Comme s’il était facile d’ouvrir les yeux
Comme un astre qui met le temps de la lumière pour apparaître et disparaître aussitôt Oui Je frôle encore un peu l’étoile du berger en volant J’écris pour mieux désorienter les esprits aérées et éthérés Du plomb dans mes mots Des graines de syllabes usées Fossilisées… Dans la signature du vide l’onde de vie est porteuse ! Les consciences coïncident (…)
John Taylor & Marc Feld
The Crossable
✧ Magnifique danse et circulations tout autant dansantes, entre les encres projetées, pliées, les strates qui apparaissent, les stries sonores, fondant – « gravité » ; « horizon de formes » ; « vertige » et ce « sentier gravissant en lacets la paroi » –
Un objet émerge.
Est-ce un objet ?
…une forme et plus qu’une forme entraperçue (…)
LUMIÈRES DU SUD… (cahier du photographe)
83 poèmes…
…en suivant 83 photographies de ROBERT FRANK toutes tirées de son livre
LES AMÉRICAINS THE AMERICANS
1958, 1985, 1993 pour les photographies de Robert Frank & Delpire Éditeur, 2009 N.b. : Le titre de chaque poème de Lionel Marchetti correspond à la légende de chaque photographie originale de Robert Frank ; l’ordre (…)
Apologue
À la longue, il s’était retrouvé enfermé dans un labyrinthe. Plus il essayait d’en sortir, plus il hésitait entre les directions, plus le labyrinthe se ramifiait et se compliquait, plus il se torturait. Pas à pas piégé dans sa propre construction, sa vile sécrétion, il s’arrêta. Renonçant à chercher une issue, il sentit le labyrinthe, son labyrinthe, perdre peu à peu consistance. (…)
ALBÂTRE — (carnet du légionnaire) Fragments tirés d’une liasse manuscrite trouvée dans les affaires du capitaine (désert de Raz-El-Ma ; été 1991).
Le capitaine parle avec lui-même ; comme avec l’adversaire. Il écrit aussi pour ses hommes.
Sorte de journal existentiel, éminemment paradoxal, sombre, parfois éclairé, abstrait, mais avec ce soupçon d’exigence terre à terre, comme il se (…)
Chacun des 35 poèmes de LA GRANDE ÎLE à été écrit en regard des 35 photographies de Patrick Le Bescont et des 35 poèmes de François Cheng que l’on trouve dans l’ouvrage intitulé échos du silence — paysage du Québec en mars de François Cheng & Patrick Le Bescont — CREAPHISEDITIONS…
… comme un miroir face à un miroir, lorsque Au plus intime de chaque présence L’invisible ouvre sa plus (…)
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Je marche dans un long couloir, la couleur est grise comme quand on m’a arraché toutes mes dents avec des brosses à cheveux. Puis Tentacule se rapproche de moi et m’assomme d’un coup au visage. Je hurle de douleur en essayant de me relever, je me souviens de la première fois où je me suis lavé les yeux avec de l’eau verte, j’ai aimé le goût, je voulais voir le goût.
En fait, (…)
Adeeb Kamal Ed-deen est un poète iraquien – peut être le plus grand aujourd’hui - doublé d’un traducteur né à Babylone en 1953. Il a publié 18 recueils de poèmes qui ont été salués par bon nombre de critiques. Beaucoup de thèses ont été réalisées sur son œuvre. Aujourd’hui il vit en Australie et ses poèmes ont été repris dans l’anthologie annuelle The Best Australian Poems.
Tous ses (…)
Dieu ne prescrit pas de médicaments sur ordonnance !
Il n’y a nul retour possible en poésie moderne Aucun échappatoire Aucun accès non plus L’obscur ne m’a pas menti… Il est tard pour rentrer au bercail ce soir J’écris bien au-delà de mes mots Au-dessus de mes forces Par ici toute littérature est absente Égarée en chemin Je me réveille au bord du siècle à venir Je ne m’habite plus (…)
J’aime les variations infinies de l’éphémère, ces quelques secondes où l’on perçoit un peu de ce qui ne sera jamais plus. Et j’oublie vite.
Un après-midi, piquée par un son insolite qui se propageait comme la houle dans la rue, j’ai vu un aveugle. Sa canne balayait le trottoir et semblait lui ouvrir le chemin. Mais j’ai corrigé cette impression quand un guidon de moto a percuté son thorax. (…)