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12 janvier 2006, par Jean-Patrice Dupin
Couloirs obscurs, portes infranchissables, craquements sinistres, La Maison dans les ténèbres est le lieu d’un inquiétant huis-clos, le théâtre d’un combat sans merci qui oppose les tenants, clandestins, du Bien, à ceux, tout-puissants, du Mal.
Écrit en pleine période d’occupation allemande de la Norvège, ce roman s’affirme évidemment d’emblée comme une allégorie de la situation politique (…)
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27 mai 2005, par Jean-Patrice Dupin
La Puissance des mouches est le quatrième roman publié par Lydie Salvayre. Dans ce texte, le personnage principal est un meurtrier qui raconte sa vie par bribes, son dégoût des autres et sa passion pour Blaise Pascal.
Au moment où débute le livre, le criminel est en prison, où il répond aux questions d’un juge ; supposées questions, car celles-ci ne sont pas formulées pour le lecteur, qui (…)
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8 septembre 2005, par Jean-Patrice Dupin
Suite au décès d’un certain Boborikine, le narrateur de Préhistoire, ex-archéologue, est nommé guide et gardien de la grotte préhistorique de Pales. Toutefois, « il tarde à prendre ses fonctions. Quelque chose le retient. »
Une fois le livre refermé, nous connaîtrons effectivement la grotte de Pales comme si nous en avions nous-même exploré les dédales, et nous aurons appris mille choses (…)
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6 octobre 2005, par Jean-Patrice Dupin
Tout commence avec un notaire, qui se qualifie lui-même de "notaire déchu", et qui, inlassablement, sillonne seul au volant de sa voiture les départementales du Maine-et-Loire, à la recherche de la première phrase de ce qui devrait être ce qu’il appelle son "anti-testament". De cette première phrase devraient découler toutes les autres, pour aboutir à un document incompréhensible par (…)
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22 mai 2006, par Jean-Patrice Dupin
C’est en 1868 que William Wilkie Collins fait paraître en feuilleton dans une revue, dans laquelle écrit aussi son ami et admirateur Charles Dickens, ce Pierre de lune que plus tard T.S. Eliot qualifiera de « meilleur roman policier de langue anglaise », et dont Jorge Luis Borges dira qu’il est aussi le premier roman policier de l’histoire de la littérature (alors d’ailleurs que nombreux sont (…)
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4 décembre 2003, par Jean-Patrice Dupin
Il est des livres qui sont aussi leur propre commentaire, ce qui rend difficile d’en rajouter, et Le Mal de Montano de l’écrivain catalan Enrique Vila-Matas est de ces livres-là. Plus encore, on y trouve réunis, selon les dires mêmes du narrateur - dont, soit dit en passant, on ne sait jamais vraiment jusqu’à quel point on peut le confondre avec l’auteur en personne -"essai, souvenirs (…)
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8 juillet 2005, par Jean-Patrice Dupin
"C’est toute une histoire. Pas drôle du tout. Je ne pourrais même pas la raconter, si je voulais", avoue à un moment le narrateur anonyme de L’Imprévu. Résultat : c’est Christian Oster qui s’y colle, et qui profite de l’occasion pour faire de ladite histoire la matière même de son onzième roman (si l’on excepte ses nombreux écrits pour la jeunesse).
Un narrateur anonyme, donc, dont la (…)
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6 mars 2006, par Jean-Patrice Dupin
« Le cours classique », c’est le nom d’un cycle d’études dispensé au sein du collège Trinité, cadre de ce roman d’Yves Ravey. La routine y va de pair avec l’exigence, pour les élèves comme pour les professeurs, d’une rigueur morale à toute épreuve. Tant sont draconiennes les règles explicites ou implicites qui régissent ce cours, qu’il suffira d’un incident mineur pour donner lieu à une (…)
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26 septembre 2005, par Jean-Patrice Dupin
Composé de sept séquences de sept poèmes de sept vers chacun, Kub or, comme le suggère son titre, présente la forme littéraire d’un cube. Le propos quant à lui pouvant sans difficulté, par son côté fourre-tout, être assimilé à un bouillon, nous avons là un livre, le premier sans doute, qui ressemble effectivement à un bouillon cube.
De quoi parle Kub or ? Affiches, ministre, journal, (…)
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30 mai 2005, par Jean-Patrice Dupin
"Le vent, [...] représente ici toutes les forces de dislocation s’exerçant sur l’âme, et par voie de conséquence sur le vers : la mort bien sûr [...] mais aussi cette fois l’assez aberrant tintamarre de l’époque. [...] Malgré le vent donc, comme en dépit de l’éparpillement du langage, il arrive qu’ici ou là un murmure résiste, offre presque une consistance." Ces mots que l’on peut lire en (…)