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28 novembre 2012, par D.A.F. de Sade
Un homme déjà sur le retour imagina de se marier quoiqu’il eût vécu sans femme jusqu’alors, et ce qu’il fit peut-être de plus maladroit d’après ses sentiments ce fut de prendre une jeune fille de dix-huit ans, de la figure du monde la plus intéressante et de la taille la plus avantageuse. M. de Bernac, c’était le nom de cet époux, faisait une sottise d’autant plus grande en prenant une femme, qu’il était (...)
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8 février 2013, par D.A.F. de Sade
Il n’y a pas cent ans qu’on avait encore dans plusieurs endroits de France, la faiblesse de croire qu’il ne s’agissait que de donner son âme au diable, avec de certaines cérémonies aussi cruelles que fanatiques, pour obtenir tout ce qu’on voulait de cet esprit infernal, et il n’y a pas un siècle révolu que l’aventure que nous allons raconter à ce sujet, arriva dans une de nos provinces méridionales, où (...)
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18 mars 2013, par D.A.F. de Sade
Il y a eu de tous les temps à Paris une classe d’hommes répandue dans le monde, dont l’unique métier est de vivre aux dépens des autres : rien de plus adroit que les manœuvres multipliées de ces intrigants, il n’est rien qu’ils n’inventent, rien qu’ils n’imaginent pour amener soit d’une façon, soit d’une autre, la victime en leurs maudits filets ; pendant que le corps d’armée travaille dans la ville, des (...)
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14 novembre 2012, par D.A.F. de Sade
Voici une historiette assez peu connue du marquis de Sade et assez plaisante à lire pour se trouver sous tous les yeux. Elle n’en est pas moins très caractéristique et de l’époque et de l’auteur. Le lecteur y retrouvera une sorte de marivaudage derrière des masques, de cet esprit d’ironie qui semble faire jubiler l’auteur lorsqu’il conclut, comme ici, son histoire par un exact négatif de ses idées. Mais (...)
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2 janvier 2013, par D.A.F. de Sade
En quelque lieu que vous soyez, mademoiselle, près, loin, avec des Turcs ou des Galiléens, avec des moines ou des comédiens, des geôliers ou d’honnêtes gens, des chiffreurs ou des philosophes — toujours est-il que l’amitié ne permet point que je me dispense, au renouvellement de cette année, des devoirs sacrés qu’elle m’impose — après lesquels, suivant l’antique usage, je me livrerai, sous votre bon (...)
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18 décembre 2013, par D.A.F. de Sade
« Ô sainte Humanité ! s’il est vrai que tu sois la fille du ciel et la reine des hommes, devrais-tu donc permettre qu’une source de remords et de chagrin fût la récompense de tes sectateurs, pendant que ceux qui t’outragent sans cesse, triomphent en t’insultant sur les débris de tes autels ? »
De toutes les vertus que la nature nous a permis d’exercer sur la terre, la bienfaisance est (...)
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1er avril 2013, par D.A.F. de Sade
Les rêves sont des mouvements secrets qu’on ne met pas assez à leur vraie place ; la moitié des hommes s’en moque, l’autre portion y ajoute foi ; il n’y aurait aucun inconvénient à les écouter, et à s’y rendre même dans le cas que je vais dire. Lorsque nous attendons le résultat d’un événement quelconque, et que la manière dont il doit succéder pour nous, nous occupe tout le long du jour, nous y rêvons très (...)
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25 décembre 2012, par D.A.F. de Sade
« En 1782, Sade écrit le Dialogue entre un prêtre et un moribond : il n’est aucun athée de ses contemporains qui ne pourrait s’en réclamer. En 1787, Sade écrit le poème La Vérité, d’inspiration tout aussi matérialiste : il n’est pas un seul athée de ses contemporains qui pourrait s’en réclamer. (...) Bien sûr, entre ces dates, il y a, en 1785, l’apparition des Cent vingt journées de Sodome qui figure la (...)
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11 septembre 2013, par D.A.F. de Sade
Un bon bourgeois de Picardie, le descendant peut-être d’un de ces illustres troubadours des bords de l’Oise ou de la Somme, et dont l’existence engourdie vient d’être retirée des ténèbres depuis dix ou douze ans par un grand écrivain du siècle ; un brave et honnête bourgeois, dis-je, habitait la ville de Saint-Quentin, si célèbre par les grands hommes qu’elle a donnés à la littérature, et l’habitait avec (...)
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2 octobre 2013, par D.A.F. de Sade
De toutes les sciences qu’on inculque dans la tête d’un enfant lorsqu’on travaille à son éducation, les mystères du christianisme, quoique une des plus sublimes parties de cette éducation sans doute, ne sont pourtant celles qui s’introduisent avec le plus de facilités dans son jeune esprit. Persuader par exemple à un jeune homme de quatorze ou quinze ans que Dieu le père et Dieu le fils ne sont qu’un, (...)