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7 avril, par Rodolphe Christin
S’en aller avec Kerouac, et risquer l’abordage d’horizons imprévus sur une vieille terre d’Amérique bousculée dans ses repères car traversée comme jamais. Vue, vécue, elle tremble, vacille, dépasse les bornes, dérangée par le rythme des voyages intérieurs, extérieurs. L’horizon qui appelle se rapproche ensuite, prend consistance grâce au voyage, devient palpable pour l’expérience avide de le trouver tout (...)
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22 janvier 2011, par Rodolphe Christin
Extrait du livre paru en 2010 aux Éditions Yago.
En Mongolie, peut-être trouverais-je quelques signes d’appartenance traces fugaces que le vent de la modernité n’aurait pas encore effacées. Vite, faire vite.
Le sens de mon voyage ? Me rendre face au monde et me fondre dans ses lointains, me recréer dans ses isolements, intégrer ce point crucial où l’intérieur et l’extérieur sont en parfaite (...)
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19 janvier 2011, par Rodolphe Christin
Contrairement à ce qu’affirme le dicton, la nature n’a pas horreur du vide ; c’est l’homme de l’hypermodernité qui ne le supporte pas, dans le même temps qu’il se supporte plus lui-même. Plus loin il va s’oublier, plus il sème partout des signes, et moins il parvient à sortir de ses propres traces. Alors les publicitaires et la communication lui soufflent le culte de la nouveauté, des "premières", des (...)
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10 avril 2010, par Rodolphe Christin
Simone Dumenclin vivait à proximité de son calendrier. La première chose qu’elle faisait en se levant, c’était d’aller vérifier la date du jour. Elle l’auscultait avec nervosité, y revenait même plusieurs fois dans la journée, songeuse. La date du 13 juin figurait cerclée de rouge. Il était troublant de songer que cette date fatidique pouvait passer, aux yeux d’un étranger qui aurait aperçu la marque sur (...)
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27 mars 2010, par Rodolphe Christin
Kévin admirait le paysage, debout devant la porte de la cabane. Ils étaient arrivés hier, après des heures de mauvaise piste. Depuis qu’il séjournait en altitude, à une journée de marche du Refuge du Loup, Kévin se sentait plus loquace. Euphorique presque, était-ce un effet de l’altitude ? Il croyait plutôt à l’influence des magnifiques paysages qui les entouraient (la mer lui procurait des sentiments (...)
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8 mai 2010, par Rodolphe Christin
En reprenant ses esprits le lendemain matin, Hector fut surpris de voir sa tête à deux doigts du derrière de bronze de Grazziella. La vue était superbe ; il est probable qu’avec quelques années de moins il eût cherché à intégrer ce paysage accueillant. Une coupe de fruits déposée en offrande, telle était l’image ridicule qu’il aurait utilisée pour décrire ses impressions s’il avait été écrivain. (...)
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6 septembre 2009, par Rodolphe Christin
Sans que cela soit volontaire, des souvenirs remontent à la surface alors que personne n’est allé les chercher. Chacun porte en lui des fonds gigantesques dont il ne soupçonne pas l’importance, il suffit alors d’une image ou d’un parfum, d’une expression fugace sur un visage pour que viennent s’y associer, avec plus ou moins de bonheur, les lambeaux d’un passé qui jusque là demeurait silencieux (...)
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30 mars, par Rodolphe Christin
Où l’on propose au lecteur de suivre une ligne de vie amoureuse des forêts, des broussailles et des rivières. Henry David Thoreau (1817-1862) montre le chemin des bois, pensant trouver dans ces marges de quoi changer la vie. Chercheur atypique, il se met à l’écoute de la polyphonie du monde, voit dans le vol du pivert et le coassement de la grenouille la source d’une possible régénération de soi (...)
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1er mai 2010, par Rodolphe Christin
Hector se faisait beau et prenait ses plus belles manières. L’eau courante à l’extérieur permettait de faire une toilette quotidienne, il se félicitait donc d’avoir lavé ses vêtements la veille. N’ayant pas eu le temps de faire sa valise, il devait veiller à la bonne tenue du peu qu’il avait. Il se demandait parfois s’il ne commençait pas à apprécier sa nouvelle existence, qu’il jugeait étrange et (...)
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18 janvier 2011, par Juliette Gheerbrant,
Rodolphe Christin
Rodolphe Christin est sociologue, chercheur indépendant, voyageur et... écrivain. Ses livres montrent comment la rencontre de l’Autre, et de la nature pourvu qu’elle soit préservée, permet à l’homme de se construire librement. Au fil de ses explorations, dans les forêts de sa région comme dans ses voyages en terres lointaines, il constate la planification systématique de la planète et de ses habitants, (...)