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Friedrich Nietzsche
Articles de cet auteur (6)
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15 mai, par Friedrich Nietzsche
1.
On sait ce que j’exige du philosophe : de se placer par-delà le bien et le mal, — de placer au-dessous de lui l’illusion du jugement moral. Cette exigence est le résultat d’un examen que j’ai formulé pour la première fois : je suis arrivé à la conclusion qu’il n’y a pas du tout de faits moraux. Le jugement moral a cela en commun avec le jugement religieux de croire à des réalités qui n’en sont (...)
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28 mars 2012, par Friedrich Nietzsche
Histoire d’une erreur.
1.
Le monde vrai, accessible au sage, au religieux, au vertueux, — il vit en lui, il est lui-même ce monde.
(La forme la plus ancienne de l’idée, relativement intelligente, simple, convaincante. Périphrase de la proposition : « Moi Platon, je suis la vérité. »)
2.
Le monde vrai, inaccessible pour le moment, mais promis au sage, au religieux, au vertueux (« pour (...)
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23 mars 2012, par Friedrich Nietzsche
1.
De tout temps les plus sages ont porté le même jugement sur la vie : elle ne vaut rien... Toujours et partout on a entendu sortir de leur bouche la même parole, — une parole pleine de doute, pleine de mélancolie, pleine de fatigue de la vie, pleine de résistance contre la vie. Socrate lui-même a dit en mourant : « Vivre — c’est être longtemps malade : je dois un coq à Esculape, le Sauveur. » Même (...)
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6 avril 2012, par Friedrich Nietzsche
1.
ERREUR DE LA CONFUSION ENTRE LA CAUSE ET L’EFFET. — Il n’y a pas d’erreur plus dangereuse que de confondre l’effet avec la cause : j’appelle cela la véritable perversion de la raison. Néanmoins cette erreur fait partie des plus anciennes et des plus récentes habitudes de l’humanité : elle est même sanctifiée parmi nous, elle porte le nom de « religion » et de « morale ». Toute proposition que formule (...)
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3 avril 2012, par Friedrich Nietzsche
1.
Toutes les passions ont un temps où elles ne sont que néfastes, où elles avilissent leurs victimes avec la lourdeur de la bêtise, — et une époque tardive, beaucoup plus tardive où elles se marient à l’esprit, où elles se « spiritualisent ». Autrefois, à cause de la bêtise dans la passion, on faisait la guerre à la passion elle-même : on se conjurait pour l’anéantir, — tous les dinosaures de la morale (...)
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26 mars 2012, par Friedrich Nietzsche
1.
Vous me demandez de vous dire tout ce qui est idiosyncrasie chez les philosophes ?... Par exemple leur manque de sens historique, leur haine contre l’idée du devenir, leur égypticisme. Ils croient faire honneur à une chose en la dégageant de son côté historique, sub specie aeterni, — quand ils en font une momie. Tout ce que les philosophes ont manié depuis des milliers d’années c’était des (...)