- 4 septembre 2010, par Carlo Bordini,
Olivier Favier
Et qu’auras-tu donc pensé tué par tes propres frères traqué par les mitraillettes prolétariennes un goût de douce amertume un goût de sang dans la bouche (...)
- 3 septembre 2010, par Juliette Gheerbrant,
Ascanio Celestini
Un homme est assis dans la pièce. Il regarde le robinet qui fuit. L’homme pense : c’est juste une goutte d’eau.
Il va bien falloir que quelqu’un trouve une solution à ce problème de goutte d’eau. Je pourrais me lever et aller fermer le robinet, mais je ne peux quand même pas tout faire tout seul.
C’est que je suis un démocrate, moi, et je pense qu’un citoyen élit ses représentants pour qu’ils (...)
- 2 septembre 2010, par Andrea di Consoli ,
Olivier Favier
I
Il y aura sûrement demain matin
Un garçon de seize ans
Dans un minuscule village de l’Italie du sud
Qui prendra le car bleu pour aller à l’école
Et ne descendra pas devant l’école verte
Mais continuera tout droit vers la mer.
II
Nous nous cachions dans la petite salle blanche d’un bar
Nous passions la matinée entière à jouer aux cartes
Certains s’acharnaient sur le flipper (...)
- 1er septembre 2010, par Juliette Gheerbrant,
Massimo Barone
Traduction de Juliette Gheerbrant.
Les années soixante-dix ? Le calendrier officiel est vague, comme souvent. Elles commencèrent, du moins pour moi, vers la fin 1967, avec les Trente-neuf, un groupuscule d’agités convaincus que les ennemis à combattre étaient au nombre de deux et qu’ils étaient très envahissants, n’en déplaise à Popper : le capitalisme sous toutes ses formes et le révisionnisme, dans (...)
- 30 août 2010, par Olivier Favier
« Ce n’est pourtant pas avril le plus cruel des mois, c’est mai. »
Aldo Zargani
Toute poésie part d’une année zéro, la sienne, porteuse aussi d’une longue histoire, de l’Histoire comme destruction. Voilà pourquoi il y a peu de poètes, et encore moins de poésie.
Carlo Bordini est le seul poète que je connaisse. Tout ce qu’il touche parle de lui. Pour évoquer en 1992 le photographe Luigi Ghirri, il (...)
- 10 août 2010, par Ascanio Celestini,
Olivier Favier
Ascanio Celestini (né à Rome en 1972) s’est affirmé en une dizaine d’années comme une figure majeure du théâtre-récit, un courant spécifique à l’Italie, dans la lignée de Dario Fo. La dramaturgie classique y cède le pas à l’art du conteur, et le narrateur reprend le rôle de l’intellectuel, c’est-à-dire qu’il devient la mauvaise conscience de son temps. Au-delà de ce courant, les ouvrages d’Ascanio Celestini, (...)
- 15 juin 2010, par Ascanio Celestini,
Hervé Guerrisi
Moi je vis dans une tombe Parce que je suis un intellectuel
Je ne suis pas le seul Et je ne suis pas le premier à avoir choisi une tombe pour maison Avant moi il y a eu les dépressifs. Ils me mettent en rogne ceux-là ! Ils ont été prophétiques. Ils ont été les premiers à comprendre que ça n’avait pas de sens. Et que rien n’en avait. Moi par contre, moi, il m’est même presque arrivé d’être heureux (...)
- 10 juin 2010, par Olivier Favier
« For now the Hell-hounds with superiour Speed ; Had reach’d the Dame, and fast’ning on her Side, The Ground with issuing Streams of Purple dy’d. »
John Dryden
Les clichés du Grand Tour ont associé Ravenne à un empire déchu, lequel n’aura jamais reçu, du reste, ses lettres de noblesse. Aux yeux des voyageurs, c’est avec justice que l’histoire s’en sera écartée, comme la mer du port de Classe, pour (...)
- 1er juin 2010, par Ascanio Celestini,
Olivier Favier
J’ai un pistolet et je tire.
Mais je ne suis pas quelqu’un de violent, je veux dire que je ne fais pas ça pour tuer quelqu’un en particulier. Je me mets à la fenêtre et je tire.
Il y en a qui tirent sur les nègres. J’aimerais bien leur demander “tu fais comment pour reconnaître un nègre ?” Bien sûr qu’un Somalien ou un Nigérian est tout ce qu’il y a de plus nègre, mais un Algérien ? Le nord-Africain (...)
- 27 mai 2010, par Olivier Favier
L’histoire de la bicyclette remonte à 1817, avec la création de la « poutre à roulettes » du baron von Sauerbronn, connue en France sous le nom de « draisienne ». L’étape décisive est franchie en 1884, avec l’invention d’un modèle dit « de sécurité », qui possède une transmission par chaîne et des roues de taille raisonnable, préservant le cycliste des chutes en soleil. La « petite reine », comme on l’appelle (...)