- 15 février, par Sebastien Doubinsky
Il y a quelques années, j’ai commis un article qui comparait les modes narratifs de “La Tempête” de Giorgione et des “Correspondances” de Charles Baudelaire. J’y indiquais, entre autres, que ce qui les rapprochait dans l’expérience du spectateur et du lecteur était la fausse unité au centre des deux compositions : en effet, si, de loin, le tableau et le poème semblent afficher une cohérence visuelle ou (...)
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29 juin 2020, par Régis Poulet L’œil qui s’arrête sur les œuvres de Dominique Rousseau est tout à la fois saisi par l’ordre et le chaos.
On peut y reconnaître des formes animales archaïques comme un trilobite ou une limule, un tatou ou une tortue marine ainsi que de multiples formes végétales — et le tout s’entrecroise.
La présence d’inclusions végétales (de nombreuses fibres font la trame) ou minérales (tuf ici, gorgone là, pigments (...)
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16 octobre 2019, par Frédéric L’Helgoualch Makenzy Orcel est né en 1983 à Port-au-Prince. Poète, écrivain il a sauté l’étape du ‘jeune auteur prometteur’ pour s’imposer dès la sortie des ‘Immortelles’ en 2010 comme une figure majeure de la littérature francophone. Primé, médaillé, complimenté par ses pairs,encensé par la critique germanopratine : Makenzy Orcel est un écrivain reconnu suivi par un lectorat fidèle et grandissant.
D’aucuns se seraient (...)
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2 octobre 2019, par Michèle Duclos In The Fullness of Time
a letter to Octavio Paz
The time you tell us is the century and the day
Of Shiva and Parvati : immanent innocence,
Moment without movement. Tell us, too, the way
Time, in its fullness, fills us
As it flows : tell us the beauty of succession
That Breton denied : the day goes
Down, but there is time before it goes
To negotiate a truce in time. We met (...)
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25 février 2019, par Frédéric L’Helgoualch 567 romans sont parus lors de la dernière rentrée littéraire 2018. Autant dire qu’en notre époque de flux continu de l’information (ça déborde, ça déborde...) et de la célébration systématique - furieusement ponctuelle - de quelques stars de la plume qui monopolisent l’attention des critiques, il ne serait guère étonnant que de précieuses perles soient passées sous le radar du lecteur même bien averti. Fort (...)
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17 décembre 2018, par Michèle Duclos Né en 1927 dans la ville industrielle de Stoke-on-Trent, Charles Tomlinson adolescent a eu la chance, comme il le décrit dans l’interview donnée à la Paris Review en 1998, d’être très tôt initié aux littératures française et allemande ainsi qu’aux grands classiques grecs.
“It was that sense of belonging to Europe, which took root early in my imagination […] What luck I had to be educated by the two (...)
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26 novembre 2018, par Irina Constantinescu Le terme bestiaire semble apparaître vers le début du XIIe siècle pour désigner des ouvrages en prose ou en vers présentant la description de certains animaux, réels ou légendaires. Une interprétation symbolique en est aussi proposée en vue d’un enseignement religieux et moral. Les deux principes réciproques de l’anthropomorphisme des animaux et du zoomorphisme de l’homme inspireront aussi la tradition (...)
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18 février 2018, par Marcia Marques Rambourg Tout ce que je vois par principe est à ma portée, au moins à la portée de mon regard (…). Le monde visible et celui de mes projets moteurs sont des parties totales du même Être.
H. Michaux C’est alors que je dois organiser mon regard, l’ordonner, revisiter les lignes à la disposition de ma perception. Le monde est à ma portée et l’Art me construit, me meut et me déplace. Revoir, alors. Revenir à Soi ; (...)
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6 janvier 2018, par Thibault Boixière Jacques Rigaut, sorte de dadaïste à mi-temps, suicidé à 30 ans, fictionnalisé par Drieu la Rochelle et plus récemment, par Enrique Vila-Matas, mythifié tant par Dada que les surréalistes, n’a presque rien écrit. Dans ce paradoxe d’une vie faite œuvre, nous voudrions isoler trois mythologies de Rigaut : incarnation, incorporation, hypostase. Le premier consiste à faire de Rigaut un « dadaïste exemplaire (...)
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24 octobre 2017, par Irina Constantinescu Le Lais ou Petit Testament de François Villon comprend trois parties : une introduction de 64 vers (les premiers huit huitains) dans laquelle le poète se présente ; le corpus proprement dit, de 208 vers (les huitains IX à XXXIV) où Villon énumère ses legs ; et puis une finale de six strophes, qui compte 48 vers. Les strophes XXXVI à XXXIX ont intrigué les lecteurs modernes et ont fait l’objet (...)