La Revue des Ressources

Jour de tranquillité active  

lundi 19 juin 2006, par Thibault de Vivies

Le nouveau jour avec un nouveau matin et seule au réveil sans le corps de son homme la petite femme toute seule parce qu’il est allé faire un tour très tôt à l’aube pour aller chercher un nouveau travail au cœur de la cité le bourg là où tout s’agite et quand il sera de retour alors peut-être il sera tard et elle sera allée se coucher pour une nouvelle nuit, elle tapote le drap du dessous la place tout à côté dans la paillasse c’est encore chaud et si elle s’approprie un temps l’oreiller de son homme pour surélever le sien alors elle sera au mieux pour redresser la tête et prendre la température de la pièce au lever... Je dévisage le portrait en pied de cette femme beaucoup plus jeune qui me répond avec le sourire en coin et la pale figure d’un jour de bonheur mais de grande fatigue et si la robe est blanche c’est pour plus de clarté pour la circonstance que tout le monde la remarque et lui fasse le complément, tous me regardent avec la mine enjouée et l’envie de me serrer fort contre eux et je réalise à quel point la performance est de taille pour moi ce jour d’avoir dit oui et on pense que c’est du courage et je ne vais pas les désavouer, au fond de moi la sécurité de me le garder mon homme pour moi et rien que pour moi ce temps de vie dans la cité où les tentations sont nombreuses toutes plus belles les unes que les autres et moi qui aura perdu la fraîcheur de ce premier jour de noce... Il est temps de se lever la mal foutue l’entamée d’un sacré bout de vie déjà derrière soi et elle applique la crème de jour sans plus jamais regarder dans la glace pour ne pas savoir où elle en est, elle prend le temps qu’il faut pour que ça pénètre au-dedans de la peau et les mains qui tirent fort et lentement et longtemps donc et peut-être alors elle a gagné en apparence quelques heures de vie en moins grâce à ça et elle s’en félicite... J’entends le bruit qui court et qui dit en passant que l’espérance de vie a diminué dans la cité et qu’est-ce qu’il nous reste à accomplir à mon homme et à moi avant d’en arriver au bout de cette vie avec le peu de perspective toujours le même refrain mais j’ai pas l’imagination débordante ce jour et pas l’habitude d’être seule pour la stimuler Nom de Dieu pourquoi tu ne m’envoies pas un message d’espoir pour une fois c’est que ces messieurs dames réclament un peu plus de joie et de bonheur à raconter dans les prochains mois les saisons suivantes mais pour le moment on est bien d’accord c’est l’hiver à bientôt le printemps... Les chaussons tout juste à la bonne taille des pieds avec le maximum de confort au-dedans et pour rien au monde je ne m’en séparerai malgré l’usure de représentation et sur le parcours habituel avec le long couloir qui mène au séjour j’imagine ce jour les plusieurs centaines de mètres pour laisser le temps à la pensée de faire son chemin hors de la demeure tout au-dessus de la lande déserte au-delà du fleuve qui sépare la face sud de la face nord et si on m’en donne la possibilité alors je fais une halte pour cueillir deux trois plantes médicinales qui sauront faire le bien-être au-dedans du corps pour les quelques jours à suivre... Mais qui es-tu mon homme de cette vie sans évasion aucune car pas le sou juste le temps mais dur de s’échapper quand le porte monnaie ne suit pas il me dit et je suis bien obligée de le croire alors je parcours seule les espaces inexplorés et ce n’est pas l’hiver qui me retiendra mon homme d’une vie je n’ai pas l’envie de te laisser sur le chemin alors tends la main et tire bien fort pour qu’au moins tes doigts touchent les miens aux extrémités c’est déjà un début... Si elle touche le mur au passage alors elle sentira le molletonné de la matière et avec un petit effort elle pourra enfoncer la main jusqu’à en retirer la sensation de profondeur infinie mais si messieurs dames c’est de ça dont elle a besoin ce jour de solitude tranquille où personne dans les parages pour faire obstacle à tout ce qui se peut si on s’en donne la peine mais si, elle prend son temps la petite dame qui en veut pour sa peine endurée depuis de si longues années et peut-être elle s’adosse un moment contre l’arbre pour contempler la lande à perte de vue même pas son petit homme au loin qu’elle ne voit pas trouver du travail et elle n’a qu’à fermer les yeux et elle sera définitivement seule jusqu’au soir... Si je passe le chiffon sur le rebord de la cheminée alors c’est toute la suie de la nuit passée qui se dépose une grande quantité relativement au nombre de bûches consumées les quelques déposées au petit matin par mon homme et celles déposées la veille pour les heures de sommeil qui suivent, je sais y faire pour ne pas me tacher ce serait mal entamer la journée alors je prends les précautions et le temps qu’il faut pour ne laisser aucune trace de noir aujourd’hui est un nouveau jour et je demande une nouvelle virginité pour laisser derrière les événements passés c’est du passé on dit... Qui occupera mon temps pour la journée si personne dans mon entourage pour créer l’événement je me sens bien démunie, si au moins la grosse étoile faisait son apparition dans le ciel alors je suivrais la voie vers je ne sais quoi mais au moins j’ai la direction Nom de Dieu pourquoi faut-il que ce soit si compliqué pour trouver à être apaisée pour de bon sans avoir à s’agiter, j’entame le nouveau pain fabriqué la veille avec le restant de blé du mois courant et sous la croûte la mie fraîche et quand tu plonges le visage au-dedans c’est bien la bonne odeur du matin que tu sens à plein nez, on y est... Elle passe la pommade sur la langue de la petite pour soulager la douleur de la brûlure c’est qu’il ne faut pas oublier de souffler sur l’eau chaude avant de la boire elle me dit maman comme elle a appris de sa mère et elle pense à sa fille à ce moment-là de la journée où y’a pas grand-chose qui se profile à l’horizon alors l’a les idées qui s’échappent vers celle qui manque encore et toujours dans cette demeure tout au fond du bois avec juste comme compagnie un poêle coincé dans l’emplacement d’une ancienne cheminée c’est encore plus de salissure pour un intérieur qui se respecte, approche ma petite chérie et raconte moi ton bout de vie sans papa et maman pour faire chier dans les parages alors comment ça se passe de l’autre côté de la muraille protectrice et combien de lunes tu peux compter dans le ciel au coucher des petites filles devenues grandes ?... L’assoupissement interrompu par le bruit d’un point qui cogne contre la porte d’entrée et cette fois-ci va bien falloir avoir mon autorisation pour pénétrer étranger en ces lieux car tu sais bien que mon homme est en vadrouille et qu’il a pris la précaution de bien verrouiller en partant pour éviter que je ne cours le moindre danger eh oui alors qui es-tu présente toi décline ta fausse identité du jour en parlant et articulant fort pour que je distingue chaque syllabe, il dit c’est moi c’est ton homme ma belle de derrière la porte alors ouvre moi ne me fais pas attendre dans le froid de l’hiver tu sais bien comme je suis sensible aux basses températures et peut-être y’a une éventualité que je sombre là au pied de ma propre demeure si tu ne te dépêches pas d’ouvrir, explique moi l’étranger si tu es vraiment mon homme comment se fait-il que tu n’ais pas la clé qui corresponde à la serrure et dis-toi bien que je ne l’attendais pas aussi tôt mon homme alors permets moi de douter et les coups peuvent bien se répéter tant que je n’aurai pas été entièrement convaincue cette porte restera fermée... On m’explique de derrière la porte dans le froid il est vrai que la clé lui a été dérobée au bourg c’est beaucoup de bousculade et parfois une main qui se glisse ni vue ni connue entre les différentes couches pour subtiliser ce qui se trouve à portée en l’occurrence un bout de métal en forme de sésame-ouvre-toi et les coups se répètent à intervalles réguliers sur la porte qui ne s’ouvre toujours pas, la petite femme écoute avec attention l’argumentation de cet homme de derrière la porte la voix n’est pas tout à fait la même que celle de son aimé alors elle se donne quelques dizaines de seconde encore d’hésitation... Laisse moi le temps de retrouver le double de cette clé peut-être tout simplement sous le paillasson du dedans et après avoir déverrouiller la serrure c’est quelques pas de recul pour moi et pour que la porte s’ouvre et laisse entrer l’autre-cet-étranger-toujours-le-même je te reconnais tu sais qu’il est de plus en plus difficile pour toi de me faire croire à une nouvelle identité malgré les habits très ressemblants j’en conviens et à la bonne taille cette fois-ci, c’est la confiance et le plaisir de te retrouver qui m’a fait choisir d’ouvrir alors pourquoi ne pas écouter ce que tu as à me dire après avoir essuyé tes souliers... Aucun travail à disposition dans le bourg pour des gens comme moi qu’on dépassé la jeunesse alors très vite j’ai fait le tour des annonces de tâches alors très vite j’ai pu rentrer à la maison pour te retrouver au coin du feu ma belle et maintenant je suis à ta disposition pour ce qui pourrait te faire plaisir un mari de substitution c’est pas tous les jours il me dit mon homme du moment alors je compte bien sur toi dans un premier temps mon gars pour m’aider à préparer le repas de midi la priorité puisque tu sembles de bonne volonté ce matin bien avancé sans que j’ai eu le temps de penser plus que ça à toi je l’avoue je ne comptais pas sur ça et ce jour je vais bien profiter de ta présence à mes côtés mon bonhomme tu vas en baver, elle lui retrousse les manches et peut-être elle lui lave les mains au-dessus de l’évier délicatement cette fois-ci il se laisse faire c’est que c’est beaucoup de propreté qu’elle a toujours réclamé la petite dame alors pourquoi pas tenter le coup après tout, je remarque l’alliance à son doigt qui facilement glisse si je ne la retiens pas elle ira se perdre dans les conduits et symboliquement alors un peu de nous deux en moins... Je passe la main sur la nuque les petits cheveux tu sais comme je préfère te voir les cheveux courts et le poil luisant mon homme tu peux pas le regretter d’en avoir moins à brosser tous les matins à partir d’aujourd’hui on prendra soin l’un de l’autre, en attendant je te demande d’écosser les haricots en prenant garde de ne pas trop les malmener et peut-être alors toi et moi on sera tout proche au moment de les faire bouillir pour gagner un peu de chaleur de la cuisinière... Elle le regarde dans le blanc des yeux autour ce n’est pas la même couleur que d’habitude ni la même odeur de peau mais elle fait l’effort de rester à ses côtés l’homme de substitution et combien de temps va-t-il rester au-dedans de la demeure à accompagner la petite dame qu’en demandait pas temps en attendant que son mari revienne du bourg, si elle approche la main du visage et qu’elle l’atteint elle sentira les petites aspérités à lui aussi qu’est plus tout jeune à présent et y’a pas de triche pour lui les ans font leur travail de sape et le sourire s’élargit de bonnes sensations pour l’avenir mais si... Je te demande mon bonhomme de penser à bien nettoyer l’assiette avec le bout de pain comme tu as toujours fait je dois te le rappeler pour que je poursuive la route en réelle compagnie je fais comme si mais faut y mettre du teins et regarde comme tu t’y prends pour boire à même la carafe d’eau c’est donc qu’il y a tout à t’enseigner comment ça doit se tenir un homme dans une demeure, d’où viens-tu bonhomme où donc as-tu été élevé pour ne pas être capable de suivre le mouvement est-ce que je dois comprendre que ton passage au bourg t’as contaminé avec son manque de tenue et je me retrouve dorénavant avec une meilleure volonté de ta part mais beaucoup plus de maladresse et peut-être j’y perds au change va savoir... J’ai l’après-midi devant moi pour essayer de rattraper le coup il dit que je peux lui accorder un pardon nécessaire pour qu’il poursuive l’aventure à deux c’est bien dans cette intension qu’il s’est présenté ce jour à sa belle pour qu’elle ne soit pas seule à tenir une journée avec des événements qui ne se bousculent pas au paillasson on dit simplement alors compte sur moi petite dame pour faire au mieux tu ne seras pas déçue crois-moi, je le regarde agiter les bras et dessiner dans l’espace entre lui et moi ce qui pourrait correspondre à une liste d’activités réjouissantes hors les murs de la demeure et je ne distingue que vaguement les contours alors je me laisse aller à te suivre mon gars où tu me guideras je te fais entièrement confiance pour cette fois et je ferme les yeux pour y voir plus clair... L’environnement nouveau avec en toile de fond le grand manège si elle y monte tout là-haut alors elle aura elle sait une vue imprenable sur la cité avec la possibilité de dessiner grossièrement une carte pour les repères à prendre quand à son tour elle aura l’autorisation de la balade en son cœur, si elle jette un œil de plus près en se penchant un peu alors elle peut voir son bonhomme tout en bas qui promène son corps dans les rues sans nom à la recherche d’une nouvelle mission à accomplir et il ne la voit pas sa belle à l’avoir laissée grimper il ne peut pas profiter du petit coucou qu’elle lui fait de loin c’est signe d’encouragement mon bonhomme et c’est pas négligeable alors tant pis pour toi... Si la roue tourne trop vite alors comment voulez-vous que je reste accrochée et pourquoi ne m’a-t-on pas installé un harnais de sécurité pour être sûr que je ne tombe pas et faut-il que je goûte au véritable risque pour retrouver la saveur d’une vie à tes côtés mon homme ou alors tu veux te débarrasser de moi et tu n’oses pas te présenter de front, je veux redescendre au plus vite pour retrouver la terre ferme et un peu de boue sous mes chaussures... En toile de fond à présent un nouvel espace encore avec une petite cité en mousse tu te cognes t’as pas mal mais si tu traverses le cadre tu perds tous les repères visuels et sonores alors je fais bien attention de ne pas m’enfoncer trop profondément dans la muraille, c’est que derrière j’ai pas idée de ce qu’il m’attend et mon homme providentiel qui me pousse vers qui me pousse contre et je fais au mieux pour garder l’équilibre et je fais au mieux pour rester plein cadre et éviter tant faire se peut les écarts, j’ai le vertige qui monte à la tête et j’ai du mal à le contenir... Pourquoi m’as-tu abandonnée ce jour tu sais bien que je ne supporte pas ton absence mon homme d’une vie le vrai et je me laisse tenter par le premier venu il me propose du jamais vu alors comment je peux résister, j’ai encore sûrement quelques années à vivre et je ne veux pas les passer enfermée dans la demeure il faut que tu retiennes la leçon mon homme dépêche toi de rentrer au foyer avant que la nuit tombe et que nos deux lunes fassent leur apparition pour une dizaine d’heures, ce soir c’est la pleine rondeur pour l’une d’entre elle et les bêtes de la forêt feront leur tapage nocturne pour le salut final oh hé le monde des hommes qui n’y fait pas assez attention... Reprends le sentier en sens inverse et retourne d’où tu viens l’étranger laisse en partant les vêtements qui ne sont pas les tiens alors peut-être je serai prête à t’accueillir à nouveau quand tu me feras d’autres propositions malhonnêtes, je ne te raccompagne pas à la porte pour ne pas avoir la tentation de la refermer derrière moi à tout jamais rester au-dehors à cheminer sur de nouvelles voies inexplorées brrr ça fait un peu peur en y songeant de plus près et surtout ne prends pas la peine étranger de te retourner après avoir parcouru quelques mètres tu perdras ton temps et ton énergie pour une femme qui n’en vaut pas la peine c’est qu’elle est promise à un autre que tu croiseras peut-être sur le sentier qui mène au bourg si c’est bien la direction que tu prends... La petite dame a rangé le double de clé dans le tiroir de la commode sans avoir bien regardé où donc peut-elle bien être désormais on ne peut pas être sûr de l’emplacement et alors pour une prochaine fois il y aura la difficulté de la retrouvée et c’est plutôt mieux qu’on y gagne pas en facilité d’accueillir les étrangers qui peuvent faire trop de bien, si elle pose un genoux à terre et qu’elle fixe le crucifix sur le mur au-dessus du poêle alors elle aura l’illusion que du sang s’échappe de son flan et avec cette matière visqueuse toute les mauvaises pensées qui l’éloignent de son époux elle pense tout haut et ça n’a jamais été interdit de placer un coussin entre le sol et la rotule pour plus de confort en prière... J’entends bien passer le restant du jour encore présent pour confectionner de quoi contenter mon homme à son retour il aura la bonne surprise de découvrir sur la table en évidence le plus beau des cadeaux de bienvenue à savoir un cake aux trois fruits et la crème épaisse vanillée qui accompagne, c’est quelques heures passées dès à présent à prendre soin de ne rien oublier alors peut-être ce sera une vraie réussite cette fois-ci il mange de bon cœur sans devoir retirer les petits bouts secs qui gênent à se loger entre deux dents l’espace à colmater avec tout ce qui se ramène d’indésirable Nom de Dieu pourquoi faut-il qu’il y ait autant d’obstacle à la bonne alimentation, si tu souffles mon homme sur la bougie disposée au centre alors on fera comme si c’était jour de célébration et je chanterai la chanson que tu aimes tant tu sais cette histoire à dormir debout qui te fait faire les rêves expiatoires dont tu as besoin mon amour ton retour se fera sous les meilleurs hospices et je mets tout mon cœur et mon énergie pour que tu sois accueilli comme un prince dans ta propre demeure et au diable les contrariété du jour sans succès annoncé je sais bien comme il est difficile de trouver sa place dans la cité alors contentons-nous un temps de nous deux et c’est déjà bien... Et petit à petit le monument d’inventivité trouve sa dimension une longueur de quelques pieds alignés les uns à la suite des autres y’en a pour un petit régiment avec les fruits confis en évidence sur le dessus et bien entendu si elle enfonce la lame du couteau au-dedans alors elle constatera qu’il est prêt à être servi et qu’attend-il son homme pour faire son apparition dans la demeure c’est qu’elle aimerait être encore éveillée à son retour parmi nous mais la nuit est à disposition pour s’installer pour de bon et il n’est pas encore rentré notre homme elle sait qu’il n’a jamais été question de promesse d’un retour avant qu’elle soit couchée sa belle, assise sur le sofa elle prend le temps de contempler son œuvre à quelques pas de distance on se fait une meilleure idée de l’allure que ça a et elle imagine que sûrement il aura les deux mains placées devant la bouche en signe d’étonnement heureux quand il aura passé la porte puis le grand sourire en façade pour exprimer son bonheur du jour pour compenser les contrariétés accumulées tout au long de la journée, petit bonhomme débarrasse toi de tout ce qui t’encombre ce soir et assieds toi en bordure de table pour déguster la part de cake préalablement découpée pour ne pas que tu ais besoin de faire l’effort allez zou mon petit gars bien méritant... J’ai le temps d’attente qui se met en place dans la position du lotus assise à même le sol pour prendre contact avec les éléments au plus près des forces de la nature et ce soir je n’ai pas besoin de m’alimenter ni de boire et je cherche au plus profond de moi l’énergie nourricière qui me permets de tenir en t’attendant mon homme sans entamer le cadeau qui t’est destiné, je ferme les yeux et te vois sur le chemin du retour une rose dans une main et tous les dossiers de candidature à venir dans l’autre et le regard droit vers l’horizon tu évites malgré tout les racines qui affleurent à même le sol et c’est que tu es beau et c’est que tu sens bon et c’est que tu es rempli d’espoir mon bonhomme et l’envie de m’offrir une meilleure vie sous de meilleurs abris, je compte les minutes ou les heures qui me séparent de lui et ma tête penche sur le côté en signe de fatigue alors garre à ne pas se laisser tomber de sommeil sur le parquet ce serait une mauvaise surprise au réveil le corps tout mal foutu ankylosé avec la difficulté de le redresser pour de bon... La première lune ouvre un œil sur la cité et comme à son habitude les petits enfants sortent pour tenter d’éliminer un à un les membres du comité gouvernemental qui leur font des misères on dit ah bon et le loup fait entendre le son de sa voix dans les bois tout proches on s’organise pour prendre sa garde ça veut dire chacun son tour quelques heures sans dormir pour surveiller ses biens et au-dedans de la maison on a d’autres préoccupations à savoir pour la femme dans le couple pouvoir rejoindre la couche sans la trouille au ventre d’aller s’enfoncer dans le sommeil peuplé de sombres cauchemars en veux-tu en voilà de la narration sordide y’a que ça qui lui vient à la petite dame quand son homme n’est pas à ses côtés à ce moment de la journée, elle rabat la couverture en tirant un peu pour que ça recouvre une partie de son visage qui ne veut pas voir les ombres se dessiner sur les murs éclairés par la deuxième lune aussi à présent... Et toi et moi mon homme d’une nuit sans ta présence à mes côtés au moment du dormir je pense à nous bien fort et je sais bien qu’au dehors le vent à contre sens t’empêche de progresser vers la demeure et tu pestes contre les éléments de cette cité qui fonctionne sans cohérence pour créer la difficulté de se retrouver, dans son sommeil la petite femme lui prend la main à son homme et aide comme elle peut avec le peu d’énergie qu’il reste au bout d’une journée sans toi pour combler les vides et si je demande aux Dieux du ciel de nous porter sur leur épaules histoire de raccourcir le trajet à vol d’oiseau alors on s’en porterait pas plus mal et très vite toi et moi enfuis sous les draps d’une paillasse qui a fait son temps mais qui sait garder la chaleur des corps qui s’exploitent mutuellement avec consentement... L’esprit se repose à se laisser aller dans toutes les directions pour ne pas en sacrifier une et les espaces se créent pour laisser de la place à l’imprévu du jour qui suit si on veut bien lui laisser une chance, je n’ouvrirai pas les yeux avant que le matin fasse son apparition et même mon homme d’une vie épargnera le sommeil profond dans lequel je m’installe et demain je te serrerai dans mes bras et peut-être je te réclamerai des comptes sur la journée passée et peut-être tu ne répondras pas à mes attentes et peut-être on ne se dira plus rien pour la matinée qui suivra et peut-être ce sera comme d’habitude comme si rien ne s’était produit la veille qui sait si ça se trouve c’est mieux ainsi et tant pis pour nous, quand vous entendrez cette petite ritournelle alors vous saurez qu’il est temps de tourner la page du jour d’avant mais si messieurs dames comment peut-on s’y prendre autrement

© la revue des ressources : Sauf mention particulière | SPIP | Contact | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0 | La Revue des Ressources sur facebook & twitter