- 22 novembre 2010, par Katherine Mansfield
À JOHN MIDDLETON MURRY
I
Au matin, très tôt. Le soleil n’était pas encore levé et la baie tout entière était cachée par un brouillard blanc venu de la mer. Les grandes collines recouvertes de brousse, au fond, étaient submergées. On ne pouvait voir où elles finissaient, où commençaient les prairies et les bungalows. La route sablonneuse avait disparu, avec les bungalows et les pâturages de l’autre côté (...)
- 16 novembre 2010, par Henri David Thoreau (1817-1862)
En 1854, c’est lors d’un meeting avec les citoyens de Concord que Henry David Thoreau découvre la réalité de « l’esclavage au Massachussetts ». Sa rencontre avec le leader abolitionniste John Brown (1800-1859) marque un véritable tournant dans sa maturation politique. Paysan de la Nouvelle Angleterre, John Brown s’avère prêt à tous les sacrifices pour œuvrer à l’amélioration du genre humain. Dès 1854, il (...)
- 22 octobre 2010, par René Crevel
Né en 1900, René Crevel se donnera la mort en 1935. Dadaïste, surréaliste, dandy, mondain, homosexuel, toxicomane, tuberculeux, militant révolutionnaire, de tous les écrivains de l’entre-deux guerres, il a sûrement eu la trajectoire la plus rayonnante, la plus exigeante, la plus brûlante qui soit. Conjointement à ses essais polémiques (L’Esprit contre la raison, 1927 ; Le Clavecin de Diderot, 1932), son (...)
- 20 octobre 2010, par J.-H. Rosny aîné
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L’homme capta jusqu’à la force mystérieuse qui a assemblé les atomes. Cette frénésie annonçait la mort de la Terre.
I. Paroles à travers l’étendue L’affreux vent du Nord s’était tu. Sa voix mauvaise, depuis quinze jours remplissait l’oasis de crainte et de tristesse. Il avait fallu dresser les brise-ouragan et les serres de silice élastique. Enfin, (...)
- 13 octobre 2010, par Élisée Reclus (1830-1905)
La mer était calme et phosphorescente ; à temps égaux le navire entr’ouvrait la vague en poussant un grondement sourd comme celui d’un énorme cétacé ; les voiles enflées par la brise imprimaient aux mâts de suaves balancements : tout dans la nature semblait jouir d’un mystérieux bonheur.
J’étais étendu dans la chaloupe au-dessus du gouvernail et je regardais les étoiles. Dans cette position, mon être (...)
- 5 octobre 2010, par Jacques Rigaut
Les premiers écrits de Jacques Rigaut, Propos Amorphes, sont publiés en 1920 dans la revue Action de Florent Fels, alors que Rigaut entre en contact avec les membres du groupe Dada.
Grimpé sur mon piano, je suis l’Antéchrist coiffé d’un entonnoir de gramophone. Triomphant, j’entre en sautant sur la tête dans le hall du Péra-Palace de Constantinople et je fais tourner avec mes orteils une crécelle (...)
- 2 octobre 2010, par Élisée Reclus (1830-1905)
Élisée Reclus rédigea de très nombreux articles, prononça nombre de conférences sur le thème de l’anarchie. Il participa aussi à des congrès d’organisations ouvrières (AIT notamment, ligue de la Paix et de la Liberté) dans lesquels il se retrouva avec d’autres révolutionnaires libertaires (Bakounine, Kropotkine, Dumartheray, Jean Grave, James Guillaume, Max Nettlau). Il développa ses idées dans plusieurs (...)
- 26 juillet 2010, par Arthur Cravan
"Cet Arthur Cravan, qui ne manque jamais de faire suivre son nom de ces mots : neveu d’Oscar Wilde, s’est donné hier soir aux Sociétés savantes en spectacle à quelques centaines d’Anglais, d’Américains et d’Allemands, parmi lesquels deux ou trois Français s’étaient fourvoyés.
Cet Arthur Cravan est un grand jeune homme blond, imberbe qui, vêtu d’une chemise de flanelle largement échancrée, d’une ceinture (...)
- 30 juin 2010, par Oscar Wilde (1854-1900)
« Nul ne comprendra mes vers, s’il tient à y voir une œuvre littéraire,... ou s’il vise uniquement l’art et l’esthétique. Brins d’herbe... a été avant tout l’efflorescence de ma nature émotionnelle et d’une autre nature personnelle,—une tentative, depuis le commencement jusqu’à la fin, de fixer une Personne, un être humain, (moi-même dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle, en Amérique) librement, (...)
- 28 juin 2010, par Arthur Cravan
Les peintres, — ils sont 2 ou 3 en France, — ont vraiment peu de représentations, et je me figure facilement leur état de mort, quand, durant de longs mois, ils ne paraissent plus en public. C’est une des raisons pourquoi je viens grossir le nombre des spectateurs qui se rendent au Salon des Indépendants ; bien que la meilleure soit encore le profond dégoût de la peinture que j’emporterai en sortant (...)