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5 octobre 2011, par Roland Pradalier
A la Revue des ressources, nous apprécions l’univers et l’écriture de Roland Pradalier, dont nous avons mis plusieurs textes en ligne. Les textes suivants sont extraits d’un blog que tient cet auteur.
3 février 2008
Dans la jungle équatoriale qu’on lui faisait traverser, mon père, après avoir été parachuté sans préavis, encore vêtu de son simple costume de ville et de légers mocassins, (…)
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15 octobre 2007, par Roland Pradalier
X me montra la réponse de l’éditeur scientifique auquel il avait fait parvenir son manuscrit, elle était soigneusement dactylographiée, et il semblait qu’elle avait déjà servi :
Cher monsieur,
J’ai lu les premières pages de votre manuscrit dont je refuse la publication. Rappelez-vous quand vous serez en dépression, conséquemment à ce refus, que je suis à l’origine de cette maladie. (…)
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12 janvier 2006, par Roland Pradalier
Très chère amante,
Depuis notre séparation, j’ai appris que tu avais trouvé à te consoler, que deux semaines après nous être quittés, tu avais refait ta vie avec un autre homme. J’aurais aimé que tu attendes et que tu pleures davantage mais tu as préféré la consolation à la souffrance. Ce n’est que temporaire, la douleur te rattrapera, je l’espère. Ce n’est pas pour me venger que je (…)
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4 octobre 2011, par Roland Pradalier
L’éditeur à l’auteur :
Cher monsieur, Paris le 24/06/2007
Ayant pris connaissance du manuscrit que vous m’avez envoyé, et de la préface que vous lui avez adjoint, je me permets aujourd’hui de vous écrire pour vous demander la suite du texte, puisqu’il s’interrompt au troisième chapitre et que les 120 pages qui terminent le manuscrit ne contiennent que le mot « merde » répété ad libitum. (…)
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19 avril 2007, par Roland Pradalier
J’ouvre les guillemets, place une parenthèse. Les présentations sont finies, le tour de chauffe achevé, tout va désormais s’écrire en lettres capitales. A l’aventure et en avant ! Vers notre chute verte choux. Entamons le déclin, commençons à parler. Commettons l’erreur d’être en vie.
X téléphona un samedi. Il m’invitait à une exposition d’art moderne dans un pays du nord, il avait acheté (…)
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29 novembre 2004, par Roland Pradalier
Le chien est un mammifère quadrupède de la famille des canidés. Il est carnivore, mais il peut se nourrir de riz, de pâtes, de croquettes et de légumes. En Occident, on ne le mange pas, on le nourrit avec des boîtes contenant des abas et des chutes de viande impropres à la consommation des hommes. Domestiqué, il a pour habitude de courir dans l’appartement, et de dormir dans un panier, il (…)
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12 septembre 2005, par Roland Pradalier
J’avais pris le train de banlieue, il venait de refaire surface et j’arrêtai ma lecture, la joue subitement chauffée et dans l’œil gauche un rayon. Une légère dépression matinale m’avait accompagné depuis le réveil et j’eus une joie confuse à m’apercevoir que j’avais quitté Paris.
Un soleil de mayonnaise dessinait des tangrams sur les fenêtres, les ombres découpaient des pliures sur des (…)
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2 août 2009, par Roland Pradalier
Cette fiction pour les amis, de tout temps, mes soutiens.
Il y a des personnes qui achètent tout exprès de jeunes esclaves bien impertinents (et dont on stimule encore l’impudence par une éducation spéciale) pour leur faire débiter des inventions étudiées, et nous ne traitons pas ces grossièretés d’offenses, mais bel et bien de gentillesses.
Sénèque.
Une nuit de juillet par temps (…)
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1er août 2010, par Roland Pradalier
Admettons que n’ayant rien à dire, j’écrive comme on a soif, par besoin autant que par envie, pour étancher une très ancienne incontinence, ma passion. Admettons et buvons cette littérature au robinet. Sous pression, froide et légèrement toxique.
Je n’ai pas dès le commencement été amateur de bière, je veux dire à 16 ans quand je me suis efforcé d’en boire et que son amertume me faisait (…)
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6 octobre 2011, par Roland Pradalier
Lors de l’exposition où furent regroupées toutes les œuvres que l’on désignait alors par le terme d’Art Raté, ne figurèrent pas que des travaux d’inconnus, mais par jeu et impertinence, on mêla des oeuvres de maîtres et des pièces récentes qui remportaient quelque succès, sans que les noms des auteurs soient mentionnés.
Les artistes inconnus étaient majoritaires et occupaient les deux tiers (…)