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19 mai 2014, par Elisabeth Poulet
L’incarnation manquée de Jésus-Christ
En dépit de ses nombreuses incarnations (Héliogabale ou Jésus-Christ), Antonin Artaud a échoué dans ce qui fut l’entreprise de toute sa vie : se faire un corps. Il n’est pas inutile de rappeler ici qu’en tant que Jésus-Christ, c’est-à-dire en tant qu’incarnation du Christ, Artaud n’a pas obtenu satisfaction. Nous préférons le terme d’incarnation à celui (...)
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12 mars 2007, par Elisabeth Poulet
L’auteur de ce livre est américain, mais l’ouvrage est écrit en langue française pour des raisons qui paraîtront vite évidentes. Le livre de Louis Wolfson est atypique. Ce n’est pas une oeuvre scientifique, ce n’est pas non plus à proprement parler une oeuvre littéraire car l’écart, vécu comme pathogène, subsiste toujours entre le mot à convertir et les mots de conversion. Cette aventure est avant tout (...)
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16 août 2010, par Elisabeth Poulet
Parler, aujourd’hui, d’écriture féminine, est toujours problématique et sujet à polémique. L’écriture féminine est marginale et marginalisée. Elle a été et reste le lieu d’un conflit entre le profond désir d’écrire de la femme et une société qui manifeste à l’égard de ce désir soit un refus marqué, parfois même une franche hostilité, soit cette forme que l’on dira atténuée, et qui pourtant est bien pire, qu’est (...)
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23 août 2010, par Elisabeth Poulet
A travers le personnage de Septimus Warren Smith, dans Mrs Dalloway, qui apparaît comme le double masculin de Clarissa Dalloway, Virginia Woolf a concentré toutes les tendances destructrices que son héroïne porte en elle, et par conséquent bon nombre des siennes. Durant cette journée si particulière de la vie de Mrs Dalloway, cette journée-carrefour où se croisent tant de gens, dans la rue ou dans le (...)
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11 décembre 2008, par Elisabeth Poulet
« Le rêve est la pire des cocaïnes, parce que c’est la plus naturelle de toutes. Elle se glisse dans nos habitudes avec plus de facilité qu’aucune autre, on l’essaye sans le vouloir, comme un poison pris sans méfiance. Elle n’est pas douloureuse, elle ne cause ni pâleur ni abattement – mais l’âme qui fait usage du rêve devient incurable, car elle ne peut plus se passer de son poison, qui n’est rien d’autre (...)
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18 juillet 2011, par Elisabeth Poulet
Les Islandais disent qu’ils n’ont pas de bâtiments imposants, de cathédrales somptueuses, de châteaux envoûtants, ni d’autres grands témoignages de leur passé, mais que cela ne fait rien car ils ont leurs histoires. Leurs fameuses sagas, bien sûr, dont l’étymologie traduit bien la fonction première puisque « saga » vient du verbe « segja » qui signifie « dire, raconter ». Régis Boyer définit la saga (...)
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10 octobre 2013, par Elisabeth Poulet
Alice Munro, la grande nouvelliste canadienne, vient d’obtenir le Prix Nobel de Littérature. Il va sans dire que nous nous réjouissons de cette distinction et, même si l’Académie suédoise vient de faire d’elle "la souveraine de l’art de la nouvelle contemporaine", nous avons choisi de vous proposer ici une recension que nous avions publiée en 2009 à propos de la sortie de son merveilleux roman, J’irais (...)
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24 mars 2008, par Elisabeth Poulet
1969 Vol au-dessus d’un nid de coucou, de Ken Kesey
1980 Désert, de Jean-Marie Gustave Le Clézio
1980 Ode maritime, d’Alvaro de Campos
1982 Le bouc émissaire, de René Girard
1983 La Maladie de la mort, de Marguerite Duras
1984 L’Amant, de Marguerite Duras
1984 La communauté inavouable, de Maurice Blanchot
1985 Le mur invisible (Die Wand), de Marlen Haushofer
1996 Les bébés de la (...)
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9 mars 2006, par Elisabeth Poulet
Dès le début de sa correspondance avec Jacques Rivière, Antonin Artaud précise qu’il n’entend pas produire une oeuvre et qu’il s’agit de dissiper au plus vite les éventuels malentendus à ce sujet. S’il écrit, c’est pour serrer au plus près une forme où il pourrait se faire reconnaître et donc se reconnaître. C’est pourquoi il présente, de façon très insistante dans ses lettres, cette quête de reconnaissance (...)
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2 octobre 2006, par Elisabeth Poulet
Pessoa, poète multiple
Fernando Pessoa a toujours souffert de ne pas se sentir être. Pour lui, ce n’est pas seulement la vraie vie qui est absente, mais toute vie est absence. Il faut donc rendre visible, sensible, cette absence ontologique. A la base de chaque être, il existe un principe d’incomplétude. L’être, insuffisant, a besoin d’un autre. L’individu cherche, non pas à être reconnu, mais à (...)