Quatre chapitres du Quart Livre, du cycle en série de Rabelais, publiés en 1548, sont aussitôt interdits par la Sorbonne. L’intégrale paraît pourtant en 1552, grâce au roi Henri II qui poursuit la politique de François 1er, son père, et au poète Joachim du Bellay, toujours en charge de la défense de la langue française — symbole de l’unité du royaume, — et du développement d’un patrimoine littéraire et poétique représentatif du raffinement dans cette langue. [1] Ce qui préservera sans doute l’auteur d’être poursuivi.
Mais ce n’est qu’après 1553, Joachim du Bellay s’étant rendu à Rome au service du cardinal Jean du Bellay, son oncle, (lui-même protecteur des lettres et instigateur du Collège de France, plusieurs fois missionné auprès des papes et qui y avait emmené Rabelais en février 1534 — alors exerçant la médecine à Lyon, — comme domestique en qualité de médecin), ayant négocié auprès du pape Jules III la libération des deux livres, que la résiliation de l’interdit scolastique sera obtenue.
Le Quart livre est l’Odyssée — au sens propre, car on retrouve des situations d’Ulysse au long de ce voyage — de Pantagruel, accompagnant son ami Panurge en quête de la Dive bouteille pour consulter l’oracle sur la question de prendre femme ; navigation au cours de laquelle le troupeau des moutons de Panurge, imitant le premier d’entre eux, se précipite entièrement dans la mer ; ce qui est prêté à la métaphore du comportement humain groupé derrière un éclaireur ou un chef. Navigation qui n’atteindra l’ile de la Dive, en Vendée, non loin de l’île de Ré, que dans le Cinquième livre, posthume.
Pour relier les trois derniers livres de Rabelais à la chronologie de la littérature critique et sceptique dans la seconde partie de son siècle, on rappelle que c’est en 1582 que paraîtra la première édition des Essais de Montaigne et que pour référence de la libre pensée au siècle précédent Rabelais cite Villon, précisément dans le Quatrième Livre.
L’édition numérique proposée par La RdR est celle de La librairie des bibliophiles pour l’éditeur Damase Jouaust, à Paris, d’après l’édition originale intégrale de 1552 de l’imprimeur Michel Fezandat, également à Paris, au Mont Saint Hilaire ; l’ouvrage est archivé et mis à la disposition du large public par la bibliothèque de l’université de Toronto.
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Internet sources :
openlibrary.org et archive.org.
Bibliothèque et blbliothéconomie de la numérisation :
http://www.archive.org/details/lescinqlivresdef04rabeuoft
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