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24 mai 2010, par Cédric Bouchoucha
En 1988, avec ses fameuses Histoire(s) du Cinéma, Jean-Luc Godard adopte une forme[1] qu’il a conservée jusqu’à aujourd’hui : le film de montage fait de citations, de collages de mots sur des images, dont la voix-off du cinéaste, les dialogues de film ou les musiques offrent de multiples lectures. Une idée de l’image comme archive, comme support historique, comme image malgré tout, qu’il conservera (...)
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11 septembre 2010, par Cédric Bouchoucha
Luc Lagier écrivait il y a quelques années un livre intitulé Les Mille Yeux de Brian de Palma. De ce titre, nous pouvions conclure que De Palma est anormal, singulier, atypique, multiple. Anormal parce que capable d’unir deux stéréotypes du cinéma : le film commercial et le film d’auteur. Suivant la voie de son maître Hitchcock, il parvient à distiller ses obsessions dans un film à priori (...)
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27 septembre 2010, par Cédric Bouchoucha
Eyes Wide Shut n’est pas un film sur le sexe mais sur le couple. Bêtement considéré comme le film osé de Kubrick, ce dernier film est représentatif de la post-modernité, puisqu’il rend l’instant « au présent », quitte à faire disparaître les identités, ou à les simplifier. La longue séquence de l’orgie, l’une des plus belles de toute l’œuvre du cinéaste, en est une saisissante illustration.
Le film raconte (...)
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22 septembre 2010, par Cédric Bouchoucha
Shining marque par ses mouvements de caméra inhumains, fluides, parfaits. Le spectateur retient des moments et trop peu souvent des instants. Pourtant, l’un de ces instants, très rigoureux, peut et doit être analysé sans véritable emphase, en s’appuyant sur sa simple construction.
Bien que Jean-Loup Bourget la relève comme une longueur[1], la rencontre entre Jack Torrance et son prédécesseur (...)
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19 avril 2011, par Cédric Bouchoucha
Si nous ne devions retenir qu’un plan dans toute l’œuvre de Stanley Kubrick, nous en retiendrions deux : le dernier de 2001, si mystérieux, ouvert à toutes les interprétations (enfant-lumière, réincarnation, nouvelle race vivante etc. …), et celui de Full Metal Jacket, qui débute par un gros plan de Guignol, les yeux embués, avant de finir sur une fosse commune devant laquelle pleure le soldat. Pour ce (...)
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21 juillet 2010, par Cédric Bouchoucha
Assayas l’a répété dans de nombreux entretiens, la télévision permet aujourd’hui de produire ce que ne peut pas produire le cinéma. Pour Carlos, qui est sorti en salles dans une version de moins de trois heures (contre plus de cinq à la télévision), la polémique cannoise était mal venue... Alors que les séries télévisuelles inondent le grand écran (songez à Sex and the City 1 et 2, la future adaptation de 24 (...)
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12 mars 2010, par Cédric Bouchoucha
Il faut bien comprendre que la dernière fiction de Martin Scorsese fait partie de ces quelques films essentiels qui risquent de dessiner les contours du cinéma de demain. Avec The Brown Bunny, Redacted et Les Herbes Folles, Shutter Island semble interroger le cinéma sur ce qu’il donne à voir, et par la même occasion le spectateur sur ce qu’il voit. Le cinéma, jusqu’alors consistait principalement en (...)
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15 novembre 2011, par Cédric Bouchoucha
Mathieu Kassovitz est un cinéaste. Pas un bon cinéaste, pas un mauvais cinéaste. Il le prouve simplement, dans les premières minutes de son nouveau film, par un effet déroutant, qui peut et qui doit perturber le spectateur, afin de mieux lui faire comprendre les possibilités (aussi infimes soient-elles) du cinéma. Le capitaine Legorjus annonce à l’un de ses hommes, devant un avion prêt à partir pour (...)
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26 novembre 2010, par Cédric Bouchoucha
Hâtons-nous de faire les présentations. Dziga Vertov est né en 1896, Boris Kaufman en 1897. Ils sont frères et cinéastes. L’ainé réalisera des films qui mettent en pratique sa théorie du Kinoglaz. Le cadet voyagera en Europe avant d’arriver en France où il rencontrera Jean Vigo, avec qui il réalisera A Propos de Nice en 1929. Au même moment, Vertov signe L’Homme à la caméra en Ukraine. Les deux films (...)