- 15 février 2012, par Frédéric L’Helgoualch
Le type n’a pas dix-sept ans. Il a surgi de je ne sais où. Torse nu, short dégueulasse, yeux vaporeux : un gosse de favela. Bordel ! Il est quinze heures, un soleil de plomb, la plage de Botafogo est déserte (personne, à Rio, ne vient plus s’y baigner, l’eau y est trop polluée). Bordel de bordel ! Je ne le regarde pas mais je sens qu’il me fixe. Dans ces moments de tension, lors de ces (…)
- 13 février 2012, par Henri Cachau
C’est toujours au bon sens du berger, au conducteur de la nation que l’on remet ses destinées et bagages, il en était convaincu car possédant depuis belle lurette son transport en commun... Chez lui, il s’agissait d’une lointaine vocation, issue de ces lundis où il regagnait le pensionnat en autocar, qui tel une gabare lente et lourde, vaillamment affrontait les vallons lot et garonnais. Il y (…)
- 17 janvier 2012, par Henri Cachau
Cette monstrueuse mécanique, loin d’être aussi chaude que pouvaient le laisser supposer ses bouffées de chaleur, sa musculature d’acier et sa respiration animale, l’effrayait, elle lui paraissait insensible aux préoccupations des humains, dans un fracas du tonnerre les arrachait à leurs affections, les transbahutait vers d’imprécises destinations où hélas, malgré l’attrait du voyage et de (…)
- 9 janvier 2012, par Henri Cachau
Malgré une amélioration de son matériel roulant et de ses communications transversales, se déplacer sous le mode du ferroviaire demeure aléatoire ; le train de 15h14 était annoncé avec du retard, son suivant de 17h18 s’affichait complet. Dans ces moments-là je vois rouge et s’égrenant ces minutes ou ces heures d’attente exacerbent mes nerfs, d’autant que d’anciennes et difficultueuses (…)
- 2 janvier 2012, par Guy de Maupassant
Étrennes est une nouvelle que Guy de Maupassant a publiée dans le quotidien Gil Blas le 7 janvier 1887, mais qui n’a pas été reprise dans un recueil de son vivant. Sans doute n’est-elle pas considérée comme une des plus exemplaires, ou quelque chose en lui la fit redouter.
Car elle n’est pas dénuée d’étrangeté, à se conclure par une question sur la réalité vécue de l’événement qui (…)
- 24 décembre 2011, par Bernard Pasobrola
Le 24 décembre, je quittai vers quinze heures mon bureau du laboratoire Cortex-France, filiale de Home Products Corporation. Un hélicoptère me déposa à l’hôtel de police où je demandai à parler à l’inspectrice Herse. Cette officière m’avait appelé une semaine plus tôt afin de solliciter mes services, en ma qualité de neurothérapeute, pour tenter d’élucider le cas de la disparition d’un (…)
- 20 décembre 2011, par Bernard Deglet
Il était une fois
...une fillette qui allait grandir, devenir une jeune fille, puis DRH dans un groupe de produits cosmétiques et tout cela est bien triste alors nous revenons à la fillette, elle s’applique à l’école et obtient de bonnes notes et des appréciations plutôt élogieuses mais ses parents portent à peine attention à ses efforts et à ses résultats, ils semblent trouver ça (…)
- 2 novembre 2011, par Le Golvan
Ils se sont retrouvés à Tahiti, sans raison d’y être. Ils se sont réveillés dans une chambre rose acarien tenue par une Chinoise, se sont acquittés de leur taxe de séjour en liquide et ont cherché un endroit où manger avant de pousser le voyage plus loin. Elle avait lu dans son guide que des roulottes s’installaient le soir sur la place face au port ; on pouvait manger typique, chinois. Ils (…)
- 1er novembre 2011, par Henri Cachau
Sachant que la mort fait partie intégrante de la vie, que n’existent ni apprentissage ni accoutumance à la douleur, chaque patient se confrontant à sa seule souffrance, variable selon son exponentielle courbe, dans ce provincial cercle d’anciens coloniaux – s’en défendant les gens sains relativisent le calvaire de leurs proches – tous furent atterrés lorsqu’ils apprirent l’imminente fin de (…)
- 28 octobre 2011, par Le Golvan
Depuis le hublot, l’atoll forme un rond dans l’eau, un provisoire figé. Ici, rien ne pousse plus, personne ne pense ni ne se souvient. On marche à une autre allure, en rond de la passe à la passe, la passe aux requins, ceux-là même qui fusent librement dans ma tête. Rangiroa est un cercle, une vertèbre de poisson qui flotte, comme un indice clausulaire. Il restait quelqu’un à déposer ici, (…)