui ne sont pas indispensables parce que trop de matières vont mettre la confusion dans l’esprit des (...)
- 23 février 2010, par Ascanio Celestini,
Hervé Guerrisi
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisi C’est moi qui vous ai choisi
Oui je sais qu’avant, la politique fonctionnait autrement Avant il y avait les politiciens fascistes qui disaient des trucs de fascistes Et il y avait les politiciens communistes qui disaient des trucs de communistes Et ils étaient différents hein, vraiment différents les uns des autres Puis il y avait (...)
- 8 février 2010, par Ascanio Celestini,
Olivier Favier
Note du traducteur : en Italie, quand quelqu’un fait un sale coup, et qu’il cherche ensuite à échapper à ses responsabilités, on dit qu’il jette la pierre et qu’il cache la main qui a jeté la pierre. C’est une expression populaire qui dit bien ce qu’elle veut dire, mais il semble, si l’on en croit l’auteur, qu’elle ne soit plus vraiment d’actualité.
Vous cachez la main !
Je vous ai vu, vous êtes (...)