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10 août 2010, par Ascanio Celestini,
Olivier Favier
Ascanio Celestini (né à Rome en 1972) s’est affirmé en une dizaine d’années comme une figure majeure du théâtre-récit, un courant spécifique à l’Italie, dans la lignée de Dario Fo. La dramaturgie classique y cède le pas à l’art du conteur, et le narrateur reprend le rôle de l’intellectuel, c’est-à-dire qu’il devient la mauvaise conscience de son temps. Au-delà de ce courant, les ouvrages (…)
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12 décembre 2009, par Carlo Bordini,
Olivier Favier
Même si je ne comprends pas grand chose à la photographie, j’ai toujours pensé que Ghirri était un génie. Je le lui ai dit une fois, en fait, que je pensais qu’il était un génie. Il s’est un peu caché et il a dit « allons donc », mais on voyait qu’il y croyait et qu’il était content, il a fini par dire : « Mais bien des gens ne me comprennent pas. » À cette époque l’idée que quelqu’un ne le (…)
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30 août 2010, par Olivier Favier
« En 1967, je distinguais deux formes, successives et rivales, du pouvoir spectaculaire, la concentrée et la diffuse. L’une et l’autre planaient au-dessus de la société réelle, comme son but et son mensonge. La première, mettant en avant l’idéologie résumée autour d’une personnalité dictatoriale, avait accompagné la contre-révolution totalitaire, la nazie aussi bien que la stalinienne. (…)
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2 septembre 2010, par Andrea di Consoli ,
Olivier Favier
I
Il y aura sûrement demain matin
Un garçon de seize ans
Dans un minuscule village de l’Italie du sud
Qui prendra le car bleu pour aller à l’école
Et ne descendra pas devant l’école verte
Mais continuera tout droit vers la mer.
II
Nous nous cachions dans la petite salle blanche d’un bar
Nous passions la matinée entière à jouer aux cartes
Certains s’acharnaient sur (…)
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15 avril 2010, par Olivier Favier
« Les choses sont comme elles sont, impitoyables et absurdes. Nous sommes punis bien plus que nous ne le méritons. »
George Steiner
« Si la littérature n’est pas un repère de femmes fatales et de créatures de perdition, alors elle ne vaut pas la peine d’être écrite. »
Julien Gracq
« Un livre immonde. » Ces mots du journaliste Emilio Treves disent assez l’accueil reçu en 1879 par (…)
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8 février 2010, par Ascanio Celestini,
Olivier Favier
Note du traducteur : en Italie, quand quelqu’un fait un sale coup, et qu’il cherche ensuite à échapper à ses responsabilités, on dit qu’il jette la pierre et qu’il cache la main qui a jeté la pierre. C’est une expression populaire qui dit bien ce qu’elle veut dire, mais il semble, si l’on en croit l’auteur, qu’elle ne soit plus vraiment d’actualité.
Vous cachez la main !
Je vous ai vu, (…)
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6 janvier 2013, par Ascanio Celestini,
Olivier Favier
J’ai une technique. Quand je participe à une réunion, je m’assois, je sors mon pistolet et je le pose sur la table.
Ce n’est qu’une technique, je l’utilise pour vivre en paix avec mes semblables.
Mais je dois me donner des règles.
La première règle c’est de « sortir aussi le pistolet » je dois le sortir dès que j’arrive.
Je ne voudrais pas que quelqu’un pense que je sors mon (…)
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29 avril 2010, par Olivier Favier
Arrigo Boito (1842-1918) est surtout connu pour avoir écrit les livrets des derniers opéras de Verdi, Otello et Falstaff, et pour avoir composé un Mefistofele. On sait moins qu’il fut poète : il publia, en 1877, un Livre des vers, où sont exposées ses conceptions dualistes, manichéennes de l’homme – au sens gnostique du terme. Le polémiste baudelairien, qui en avait appelé au siècle à venir (…)
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26 décembre 2011, par Edmondo de Amicis (1846-1908),
Olivier Favier
Dans un hôtel de montagne
Les nouvelles de la guerre viennent avec les journaux. Quand depuis plusieurs jours on n’annonce plus de nouveau massacre, la plupart les jettent avec dépit ou ennui, et quelques-uns vont jusqu’à s’écrier : Mais qu’est-ce qu’ils font ? Ils s’amusent ? Mais en voilà un autre, et tout le monde se remet à lire avec avidité, sans qu’aucun visage ne laisse apparaître, (…)
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4 septembre 2010, par Carlo Bordini,
Olivier Favier
Et qu’auras-tu donc pensé tué par tes propres frères traqué par les mitraillettes prolétariennes un goût de douce amertume un goût de sang dans la bouche (…)