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12 décembre 2009, par Carlo Bordini,
Olivier Favier
Même si je ne comprends pas grand chose à la photographie, j’ai toujours pensé que Ghirri était un génie. Je le lui ai dit une fois, en fait, que je pensais qu’il était un génie. Il s’est un peu caché et il a dit « allons donc », mais on voyait qu’il y croyait et qu’il était content, il a fini par dire : « Mais bien des gens ne me comprennent pas. » À cette époque l’idée que quelqu’un ne le (…)
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24 octobre 2010, par Carlo Bordini,
Olivier Favier
Personnes dont les gestes manqués tremblent un peu Personnes dont les gestes manqués. Il y a des personnes pour qui faire des gestes est une chose extrêmement difficile. Elles essaient et réessaient encore leurs gestes manqués, et quand l’un réussit il semble que tous réussissent, mais la file la plus longue est celle des gestes manqués ; [quelle file interminable !!
Les gestes maladroits (…)
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9 août 2009, par Olivier Favier
Pour Violon seul est sorti en 1995 en Italie, il a été traduit depuis en anglais, en allemand et en espagnol, partout avec succès. L’auteur, Aldo Zargani, retrace ses souvenirs d’enfant juif piémontais, dans l’Italie fasciste d’après les « lois raciales » de 1938. À travers ce témoignage d’une haute tenue littéraire, c’est la question de l’antisémitisme et de la participation de l’Etat (…)
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14 novembre 2010, par Guido Gozzano,
Olivier Favier
Quand les poules avaient des dents
Et que la neige tombait noire
Écoutez moi bien les enfants
Écoutez, écoutez l’histoire
...d’un vieux paysan qui avait trois fils. Quand il sentit venir l’heure de sa mort, il les appela à son chevet pour un dernier adieu.
« Mes fils, je ne suis pas riche, mais j’ai gardé pour chacun de vous un précieux talisman. À toi, Cassandrin, qui es poète (…)
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6 janvier 2013, par Ascanio Celestini,
Olivier Favier
J’ai une technique. Quand je participe à une réunion, je m’assois, je sors mon pistolet et je le pose sur la table.
Ce n’est qu’une technique, je l’utilise pour vivre en paix avec mes semblables.
Mais je dois me donner des règles.
La première règle c’est de « sortir aussi le pistolet » je dois le sortir dès que j’arrive.
Je ne voudrais pas que quelqu’un pense que je sors mon (…)
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5 septembre 2010, par Olivier Favier
“Je ne touche plus le cœur des choses je tiens le fil.”
André Breton, Vigilance.
Étrange pouvoir d’une œuvre, presque entièrement marquée par l’une des plus empoisonnantes tragédies du dernier siècle, que de pouvoir faire naître, dès les toutes premières pages, un profond sentiment d’apaisement. Cela pourrait tenir à plusieurs choses. La première, et non des moindres, est (…)
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10 juin 2010, par Olivier Favier
« For now the Hell-hounds with superiour Speed ; Had reach’d the Dame, and fast’ning on her Side, The Ground with issuing Streams of Purple dy’d. »
John Dryden
Les clichés du Grand Tour ont associé Ravenne à un empire déchu, lequel n’aura jamais reçu, du reste, ses lettres de noblesse. Aux yeux des voyageurs, c’est avec justice que l’histoire s’en sera écartée, comme la mer du port de (…)
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1er janvier 2011, par Fred Vargas,
Olivier Favier
La revue des ressources vous propose de relire cet article publié le 29 décembre 2009 sur l’affaire Battisti.
Rappelons tout d’abord quelques faits connus de tous les historiens, mais que les médias semblent systématiquement oublier. Entre 1971 et 1974, l’Italie fit l’objet de trois tentatives ou projets de coups d’état d’extrême-droite, en lien avec les services secrets de l’état. Pour (…)
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1er janvier 2011, par Olivier Favier
Il est de ces musées anciens, aux parquets vieillis et aux fenêtres hautes, de ces moments élus où se ferme un voyage, l’impression qu’il nous laisse, un sentiment fuyant de beauté douloureuse, de pétrifiante nostalgie. Arrivant à Bergame, je visitai bientôt l’Académie Carrara, dans une fébrilité étrange où la sonorité des mots me servait de promesse.
A l’étage, je me trouvais au seuil de (…)
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26 décembre 2011, par Edmondo de Amicis (1846-1908),
Olivier Favier
Dans un hôtel de montagne
Les nouvelles de la guerre viennent avec les journaux. Quand depuis plusieurs jours on n’annonce plus de nouveau massacre, la plupart les jettent avec dépit ou ennui, et quelques-uns vont jusqu’à s’écrier : Mais qu’est-ce qu’ils font ? Ils s’amusent ? Mais en voilà un autre, et tout le monde se remet à lire avec avidité, sans qu’aucun visage ne laisse apparaître, (…)