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6 septembre 2009, par Rodolphe Christin
Tout commence par le paradoxe de l’étendue désertique qui sans toi, qui que tu sois, ne parlerait jamais à personne car le désert est par endroits la matière première de sa formulation en signes de quoi ? - en signes de vie comme la brindille poussée de travers sur le sable en dessins pentus et obliques
Un itinéraire, le pas, le verbe, l’écriture et l’empreinte, traces, on suit sur quelques mètres (...)
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1er mai 2010, par Rodolphe Christin
Hector se faisait beau et prenait ses plus belles manières. L’eau courante à l’extérieur permettait de faire une toilette quotidienne, il se félicitait donc d’avoir lavé ses vêtements la veille. N’ayant pas eu le temps de faire sa valise, il devait veiller à la bonne tenue du peu qu’il avait. Il se demandait parfois s’il ne commençait pas à apprécier sa nouvelle existence, qu’il jugeait étrange et (...)
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10 avril 2010, par Rodolphe Christin
Simone Dumenclin vivait à proximité de son calendrier. La première chose qu’elle faisait en se levant, c’était d’aller vérifier la date du jour. Elle l’auscultait avec nervosité, y revenait même plusieurs fois dans la journée, songeuse. La date du 13 juin figurait cerclée de rouge. Il était troublant de songer que cette date fatidique pouvait passer, aux yeux d’un étranger qui aurait aperçu la marque sur (...)
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10 septembre 2012, par Guillaume J. Plisson,
Rodolphe Christin
Ce geste du bras avec au bout le chiffon blanc, le signal. « C’est bon, allons-y », souffla Égrégore. Civils, nous formions un commando uni. Les doigts d’un poing. Cette nuit, rien ne devait nous arrêter, ni les barrières ni la peur. Au loin grondaient les diesels des camions. Nos cœurs préparés battaient fort dans leurs cages. Le sang claquait le tambour de l’action. Ceux qui étaient connus des (...)
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22 janvier 2011, par Rodolphe Christin
Extrait du livre paru en 2010 aux Éditions Yago.
En Mongolie, peut-être trouverais-je quelques signes d’appartenance traces fugaces que le vent de la modernité n’aurait pas encore effacées. Vite, faire vite.
Le sens de mon voyage ? Me rendre face au monde et me fondre dans ses lointains, me recréer dans ses isolements, intégrer ce point crucial où l’intérieur et l’extérieur sont en parfaite (...)
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24 avril 2010, par Rodolphe Christin
Seize.
Un peu de temps s’écoula, nécessaire à la méditation de cette vie bousculée. Leur réclusion d’altitude les laissait seuls avec eux-mêmes. Ils ne pouvaient s’échapper.
Fait positif si l’on peut dire : avec le suicide de Kévin, leurs parts respectives avaient pris du poids, de l’ampleur, du gain : cinquante/cinquante. Mathilde et Hector n’avaient pas eu besoin de discuter longtemps pour se mettre (...)
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14 août 2013, par Rodolphe Christin
" L’étendue véritable n’est point pour l’œil, elle n’est accordée qu’à l’esprit. " Saint-Exupéry
Qu’entendre sous ce mot magique et inquiétant, souvent fascinant, d’où s’envolent nombre de mirages : l’aventure ? Et qui sont ceux qui la tentent jusqu’à faire d’elle un genre de vie ? Blaise Cendrars trace le portrait d’un aventurier dès les premières pages de Bourlinguer, ce livre qu’on dirait écrit de port en (...)
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16 février 2004, par Rodolphe Christin
Un écureuil
harcelé par trois pies
Deux bottes
aux semelles de terre,
un manteau de pluie
Nos abris dans les arbres
le ciel, la terre
tous les bruits de la vie
Dernières lueurs. La nuit tombante emplit la forêt de signes furtifs. Assis sur une pierre couverte de mousse, je me souviens du mystère que l’enfant éprouve à l’orée du bois. De cette légère crainte, excitante comme une liqueur, (...)
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19 janvier 2011, par Rodolphe Christin
Contrairement à ce qu’affirme le dicton, la nature n’a pas horreur du vide ; c’est l’homme de l’hypermodernité qui ne le supporte pas, dans le même temps qu’il se supporte plus lui-même. Plus loin il va s’oublier, plus il sème partout des signes, et moins il parvient à sortir de ses propres traces. Alors les publicitaires et la communication lui soufflent le culte de la nouveauté, des "premières", des (...)
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22 mai 2010, par Rodolphe Christin
Ils en étaient proches à présent. Il était là, dans leur collimateur. Deux-cents mètres à vol d’oiseau. Un toit de tôle sur des murs de pierre. Certains d’entre eux avaient été récemment consolidés, on voyait les joints de ciment, neufs et gris, entre les blocs.
Le Pic de l’Etincelle projetait son ombre sur le Refuge du Loup sans parvenir à l’enlever aux regards. Mathilde et Hector se tenaient à plat (...)