-
3 août 2010, par Elisabeth Poulet
« Personne n’a aimé comme j’ai aimé. Pourtant il y eut d’autres femmes. J’ai vécu d’autres matins après la nuit de Londres. C’est avec une sombre joie que je brûlerai mes manuscrits pour vivre à nouveau un pareil amour, pour trahir Fedora dans la folle pensée d’elle. Et pour tout recommencer sans mémoire. (…). J’ai tout perdu avec Fedora. » Ainsi débute le journal intime d’un romancier (…)
-
26 octobre 2006, par Elisabeth Poulet
La neige est entrée dans le gymnase aussi mal refermé qu’une plaie. Elle a recouvert les hurlements des enfants. Une femme s’approche en titubant. Si elle est ivre, c’est de son malheur. Elle arrive sous le panneau de basket où la bombe la plus meurtrière avait été placée. Elle s’agenouille devant le mur, désormais décoré d’une petite fleur de sang, le caresse et lui parle. Elle balance (…)
-
26 juillet 2011, par Elisabeth Poulet
Le polar nordique, qui se présente comme le porteur de mauvaises nouvelles dans les démocraties censément idylliques d’Europe du Nord, compte désormais un nouvel agitateur des consciences en la personne de Steinar Bragi. Le romancier a écrit Installation (Konur) juste avant la crise qui fit vaciller l’Islande, au moment où Reykjavik, devenue une véritable usine financière à l’écart du monde (…)
-
23 août 2010, par Elisabeth Poulet
A travers le personnage de Septimus Warren Smith, dans Mrs Dalloway, qui apparaît comme le double masculin de Clarissa Dalloway, Virginia Woolf a concentré toutes les tendances destructrices que son héroïne porte en elle, et par conséquent bon nombre des siennes. Durant cette journée si particulière de la vie de Mrs Dalloway, cette journée-carrefour où se croisent tant de gens, dans la rue ou (…)
-
22 juillet 2011, par Elisabeth Poulet
Les Islandais ne font rien comme les autres et, s’il était encore besoin de montrer à quel point leur singularité est remarquable, le roman de Bragi Olafsson (ex-bassiste des Sugarcubes, le groupe de la chanteuse Björk), Les animaux de compagnie, serait là pour le prouver…
Emil S. Halldorsson, la trentaine bien écornée, rentre très satisfait de son voyage à Londres où il est allé dépenser (…)
-
7 novembre 2011, par Elisabeth Poulet
Dans le TGV Paris-Londres, un homme obèse et sans-gêne, « un gaillard énorme vêtu d’un manteau poil de chameau flambant neuf assez ample pour contenir l’animal tout entier » aborde une jeune femme. On pense immédiatement que ce type est un malotru et un dragueur qui ne doute de rien. Force est de constater qu’il n’est pas banal d’évoquer le général prussien Clausewitz (dont les citations (…)
-
28 août 2010, par Elisabeth Poulet
Un mot résonne continuellement à ses oreilles : convocation. Depuis le jour où elle a osé glisser un message dans la poche du pantalon de luxe qu’elle cousait pour une maison italienne, parce que « sans être forcément dans une situation difficile, on pense quand même : ce qui se passe ici ne peut pas être ma vie pour toujours », parce que « tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre, on tente (…)
-
16 août 2010, par Elisabeth Poulet
Parler, aujourd’hui, d’écriture féminine, est toujours problématique et sujet à polémique. L’écriture féminine est marginale et marginalisée. Elle a été et reste le lieu d’un conflit entre le profond désir d’écrire de la femme et une société qui manifeste à l’égard de ce désir soit un refus marqué, parfois même une franche hostilité, soit cette forme que l’on dira atténuée, et qui pourtant est (…)
-
18 août 2010, par Elisabeth Poulet
« La scène du film que je préfère est celle-là. La petite fille est punie, toujours sans qu’on le veuille d’ailleurs, sans que personne l’ait voulu, puisqu’elle est tout à fait solitaire. Inapprivoisable. Mais là, elle ne peut pas s’empêcher d’aller voir ce qui va se passer sur l’étang. Elle a vu Jeanne et la petite fille, la grande sœur, passer avec des rames. La voilà, c’est Nathalie toute (…)
-
27 août 2010, par Elisabeth Poulet
J’ai découvert Wendy Guerra aux Assises internationales du roman. Née à la Havane en 1970, elle est poétesse, cinéaste et romancière. Diariste depuis l’enfance, sur une idée et à la demande de sa mère, elle utilise le journal intime comme matrice de son œuvre. Renonçant à publier ses journaux d’enfance sans rien en changer parce que sa propre voix lui semblait cruelle, une charge trop pesante (…)