- 15 avril 2011, par Sebastien Ayreault,
Andrea Vamos
Je n’écris plus
Tout est mort en moi
Vide.
Et j’ai eu beau vous épingler
Hier au mur
Me reste les larmes
Sèches
Un sillon dans la poussière, un cours d’eau dégueulasse
Qui n’est jamais devenu rivière.
Le docteur dit
Il dit comme ca
Ça dépend de quoi vous voulez mourir ?
La littérature est une belle saloperie.
Elle vous prend à la gorge
Et ne laisse
Autour de vous qu’un vaste désert (...)
- 13 avril 2011, par Gaëlle Girbes,
Romain Noir
Devant le linge.
Je te vois mon amour
tout au bout de l’atoll
aux dépens du dehors
dans le matin d’argile
la vie détache et nous attache.
Mon amour,
laisse tremper ta vie blanchie
le cœur debout devant le mur
lourd, humide, fragile,
mon amour,
si lascive,
laisse sécher ta robe franchie
derrière le drap
laisse revenir suspendues
les mailles, les issues.
La vie nous (...)
- 12 avril 2011, par Alexandra Bougé,
Andrea Vamos
Je regarde ma mère, elle veut mourir, ma mère veut mourir, "pour ça"
semble-t-elle me dire. Elle souffre. C’est à cause de moi qu’elle endure encore.
Que puis-je pour elle ? Ma belle, la seule joie que j’ai, le seul être qui ne me
veut que du bien. J’ai peur de la mort, l’horreur va m’arriver, elle est seule
disponible jour et nuit pour moi. Je ne veux pas vivre sans elle.
Ma mère dans son lit, (...)
- 11 avril 2011, par Romain Noir,
Sanja Knezevic
Sous mon plafond doré,
tout s’affole, tout bricole, tout s’envole.
"T’as pas cent balles ?,
mille balles ??,
... dix mille balles ???
... cent mille balles ????"
Sous mon plafond doré.
Tout flotte, tout ballotte, tout barbote.
"... pour pas un rond !!!"
"Tu verras, un jour, y aura plus que du bleu (...)
- 25 mars 2011, par Alexandra Bougé,
Sanja Knezevic
La ville éteignait en début de soirée les lampadaires. Dans les rues vides aux panneaux de publicité hors fonction, s’amassaient des murmures, qui circulaient tels des chats errants, collés comme un crachat indélébile à la surface lavée quotidiennement. À quelques kilomètres de là des hommes travaillaient sans interruption, tant qu’ils pouvaient. Des cars avaient été mis à la disposition des gens aux (...)
- 24 mars 2011, par Bernard Demenge,
Romain Noir
J’ai le délire agricole,
peut-être même horticole,
et je cultive mon corps au décor.
Normal.
J’ai le corps qui rouille,
la mine adhésive,
le cœur lessive.
Alors, FAUT QU’JE SPARADRISE !!!!!.................
FAUT QU’JE SCOTCHIFISE !!!!!!!!!!!.............
Que je bricole des bricoles à mes cellules grises !
Je recolle tout, tout, tout,
tout mon pare-brise,
du licol au cache-col ! (...)
- 24 mars 2011, par Bernard Demenge,
Judith Lesur
ma bouche-tiroir
mes bras-ciseaux
mes yeux-passoire
mon ventre-bureau
mes fesses-miroirs
mes jambes-couteaux
mon nez-arrosoir
mes mains-porte-manteaux
mon crâne-baignoire
mes pieds-râteaux
mes oreilles-accoudoirs
mes cheveux-rideaux
mon sexe-armoire
mon âme-marteau
- 23 mars 2011, par Gaëlle Girbes,
Romain Noir
« Dans une récente décision, deux juges de la Cour suprême de l’Absurdisthan ont affirmé que
les vélos à deux roues ayant prouvé leur innocence restaient réglementaires dans la
mesure où ils ont bénéficié d’un pneu fruste et dé-gonflable. »
« Dans une récente décision, deux juges de la Cour suprême de l’Absurdisthan ont affirmé que
les lits à baldaquin ayant prouvé leur innocence restaient interdits de (...)
- 22 mars 2011, par Gaëlle Girbes,
Mariana Naydova
Quelle chance de te croiser, ma petite ! Comme tu me rappelles Anca ! Je vais t’appeler comme ça ! Je connaissais une femme qui s’appelait Anca. Il n’y a pas d’autres comme toi. Maman te dit cela chaque jour, non ? Si maman le dit, cela doit être vrai. Penche-toi un peu ! C’est bien ! Et plus de sourires ! Maman, dis- tu, elle n’est pas à la maison ? Elle est avec le bébé à l’hôpital. Et papa ? C’est (...)
- 4 mars 2011, par Christine Bergougnous,
Roland Pradalier
Je ne suis pas certain d’être un renard. On n’échappe pas si facilement au vraisemblable. Même l’hiver quand j’erre immobile au bord des champs d’Auvergne. Mû par l’instinct, enveloppé par l’air et posté en vigie, je suis un animal sage entre deux bonds. Qui pose de biais, l’étroit museau pointu au-dessus des collines. Regardez cette dernière photo de moi, elle date du 12 février au matin, c’est le dernier (...)