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Les animalistes montent au front 

mercredi 17 novembre 2010, par Michel Tarrier

L’action directe du militantisme animal est née dans les années 1960 en Angleterre, pays où les droits des animaux figurent dans la conscience collective. L’activité première portait sur un lobbying visant à une amélioration de l’arsenal juridique en la matière. L’absence de réactivité des pouvoirs publics allait engendrer la constitution d’un premier groupuscule activiste, initié par John Prestidge : la hunting saboteurs Association (association des saboteurs de la chasse). Cette lutte de terrain connut un grand succès, aboutissant dès 2004 et à force de pugnacité à l’interdiction de la chasse à courre en Angleterre et au Pays de Galle, tant pour le renard que pour le cerf, le chevreuil et le lièvre, sur le motif d’une cruauté insensée. Désormais interdite chez nos voisins, notons que la vènerie se poursuit sur le territoire français.

En 1971, Cliff Goodman fonde la Band of Mercy (littéralement Groupe de la pitié), engagée dans des actions clandestines de sabotage contre les bourreaux d’animaux. En 1973 dans la région de Milton Keynes, l’équipe de la Band of Mercy incendia un laboratoire de l’entreprise Hoechst spécialisée dans les tests sur les animaux, puis sur la côte de Norfolk plusieurs bateaux équipés pour la chasse aux phoques, entraînant la faillite de l’armateur. La technique du sabotage économique porta ses fruits en décourageant les investisseurs. Décriées par les légalistes, ces premières exactions furent un succès pour la cause. Le mouvement pour l’abolition de l’esclavage et les suffragettes pour la défense des droits des femmes durent aussi en leurs temps recourir à des moyens illégaux. La police lança une chasse à l’homme, avec mise à prix, contre les militants de la Band of Mercy. La lutte n’en fut nullement découragée et se poursuivit, notamment à l’encontre des pourvoyeurs d’animaux de laboratoire, avec des lâchers d’animaux détenus, des attaques d’installations d’élevages de poulets en batterie et même de comptoirs d’armurerie pour la chasse.

Ronnie Lee et Cliff Goodman furent arrêtés en 1974 lors d’un attentat échoué contre l’Oxford Laboratory Animal Colonie et condamnés à trois années de prison. Ronnie Lee entreprit une grève de la faim pour dénoncer le régime carcéral non-végétarien, laquelle manifestation bénéficia d’un grand écho médiatique. C’est à sa libération qu’il fonda Animal Liberation Front (ALF), jouissant de nombreuses représentations dans toute la Grande-Bretagne, aux USA et presque partout en Europe occidentale. Libérer les animaux des endroits où l’on abuse d’eux et infliger des dommages économiques à ceux et celles qui profitent de la misère et de l’exploitation animales furent les principes développés depuis, lors de milliers d’actions illégales et pacifiques. « Sur le plan philosophique, nous sommes très dangereux. Une partie du danger est que nous n’accordons aucune attention à l’illusion que la propriété a plus de valeur que la vie. Nous mettons en lumière cette priorité folle et le système ne survivra pas à cela », déclara David Barbarash, porte-parole du groupe. L’existence de cette association, comme de toutes les autres, est d’autant plus efficace et solide qu’elle est clandestine, non centralisée et considère que tout groupe végétarien ou visant une idéologie similaire est intrinsèquement solidaire et peut agir au nom d’ALF. On se souvient, par exemple, du sabotage en 1984 d’une unité de l’université nord-américaine de Pennsylvanie, pratiquant des tests sur les crânes de primates par l’incération de machines infernales, laboratoire qui dut fermer ses portes suite à la propagation par ALF d’une vidéo montrant les ignobles pratiques ; ou encore en 1987 de l’incendie d’une vingtaine de voitures de l’université de Californie, accusée d’expérimentation animale. L’intimidation figure également dans les pratiques du mouvement. Par exemple, dans sa lutte contre la société Mars expérimentant ses produits sur des singes, ALF Angleterre adressa des barres Mars empoisonnées à la presse. Rien qu’en Grande-Bretagne, on compte presque 10 000 adhérents, dont quelque 600 ont connu un procès à la suite d’actions directes, pour un score de plus de 20 000 animaux libérés. Les campagnes d’actions directes d’ALF furent surtout soutenues en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Elles sont plus récentes et plus timides sur le sol français où l’adhésion d’une opinion publique plus latine et donc plus frileuse pour la cause est moins vive. En septembre 2006, une série de magasins de la chaîne de cosmétique The Body Shop, en région parisienne, furent vandalisés après le rachat de l’enseigne en mars de la même année par L’Oréal, firme non objectrice de l’expérimentation animale. Des membres français du Front de libération animale s’attaqueront en janvier suivant à d’autres magasins et au siège de la chaîne. On verra plus loin comment l’Autriche, à la demande de la filière de l’élevage des volailles en batterie, a récemment ressorti les vieilles recettes de l’intimidation policière pour tenter de bâillonner le militantisme pour le bien-être animal, quitte à recourir aux lois anti-terroristes. Par ses attentats et ses menaces, ALF et ses militants entendent élever les coûts de sécurité jusqu’à rendre économiquement non viable la traite animale. Bris de vitrines de boucheries et de poissonneries pour sauver les homards ébouillantés, incendies d’abattoirs et de magasins de fourrures, harcèlements de cirques et de zoos, assauts des fermes de visons par des commandos cagoulés et libération des captifs, mise à sac de laboratoires de vivisection et de fermes d’élevage, harcèlement de leur personnel devant leur domicile, caillassages de leurs devantures, dégradation de leurs véhicules, incendies des camions frigorifiques d’abattoirs… : ALF revendique régulièrement ces types d’actes dans les pays d’Europe du Nord et aux États-Unis. À ce jour, ALF est toujours pourchassé par les branches antiterroristes de Scotland Yard et du FBI mais reste « invincible », selon Robin Webb, son porte-parole qui fut embastillé durant sept mois en 1995. Il proclame dans une interview que « l’État ne peut emprisonner une idée », communique que « Quiconque, faisant une action pour sauver des animaux ou pour endommager la propriété de ceux qui les maltraitent – du cassage de vitres à l’incendie, en veillant à ce que nul, animal ou humain, ne soit blessé –, peut revendiquer son acte sur Internet au nom d’ALF, qui en retour lui apportera son soutien en cas d’arrestation » et manifeste quant au caractère clandestin et décentralisé de l’organisation que « L’Armée républicaine irlandaise (IRA) fonctionnait aussi en cellules autonomes. Mais elle disposait d’un commandement centralisé, identifiable. ALF n’a rien de la sorte : nous arrêter pour nous faire taire est inutile ». Depuis la naissance de l’organisation, plus de 200 activistes ont été emprisonnés pour des milliers d’actions directes. L’un d’eux, Barry Horne, succomba en vrai martyr à une grève de la faim en novembre 2001, alors qu’il purgeait une peine de dix-huit ans pour un attentat contre un magasin de fourrures. En dépit de cet acharnement des autorités à l’encontre des bonnes intentions de ce militantisme, la Grande-Bretagne n’en reste pas moins leader en matière de défense animale et chaque année la Société royale de prévention de la cruauté envers les animaux, fondée en 1840, collecte près de cent millions de livres, don de quelque 300 000 donateurs. En France, les Renseignements généraux estiment que « le temps est désormais venu de surveiller cette mouvance militante en voie de structuration ».

ELF, Front de libération de la planète terre (Environmental Life Force) fut fondé dans la foulée, en 1977 en Californie. L’objectif est mitoyen, mais surtout environnementaliste, et de nombreuses actions communes furent menées. Suite aux arrestations, cette association fut rapidement dissoute mais renaquit comme section clandestine de l’organisation radicale Earth First ! (La planète d’abord !). Aux USA et au Canada, ELF aurait causé plus d’une centaine de millions de dollars de dégâts économiques et a été défini par le FBI comme le groupe terroriste local numéro un. Le groupe Earth First ! naquit en 1980, avec comme devise : No Compromise in Defense of Mother Earth ! (Pas de compromis dans la défense de la terre-mère), directement inspiré des livres de Rachel Carson (Silent Spring), d’Edward Abbey (The Monkey Wrench Gang) et des idées pionnières d’Aldo Leopold, père de la bioéthique nordaméricaine, avec John Baird Callicott.

Parfois, les activistes d’ALF montent d’un cran. Dans un entretien accordé à la chaîne CBS, Jerry Vlasak, porte-parole de la branche nord-américaine du Front de libération, avait assuré que l’assassinat de personnes pratiquant la vivisection pouvait être justifié. En octobre 1999, des militants armés enlèvent Graham Hall, un journaliste de Channel Four qui enquêtait sur l’organisation. L’otage fut marqué au fer rouge sur le dos des trois lettres « ALF ». En février 2000, une alerte à la bombe contre le laboratoire Huntingdon Life Sciences provoqua l’évacuation de milliers d’employés de la City. L’année suivante, le directeur du même laboratoire, ainsi qu’un cadre de la firme, sont agressés par des commandos cagoulés. Des menaces de mort, d’enlèvements d’enfants et des accusations de pédophilie sont proférées à l’encontre de personnes accusées de maltraitance animale. Une lettre piégée blesse même un éleveur américain et une fillette de 6 ans. Ces faits regrettables proviendraient d’éco-guérilleros passant de la virulence à la violence à l’encontre les bourreaux d’animaux. Ils appartiennent cette fois à des mouvements aux noms de Milice des droits des animaux (ARM) et de Département de justice (JD). Il peut tout aussi bien s’agir de provocations et de discréditations policières.

Le bilan global du mouvement anglais de libération animale est plutôt positif et sa victoire est notable : trouver un manteau de fourrure au Royaume-Uni relève désormais du défi, la plupart des fermes d’élevage de chiens et de chats voués à l’expérimentation ont été acculées à la faillite et il y a déjà plusieurs années que les universités de Cambridge et d’Oxford ont abandonné leurs projets de laboratoires de recherches neurologiques, impliquant des expériences innommables sur des primates. Mais Huntingdon Life Sciences, le plus grand centre au monde d’expérimentations et d’incarcérations animales est toujours en activité en Angleterre, et reste dans le collimateur des animalistes. Cette forteresse, vrai camp de concentration ceint de barbelés et surveillé jour et nuit, est depuis de longues années pour les amis des animaux la cible à atteindre. Dans les cages de cet enfer s’applique plus qu’ailleurs la phrase d’Isaac Bashevis Singer : « Pour ces créatures, tous les humains sont des nazis, c’est un éternel Treblinka  » (The Letter Writer). C’est pourquoi, dès 1999, l’action redouble avec la création d’une association spécialement consacrée à cet objectif : SHAC (Stop Huntingdon Animal Cruelty). L’ignoble labo étant quasiment hors d’atteinte, les actions d’intimidation sont dirigées contre des cibles secondaires : actionnaires, fournisseurs, clients. Dans la nuit du 25 septembre 2003, en Californie, un attentat à la bombe revendiqué par des cellules révolutionnaires fait voler en éclats les bureaux d’un client nippon de HLS (Huntingdon Life Sciences), installé sur la côte Ouest américaine. On parle de terrorisme contre l’investissement et lord Sainsbury, alors ministre britannique de la recherche, s’envole pour Tokyo dans l’initiative de rassurer l’industrie pharmaceutique. Et le Financial Times de titrer à l’époque : «  Un groupuscule d’activistes réussit là où Karl Marx, la bande à Baader et les Brigades rouges avaient échoué  ». En 2004, Jonathan Djanogly, député conservateur d’Huntingdon, demande à cet égard une répression accrue, à l’instar de celle visant le hooliganisme : «  Ces terroristes s’attaquent aux principes de la démocratie  », disait-il. Les acteurs de la libération animale considèrent leurs pratiques comme relevant d’une démocratie participative, en réplique à l’inertie de la démocratie représentative. Il est vrai qu’il y a déjà fort longtemps, les travaillistes avaient formulé certaines promesses aux défenseurs des animaux, lesquelles ont ensuite été reniées. Si Barry Horne s’est laissé mourir de faim, c’était bien pour rappeler à Blair et à l’oligarchie élue leurs engagements non tenus. Le lobby cruel tente tout de même de s’amender et d’afficher une devanture prônant une meilleure éthique dans la barbarie. C’est ainsi que sentant venir la menace croissante d’un militantisme animal de plus en plus populaire, la Research Defence Society (Société pour la défense de la recherche) tente d’informer et de justifier l’expérimentation animale en médecine, non sans préciser que ce secteur représente les intérêts de 5000 chercheurs et de nombreuses institutions. Son homologue français est le GIRCOR. Ces vernis de façades sont évidemment financés par l’industrie pharmaceutique. Mieux, l’organisation Doctors and Lawyers for Responsible Medicine (Docteurs et avocats pour une médecine responsable) fut créée dès 1990 au Royaume-Uni, avec comme objectif à court terme l’abolition totale de l’expérimentation animale à caractères médical et scientifique. Fin octobre 2006, une poignée de militants venus de Grande-Bretagne manifestaient devant les locaux parisiens de plusieurs groupes pharmaceutiques, menaçant de représailles toute collaboration avec le centre britannique d’expérimentation animale Huntingdon Life Sciences. Dans la foulée, à Paris, Lyon et Bordeaux, des actes de vandalisme contre des boutiques de fourrure, des animaleries et des boucheries font la une des faits divers. C’est un durcissement de ceux qui estiment que les animaux doivent être traités à l’égal des hommes, saine idéologie que découvrent un peu tardivement et à leur dépens les spécistes français. Certains cadres de la compagnie Air France, pointée du doigt pour transporter des animaux de laboratoire, ont été récemment menacés. À Lyon, les locaux de Techniplast, entreprise fabriquant des cages pour animaux et fournisseur d’HLS, ont été brûlés et le méfait signé de trois fameuses lettres taguées à la peinture blanche : ALF. En juillet 2007, les activistes français manifestèrent devant les locaux du groupe Sanofi Aventis. Cette puissante filiale pharmaceutique du consortium ELF (carburants et lubrifiants) et L’Oréal (cosmétique) a connu de cuisants démêlés avec la presse qu’elle cherchait à museler lors du lancement de sa pilule Acomplia, remède prometteur contre l’obésité, accusé de déclencher des dépressions et des envies suicidaires, interdit aux États-Unis et dont l’échec américain se situerait à hauteur de 3 milliards de dollars annuels. Les animalistes, quant à eux, accusent Sanofi d’être contractuellement responsable de la mort de plus de cinq cents animaux par jour dans les locaux du sinistre laboratoire anglais d’élevage. Des manifestations de proanimaliers sont fréquemment dirigées contre la firme suisse Novartis, toujours au cri de « Drop HLS or we’ll be back ! » (Laisse tomber HLS ou nous reviendrons !). Novartis est le troisième groupe pharmaceutique mondial, second producteur de médicaments génériques, autre client de taille de HSL pour ses activités de recherche, particulièrement d’immunologie. Novartis torture pour les besoins de sa grande cause, laquelle situe très probablement le gain comme prioritaire à l’efficacité des molécules mises sur le marché. En août 2007, le mouvement animaliste Animal Rights Militia annonçait avoir empoissonné un lot de flacons ophtalmologiques destiné à la France, ainsi que des centaines de tubes d’un antiseptique distribués en Grande-Bretagne. Plus tard en Espagne, quarante tubes de l’anti-inflammatoire Voltarene seront pollués à l’acide. Même s’il relève le plus souvent du simple canular, l’intimidation à l’empoisonnement porte toujours ses fruits parce qu’il fait naître une définitive suspicion chez les acheteurs et que le retrait du marché des produits incriminés est une opération coûteuse. Un mois plus tard, après que des membres d’ARM aient annoncé en décembre 2006 avoir contaminé un demi-millier de bouteilles de jus de fruits aux États-Unis, la firme productrice, accusée de privation d’oxygène sur des souris, annonçait mettre un terme à ce genre d’expérimentations. Sur 104 actions revendiquées entre 2003 et 2007, 36 font référence à des intimidations aux domiciles de collaborateurs. Sur ces mêmes 104 actions, une trentaine a eu lieu dans la région de Bâle, siège de nombreuses firmes pharmaceutiques. Depuis le début 2007, plus de 40 manifestations contre des entreprises incriminées furent recensées sur le site internet de SHAC, selon différentes stratégies et à travers toutes les nations européennes, les États-Unis et l’Australie. L’association a fini par tisser une véritable toile d’araignée pour surprendre et inquiéter partout les complices du laboratoire malfamé.

En janvier 2009, sept militants de SHAC ont été condamnés au Royaume-Uni à des peines de quatre à onze ans de prison pour avoir harcelé depuis six ans des sociétés en Europe travaillant plus ou moins directement avec le laboratoire Huntingdon Life Sciences. Ils ont été reconnus coupables de chantage par un tribunal de Winchester. En prononçant le verdict, le juge Neil Butterfield a assimilé leur campagne de harcèlement à du « terrorisme urbain », à une « persécution sans répit et sans merci » de victimes dont la vie devenait « un enfer ». Les employés des sociétés liées au laboratoire visé recevaient de faux colis piégés et des menaces de violence par téléphone. Le SHAC avait également fait courir des informations selon lesquelles des dirigeants de ces sociétés seraient pédophiles. Des inscriptions comme « tueur de chiot » ou « ordure » avaient été taguées sur leur voiture ou leur maison. Heather Nicholson, l’un des fondateurs de l’association, a été condamné à 11 ans de prison ; deux des co-fondateurs, Gregg et Natasha Avery, ont écopé de neuf années d’incarcération ; Gavin Medd-Hall, chargé de trouver ses futures victimes sur internet, restera huit ans derrière les barreaux ; les trois autres recevant des peines allant de quatre à cinq ans.

Résumons, qui fait quoi et où actuellement ?

ALF. L’Animal Liberation Front (Front de libération des animaux) est un mouvement fédératif radical prônant l’antispécisme. Il est principalement virulent en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Il pratique le harcèlement, l’intimidation ainsi que la libération d’animaux en cage. L’une de ses règles de base précise qu’il faut éviter de blesser un animal, « qu’il soit humain ou non humain  ».

ARM. L’Animal Rights Militia (Milice des droits des animaux) est la branche dure de l’ALF, qui dévie des règles non violentes de ce dernier mouvement. L’ARM a revendiqué l’empoisonnement de médicaments Novartis dans plusieurs pays européens.

SHAC (Stop Huntingdon Animal Cruelty) (Stop à la cruauté d’Huntingdon envers les animaux) est une organisation chargée d’une immense et inexorable campagne internationale visant à la fermeture du consortium HLS par harcèlements, notamment par une stratégie de persécution des collaborateurs du laboratoire, de ses actionnaires et de ses clients. Huntingdon Life Sciences est ce laboratoire britannique qui teste des produits sur des animaux pour des entreprises pharmaceutiques suisses et qui est donné comme coupable de graves maltraitances.

ELF. L’Environnemental Life Force (Front de libération de la planète terre) fut fondé dans la foulée d’ALF. L’objectif est mitoyen, mais plus franchement environnementaliste.

La liste (non exhaustive et probablement pas à jour) de leurs « prisonniers politiques », premiers animalistes et environnementalistes détenus, est déjà éloquente. On y compte :
Jon Ablewhite (Grande-Bretagne) : Accusé de conspiration et de lettres de menaces contre les propriétaires de la Newchurch Guinea Pig farm.
Tre Arrow (USA) : Condamné pour des incendies criminels contre des véhicules de la société Sand & Gravel.
Dave Blenkinsop (Grande-Bretagne) : 10 années d’incarcération pour possession de produits incendiaires et vols en liaison avec la libération de 600 cochons d’Inde.
Marco Camenisch (Suisse, Italie) : Condamné à 27 ans de prison pour la destruction à l’explosif de pylônes électriques de centrales atomiques et pour le meurtre d’un garde-frontière.
Angela M. Cesario (USA) : 41 mois pour incendies de poids lourds sur le site d’Eagle Creek.
Ibai Ederra (Espagne) : 5 ans de détention pour sabotage de machines du barrage d’Itoiz.
William Frediani (Italie) : Réclusion pour soutien et participation à divers sabotages.
Manase Furima (Indonésie) : Arrêté pour participation à un blocage de route.
Amanda Cerezo Garcia (Espagne) : Purge une peine pour l’incendie d’un véhicule utilisé pour la destruction de l’environnement et une lettre piégée à un dirigeant néo-nazi.
Francesco Gioia (Espagne) : Accusé de participation à des actions de sabotage.
Sarah Gisborne (Grande-Bretagne) : 6 ans et demi de détention pour tentative d’action criminelle contre Huntingdon Life Sciences.
Charles Arthur Jordan (USA) : Jugé coupable de tentative d’incendie des véhicules d’une entreprise polluant une rivière.
Paul Le Boutillier (Grande-Bretagne) : Deux ans et demi de prison pour appels téléphoniques contre l’entreprise pharmaceutique Covance, des fermiers, des chasseurs…
Jeffrey Luers (USA) : 22 ans et 8 mois de prison pour l’incendie d’un magasin de voitures et tentative d’incendie d’un poids lourd.
Keith Mann (Grande-Bretagne) : 6 mois pour une action contre les laboratoires Wickham.
Stephen Marshall (USA) : Accusé d’avoir voulu incendier des véhicules d’une entreprise polluant une rivière.
Christopher McIntosh (USA) : Accusé de l’incendie d’un McDonalds revendiqué par l’ELF et l’ALF.
Matius Nasira (Indonésie) : Arrêté et jugé pour participation au blocage d’une route.
Jeremy Rosenbloom (USA) : 41 mois pour incendie de poids lourds sur le site d’Eagle Creek.
John Smith (Grande-Bretagne) : Accusé de conspiration et de lettres de menaces contre les propriétaires de la Newchurch Guinea Pig farm.
John Wade (USA) : 37 mois pour actions ELF contre différentes cibles comme McDonalds, Burger King, l’industrie de la construction...
Kerry Whitburn (Grande-Bretagne) : Accusé de menaces contre les propriétaires de la Newchurch Guinea Pig farm.
Helen Woodson (USA) : 8 ans et 10 mois de prison pour une série d’actions contre la guerre et la destruction de la nature, après avoir purgé 20 années pour divers « délits » comme : utilisation d’un marteau contre un silo de missile nucléaire, destruction par le feu de 25 000 dollars dans une banque, lettres de menaces à des représentants gouvernementaux…
Peter Young (USA) : Arrêté et condamné pour des actions de libération d’animaux.

« Quiconque veut sauver la planète doit commencer par arrêter de manger de la viande. C’est le plus important que l’on puisse faire. Quand on y pense, le végétarisme est une approche globale remarquable qui permet de lutter tout à la fois contre les problèmes d’environnement, de la faim dans le monde et de la cruauté envers les animaux ». Cette belle déclaration de principes est signée Sir Paul McCartney, incontestablement l’un des végétariens les plus célèbres au monde. Membre actif de la Vegetarian Society en Grande-Bretagne, Paul a toujours soutenu que c’est la compassion qui fit de lui un végétarien de la première heure. Dans une récente annonce de l’association PETA à laquelle il prête son concours militant, il déclare : « Voilà de nombreuses années, j’étais en train de pêcher et comme je ramenais le pauvre poisson, je me suis soudainement dit : "Je suis en train de le tuer, et tout cela pour le plaisir momentané que cette activité m’apporte". Un déclic s’est produit en moi. J’ai pris conscience, en le regardant se débattre pour avoir de l’air, que sa vie était aussi importante pour lui que la mienne l’était pour moi ». Depuis ce jour, Paul n’a plus rien mangé de sauvage ou de domestique qui doive être tué. C’est Linda Eastman, première épouse de l’ex-Beatles et végétalienne convaincue, qui l’incita à suivre ce chemin en phase avec le respect. À la mort de Linda en 1998, leurs filles, Mary et Stella, reprennent le flambeau et tentent la même année et avec le soutien de PETA, le sabotage d’un évènement londonien de l’époque connu sous le nom de Fashion Week de la fourrure. Paul a rallié sa seconde épouse au combat pour le respect animal et se nourrir vegan, tout comme il impose ce régime aux musiciens de ses tournées. De nombreux fans suivent le modèle et deviennent à leur tour des adeptes de celui qui déclare : « Je crois en la protestation pacifique et ne pas manger d’animaux est une protestation non violente ». Dans la nébuleuse McCartney, le militantisme proanimal est une vraie tradition et le clan soutien de près ou de loin tous les mouvements affins à de telles préoccupations.

Paul fait partie des célébrités qui ont appelé Arnold Schwarzenneger, dit le géant vert, à signer la loi interdisant la vente du foie gras en Californie. « Le public a montré clairement son soutien pour interdire cette pratique inhumaine, il n’y a vraiment rien d’humain dans le fait d’introduire mécaniquement de la nourriture dans le gosier d’un animal et de lui en faire consommer une telle quantité que son foie se développe nettement au-delà de sa taille normale. Il est inadmissible de soumettre des animaux à une telle torture uniquement pour produire un produit de luxe  », disait-il. Dans la foulée salutaire, les Californiens sont d’ailleurs devenus des artisans de l’histoire animaliste en interdisant en novembre 2008 les cages pour les veaux, l’élevage en batterie, ainsi que les cages de gestation. Par une majorité écrasante, les électeurs ont approuvé cette mesure par un bulletin de vote historique s’opposant à cette réclusion écoeurante d’animaux dans les fermes d’élevage industriel.

Lire la Déclaration universelle des droits de l’animal.

2 Messages

  • Les animalistes montent au front 28 novembre 2010 13:02, par philippe

    et que les actions continuent car il y a encore beaucoup de camps de la mort comment peux t’on travailler dans de telle endroit

  • COMMUNIQUÉ DU CRAC EUROPE POUR LA PROTECTION DE L’ENFANCE

    9 octobre 2011

    Du pain et des jeux ! Écoles de torture, écoles de la violence !

    Samedi 8 octobre à 15 h 50, les associations CRAC Europe pour la protection de l’enfance (France), Droits des animaux (France) et Animaux en Péril (Belgique) ont investi les arènes de Rodilhan, petit village à quelques kilomètres de Nîmes. Elles étaient soutenues par Farm Sanctuary (Belgique), Respectons, le CLAM, la Fondation Brigitte Bardot, la BAC Marseille, le groupe de Lutèce et Minotaure Films. L’agglomération nîmoise organisait la finale de « Graines de toreros ». Spectacle gratuit, payé par les contribuables, bien entendu. Spectacle au cours duquel six veaux devaient être torturés à mort, hurlant de douleur sous les coups d’épée d’apprentis tortionnaires. Notre objectif : empêcher la tenue de ce spectacle ignoble par une action pacifique d’occupation de l’arène.

    À 15 h 50 donc, 30 militants ont déployé dans les gradins une quinzaine de banderoles pendant que 65 autres pacifistes allaient s’enchaîner sur le sable. C’est alors que le monde de la tauromachie a montré une fois de plus son vrai visage : celui de la haine, de la violence ; celui de la barbarie. Les 65 militants ont été tout simplement roués de coups : coups de pied et coups de poing à la tête et dans le dos. Bras, pieds et jambes tordus. Certains militants ont été traînés par les cheveux. Des spectateurs sont descendus dans l’arène pour participer à la curée. D’autres debout, le bras tendu, poing serré et pouce vers le bas, demandaient notre mise à mort. Cette sauvagerie, cette pluie de coups a duré près d’une demi-heure pour celles et ceux qui ont résisté le plus longtemps. Aucun militant n’a répliqué, aucun militant n’a insulté. Les consignes étaient claires et ont été respectées à la lettre.

    Ivres de haine et aussi d’alcool pour bon nombre d’entre eux, des spectateurs se sont attaqués à un caméraman de France 3 (info diffusée sur France 3 Sud samedi 8 octobre, au journal du soir). Vingt militants portent plainte dès aujourd’hui et font constater leurs blessures. Une militante a le pied fracturé, de nombreuses contusions, elle est en état de choc et vient d’obtenir une ITT de plus de huit jours.

    Nous n’en resterons pas là, d’autres actions viendront, plus fortes, plus nombreuses, toujours pacifiques. Faudra-t-il que des militants soient gravement blessés ou y laissent leur vie pour qu’enfin les politiques prennent leurs responsabilités ? Manuel Valls, grand défenseur de la corrida, en ce jour de primaire socialiste, se met clairement du côté de la populace violente et haineuse. Du côté des tortionnaires, des sadiques et des assassins en puissance. Quand on est capable de torturer des animaux pour le plaisir, on est capable de s’attaquer à des militants pacifistes qui ne se défendent pas non plus. Le monde de la corrida est le monde de la lâcheté et de la violence !

    Saluons enfin le « courage » du ministre de l’Inculture, Frédéric Mitterrand, pour avoir élevé au rang de patrimoine culturel de la France ce spectacle abject !

    Pour l’ensemble des courageux militants

    Jean-Pierre Garrigues

    Vice-président du CRAC Europe

    Vidéo sur le site de France 3 : http://languedoc-roussillon.france3.fr/info/mano-a-mano-muscle-dans-les-arenes-de-rodilhan-70729541.html?onglet=videos&id-video=000323241_CAPP_ManomanomuscldanslesarnesdeRodilhan_081020111818_Au

    L’action a fait l’ouverture du journal de France 3 région hier soir...
    http://www.pluzz.fr/jt-19-20-languedoc-roussillon-2011-10-08-19h00.html

    Ils disent que leur journaliste a été pris à partie par les aficionados et que 20 plaintes pour coups et blessures vont être déposées.

    http://www.objectifgard.com/article-tensions-entre-anti-et-pro-corridas-lors-de-la-finale-de-graines-de-torero-ce-samedi-08-octobre-201-86170903.html

    Voir en ligne : Le visage barbare de la corrida

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