Rédactrice en chef de la rubrique "Création littéraire", responsable des dossiers "Littérature et folie", "Journaux personnels", "Le pôle noir", "Marguerite Duras" et "Scènes islandaises".
Les Islandais ne font rien comme les autres et, s’il était encore besoin de montrer à quel point leur singularité est remarquable, le roman de Bragi Olafsson (ex-bassiste des Sugarcubes, le groupe de la chanteuse Björk), Les animaux de compagnie, serait là pour le prouver…
Emil S. Halldorsson, la trentaine bien écornée, rentre très satisfait de son voyage à Londres où il est allé dépenser une bonne (...)
Les premières pages du dernier roman de Sylvie Germain, L’inaperçu, nous disent d’emblée que les choses ne sont pas ce qu’elles ont l’air d’être et qu’il ne va pas être facile de démêler l’écheveau identitaire de cette famille Bérynx….
Une femme vêtue de noir marche d’un pas rapide le long des berges d’un fleuve, elle est transie de froid, porte un fardeau et s’approche dangereusement de l’eau noire. Que (...)
Le polar nordique, qui se présente comme le porteur de mauvaises nouvelles dans les démocraties censément idylliques d’Europe du Nord, compte désormais un nouvel agitateur des consciences en la personne de Steinar Bragi. Le romancier a écrit Installation (Konur) juste avant la crise qui fit vaciller l’Islande, au moment où Reykjavik, devenue une véritable usine financière à l’écart du monde atteignait (...)
La neige est entrée dans le gymnase aussi mal refermé qu’une plaie. Elle a recouvert les hurlements des enfants. Une femme s’approche en titubant. Si elle est ivre, c’est de son malheur. Elle arrive sous le panneau de basket où la bombe la plus meurtrière avait été placée. Elle s’agenouille devant le mur, désormais décoré d’une petite fleur de sang, le caresse et lui parle. Elle balance légèrement la tête (...)
« Duras survit sans difficulté. Elle n’a guère connu de purgatoire – puisque c’est ainsi qu’on désigne la période d’inattention, parfois même d’oubli complet qui suit la mort des écrivains et précède, dans le meilleur des cas, leur transformation en classiques. » C’est ainsi que Dominique Noguez débute son essai sur Marguerite Duras, expliquant que cette survie extraordinaire a été pour lui une vive incitation (...)
Le dernier roman de Denitza Bantcheva débute comme un avertissement : la narratrice, en route pour l’aéroport où elle doit retrouver son jeune demi-frère, manque d’avoir un accident. Le pire est évité et elle assiste, spectatrice inutile, « au petit chaos humain » qui se joue quelques mètres plus loin.
Pourtant, l’été semble bien engagé pour cette scénariste à succès qui se retire dans une belle maison (...)