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27 octobre 2008, par Bernard Deglet
Le coucou
Le coucou
On ne le voit jamais,
mais il annonce le printemps.
« Le coucou gris de l’Afrique est gris ».
Avec mes déficients j’avais décidé (avec difficulté) de leur faire apprendre cette chanson, sachant que la plupart la connaissaient. On commence la chanson et au moment de faire les « coucou » ça part dans tous les sens, alors que le coucou, c’est ce que je leur ai (…)
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7 janvier 2013, par Bernard Deglet
Presque aveugles on est, devant ce qui se donne à voir
On plane au dessus de l’image sans rien voir
On marche dans l’image sans rien voir
On cherche à trouver le centre, on a peur du centre
On est proches du centre, proches du bord
On marche sans rien voir
Le voir est sous paupières, pellicule, membrane, rideaux
Pousser la découverte jusqu’à la zone frontière où on ne sait (…)
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12 mars 2012, par Bernard Deglet
Je n’ai pas pu entrer en Suisse. Un œil de douanier a sélectionné mon véhicule dans le flux, son bras m’a fait signe d’aller me garer un peu plus loin, à l’écart. Il avait un uniforme sombre, noir, aux extrémités blanches, le douanier suisse. Si bien qu’il était impossible de ne pas voir ses gestes, ses déplacements, ses bras qui me montraient l’endroit, ses pieds blancs au bout de ses jambes (…)
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24 octobre 2012, par Bernard Deglet
J’ai fait un rêve où un jeune Lord anglais tente de désarçonner une visiteuse à cheval en demandant à sa monture de ruer, or je ne sais pas dire « ruer » en anglais. Peut-être le jeune Lord avait-il simplement crié « choux », mais je ne crois pas car alors, pourquoi le cheval aurait-il rué à chaque « choux » ?
Je suis persuadé de la puissance symbolique des rêves. Certains rêves, par (…)
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11 janvier 2011, par Bernard Deglet
Ce qui est terrible avec les photos, c’est qu’on se trompe toujours. Ici je vois des photos de Hutus et de Tutsis, alors que ce n’est pas ça.
Ce qui est terrible, c’est que j’ai beau faire je n’arrive jamais à me souvenir si ce sont plutôt les Tutsis qui ont massacré les Hutus (et Tutsis modérés) ou bien l’inverse, ce qui est terrible c’est de ne pas savoir si c’est important, ce qui est (…)
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4 décembre 2010, par Bernard Deglet
Quand mon père est parti je lui en veux encore.
Il est parti comme ça, comme chaque jour.
Un peu distraitement.
Qu’il ne reviendrait pas il le savait pourtant.
On s’aimait bien sûr on s’aimait très fort on s’aimait, il est parti comme ça, comme chaque jour, un peu distraitement.
Maman aussi bien sur on s’aimait., mais pas pareil. Moi, très différent. Pourtant il est parti, (…)
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20 décembre 2011, par Bernard Deglet
Il était une fois
...une fillette qui allait grandir, devenir une jeune fille, puis DRH dans un groupe de produits cosmétiques et tout cela est bien triste alors nous revenons à la fillette, elle s’applique à l’école et obtient de bonnes notes et des appréciations plutôt élogieuses mais ses parents portent à peine attention à ses efforts et à ses résultats, ils semblent trouver ça (…)
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6 octobre 2008, par Bernard Deglet
"Ce texte est un exercice de création sur de la création, plus exactement sur la rémanence laissée en moi par une photo à peine entrevue faite par un immense photographe que je ne connais pas, et qui cependant a su libérer cet "autre chose" qui sans lui serait resté prisonnier quelque part. Merci à lui"
Je décris cette photo. Une ribambelle de saucisses traverse le champ, de la gauche vers (…)
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4 avril 2012, par Bernard Deglet
A Frambois on est à Genève, à quelques centaines de mètres du Haut Commissariat aux Réfugiés et du siège de la Croix Rouge Internationale.
A Frambois on ne parle pas de détenus on parle de pensionnaires, on ne parle pas de menottes on parle de bracelets, on ne parle pas de prison mais de lieu de vie, pas d’incarcération mais de détention ou, mieux, de rétention.
Chaque pensionnaire a une (…)
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10 juin 2011, par Bernard Deglet
Un hérisson allait se noyer dans la piscine.
Normalement, à cette époque, il habite la haie. Et en hiver il hiberne avec sa famille dans un renfoncement sous l’escalier extérieur, où nous les laissons bien tranquilles.
L’usage pour le hérisson est plutôt de mourir écrasé par une voiture qu’il attend sur le bitume (tous piquants hérissés, à peine inquiet), ou bien empoisonné par les (…)