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12 janvier 2006, par Jean-Patrice Dupin
Couloirs obscurs, portes infranchissables, craquements sinistres, La Maison dans les ténèbres est le lieu d’un inquiétant huis-clos, le théâtre d’un combat sans merci qui oppose les tenants, clandestins, du Bien, à ceux, tout-puissants, du Mal.
Écrit en pleine période d’occupation allemande de la Norvège, ce roman s’affirme évidemment d’emblée comme une allégorie de la situation politique (…)
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6 mars 2006, par Jean-Patrice Dupin
« Le cours classique », c’est le nom d’un cycle d’études dispensé au sein du collège Trinité, cadre de ce roman d’Yves Ravey. La routine y va de pair avec l’exigence, pour les élèves comme pour les professeurs, d’une rigueur morale à toute épreuve. Tant sont draconiennes les règles explicites ou implicites qui régissent ce cours, qu’il suffira d’un incident mineur pour donner lieu à une (…)
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16 juin 2005, par Jean-Patrice Dupin
"Vous êtes Paul Salvador", annonce le livre dès sa première phrase, "et vous cherchez quelqu’un." Deux paragraphes vous expliquent ensuite comment vous vous y prenez : vous n’y trouvez rien à redire, et puis tout à coup : "Mais vous n’êtes pas Paul Salvador", rectifie Echenoz, et le ton est définitivement donné. Le lecteur prêt à jouer le jeu de la fiction est brutalement renvoyé à lui-même, à (…)
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juin 2005, par Jean-Patrice Dupin
Thomas Berhard : Oui
Éric Chevillard : Palafox
Alexandre Dumas : Le Comte de Monte-Cristo
Jean Echenoz : L’Équipée malaise
Félix Fénéon : Nouvelles en trois lignes
Witold Gombrowicz : Cosmos
P.N.A. Handschin : Déserts
Franz Kafka : Le Procès
Michel Leiris : La Règle du jeu
Jean-Patrick Manchette : Le Petit Bleu de la côte Ouest
Henri Michaux : Ailleurs
Robert Musil : (…)
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26 septembre 2005, par Jean-Patrice Dupin
Composé de sept séquences de sept poèmes de sept vers chacun, Kub or, comme le suggère son titre, présente la forme littéraire d’un cube. Le propos quant à lui pouvant sans difficulté, par son côté fourre-tout, être assimilé à un bouillon, nous avons là un livre, le premier sans doute, qui ressemble effectivement à un bouillon cube.
De quoi parle Kub or ? Affiches, ministre, journal, (…)
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17 décembre 2003, par Jean-Patrice Dupin
Je croyais qu’elle devait passer la soirée avec des amis à elle, alors qu’en fait pas du tout : ils avaient pas pu. Donc on se retrouve tous les deux, on sait pas trop quoi faire. Je propose par exemple qu’on aille au restaurant, bon pourquoi pas, mais où ? Tout ça se passe sur le trottoir en bas de chez moi. Un quartier où il y a surtout des pizzerias. Mais bof non. Elle a pas tellement envie (…)
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12 janvier 2004, par Jean-Patrice Dupin
Comme on a pas de carte, on sait pas si c’est à gauche qu’il faut prendre, ou bien si c’est pas plutôt à droite. Aucune indication. Il y a bien la passagère à l’avant qui donne son avis : c’est à droite, là, j’en suis sûre, c’est à droite, mais son sens de l’orientation est pas des plus fiables, elle l’a prouvé en d’autres occasions, voilà pourquoi sans doute son voisin pour sa part a plutôt (…)
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27 juin 2005, par Jean-Patrice Dupin
Marbach, le narrateur de Tout casse, est un personnage solitaire, un peu du genre de ceux que connaissent bien les amateurs de Thomas Bernhard, reclus dans la demeure ancestrale qui porte son nom, avec pour seule compagnie une meute de chiens féroces, et pour seule passion la lecture à longueur de journée des Oraisons funèbres de Bossuet, devant la photographie d’une jeune fille morte. Du (…)
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8 juillet 2005, par Jean-Patrice Dupin
"C’est toute une histoire. Pas drôle du tout. Je ne pourrais même pas la raconter, si je voulais", avoue à un moment le narrateur anonyme de L’Imprévu. Résultat : c’est Christian Oster qui s’y colle, et qui profite de l’occasion pour faire de ladite histoire la matière même de son onzième roman (si l’on excepte ses nombreux écrits pour la jeunesse).
Un narrateur anonyme, donc, dont la (…)
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4 décembre 2003, par Jean-Patrice Dupin
Il est des livres qui sont aussi leur propre commentaire, ce qui rend difficile d’en rajouter, et Le Mal de Montano de l’écrivain catalan Enrique Vila-Matas est de ces livres-là. Plus encore, on y trouve réunis, selon les dires mêmes du narrateur - dont, soit dit en passant, on ne sait jamais vraiment jusqu’à quel point on peut le confondre avec l’auteur en personne -"essai, souvenirs (…)