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« On bosse ici ! On vit ici ! On reste ici ! » 

mardi 2 mars 2010, par Collectif des cinéastes pour les "sans papiers"

Le Collectif des cinéastes pour les "sans-papiers" a commencé par signer massivement l’appel "Nous les prenons sous notre protection" pour soutenir les travailleurs sans papiers en grève de la rue du Regard : cet appel qui ne concernait pas que les cinéastes, répondait à l’urgence de ne pas laisser les grévistes sans papiers menacés d’expulsion dans leur isolement.

Dans le même temps, face à l’indifférence des médias et des politiques,
rendant invisible cette grève qui dure déjà depuis plus de quatre mois
et touche plus de 6000 travailleurs sans papiers, nous avons décidé, comme certains d’entre nous l’avions déjà fait avec "Nous, sans-papiers de France" en 1997 et "Laissez-les grandir ici !" en 2007, de réaliser un nouveau film, dont le titre reprendra le slogan des travailleurs sans papiers en grève : "On bosse ici ! On vit ici ! On reste ici !".

Ce film, et le manifeste qui l’accompagne appelant à la régularisation de tous les travailleurs sans papiers, ont déjà été signés par plus de 350 cinéastes.

Manifeste du collectif des cinéastes pour les "sans-papiers" :

« On bosse ici ! On vit ici ! On reste ici ! »

Un travailleur sans papiers et un travailleur avec carte de séjour, c’est
quoi la différence ? Pas visible à l’œil nu, pas visible même avec une
caméra. Et pourtant, ils sont là. Ils travaillent, ils construisent nos
immeubles, réparent nos rues, posent les rails de nos tramways. Ils
nettoient nos bureaux, font le ménage dans nos appartements,
s’occupent de nos malades et des plus vieux d’entre nous. Ils lavent la
vaisselle et les cuisines de nos restaurants, s’occupent de la sécurité de
nos grands magasins, sont la main d’œuvre secrète de nos agences
d’intérim… Avec ou sans papiers, leurs tâches sont les mêmes.
Avec ou sans papiers, les obligations des uns et des autres sont aussi les
mêmes : ils payent les cotisations sociales, l’assurance-chômage, la
sécurité sociale, les impôts... Comme tout le monde.

Alors, quelle est la différence ?

La différence, c’est qu’un « sans-papiers » au chômage ne touchera pas
d’allocation. La différence, c’est qu’un « sans-papiers » cotisera pour la
retraite mais n’en touchera jamais un centime...

Les mêmes devoirs, mais pas les mêmes droits. Et cela parce qu’il lui
manque un papier, un seul : la carte de séjour.

On peut fabriquer une voiture en Roumanie pour la vendre en France,
on ne peut pas délocaliser les métiers du bâtiment ou les services à la
personne. Alors on délocalise sur place, on emploie des « sans-papiers ».
Un « sans-papiers », c’est d’abord un travailleur sans droits !
Un travailleur qui vit dans la peur d’être expulsé, et qui s’il est licencié,
n’a aucun recours mais une seule perspective : la reconduite à la
frontière. Cette injustice est insupportable pour qui attache de la valeur
à la devise de la République inscrite sur les frontons de nos écoles.
C’est pour cela que nous avons décidé de nous mobiliser aux côtés de ces
travailleurs, comme nous l’avions fait pour les enfants de
« sans-papiers » avec le film « Laissez-les grandir ici ! ».

C’est avec nos regards de cinéastes que nous voulons
à nouveau marquer notre solidarité.

« On bosse ici ! On vit ici ! On reste ici ! » proclament les travailleurs
sans papiers en grève. L’égalité des droits est l’exigence de tous.
Régularisation de tous les travailleurs sans papiers, c’est ce que nous
exigeons avec eux.

Signez la pétition ici : http://travailleurssanspapiers.org/phpPetitions

© Bernard Rondeau
© Bernard Rondeau
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