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5 mars 2009, par Alain Georges Leduc Fasciné, façonné par une éducation classique ; tombé dès l’adolescence dans le piège surréaliste ; puis familier des thèses marxistes alors essentiellement prônées par le parti communiste, dont il fut sympathisant puis membre, Roger Vailland s’est néanmoins forgé des repères et des valeurs esthétiques indépendamment des modes et des idéologies qu’il a traversées.
Le socle de son goût, c’est indéniable, est (...)
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17 décembre 2008, par Laurent Margantin Entre ses deux recueils les plus récents, intitulés Parafe et Codex, le poète a effacé son prénom de sa signature, ne conservant que le patronyme. En signant Auxeméry - nom matriciel - l’auteur s’absente dans ce qu’il a de plus connu, de plus identifié, affronte une absence, celle de soi-même dans une voix jusqu’alors inconnue.
De quelle voix s’agit-il alors, si elle est ainsi parafée ? De celle qui (...)
- 19 novembre 2008, par Pierre Jamet
« Chaque fois que j’ai lu Shakspeare, il m’a semblé que je déchiquète la cervelle d’un jaguar » [sic].
(Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, Poésies II)
« Ce qui définit le tragique est la joie du multiple, la joie plurielle ».
(Gilles Deleuze, Nietzsche et la philosophie, chapitre I, 8)
« Ils allaient obscurs sous la nuit solitaire parmi l’ombre ».
(Virgile, Énéide, chant VI, 268)
Dans le (...)
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19 juin 2008, par Wehbi Sleiman Manal Georges Schéhadé (Alexandrie, 1905 - Paris, 1989) est un insurgé qui crie dans son œuvre dramatique le mal-être de l’homme et son refus de ce qui l’entoure. Ses personnages, hostiles à l’étouffement qui les dévore, multiplient les anathèmes et les invectives contre l’épaisseur et l’insignifiance du monde. La révolte du dramaturge et celle de ses personnages se manifestent non seulement à travers une (...)
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26 mai 2008, par Jérôme Solal Le « contrat social » qui lie des Esseintes à ses contemporains change à partir du moment où il s’est retiré du monde. On discerne mieux la nature de ce contrat, et de ce qui en lui est amené à être modifié, dans le dernier paragraphe de la Notice. Des Esseintes disparaissant « sans faire part à qui que ce fût de ses projets, [...] sans laisser au concierge aucune adresse », le départ pour Fontenay exprime (...)
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18 janvier 2007, par Arnaud Genon L’autofiction, considérée dans l’Histoire littéraire, est un genre nouveau. Mais cette classification générique, envisagée précisément, peut nous paraître déjà ancienne, tant elle a fait l’objet d’articles, de débats, de polémiques, d’attaques et de plaidoyers. Le néologisme, qui désigne tout autant un genre qu’une posture énonciative, fut inventé en 1977 par Serge Doubrovsky, lors de la parution de Fils (...)
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21 novembre 2005, par Anneliese Saulin-Ryckewaert Le roman européen intellectualisé et humanisé porte en lui tous les bouleversements de la pensée des siècles précédents et surtout du début du XXe siècle. La perception de la désintégration du monde par l’homme peut entraîner une désagrégation des valeurs et de l’être représentée dans le roman. Elle se manifeste par la pesanteur, la relativité du monde, l’échec de la pensée jusqu’au mutisme.
« L’oeuvre de (...)
- 3 juillet 2002, par Eva Domeneghini
Christine Angot publie depuis plus de dix ans et, depuis la sortie de son neuvième livre, L’inceste, elle se trouve sur le devant de la scène littéraire. C’est ce qu’elle a toujours désiré. En sortant de l’ombre à l’occasion d’un "Bouillon de culture" mémorable, elle a enfin pu s’exprimer sur ce qu’elle écrit, sur ce qu’elle veut écrire, et malgré l’apparente confusion de certaines de ses explications, il (...)