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Territory 

vendredi 11 avril 2014, par Yan Kouton

Territory

(of city – animal)...

Ou le corps-fusible de la ville, le corps-faillible de l’animal.

Live Or Die

Ca fait des vides,
que l’on comble
comme on peut.
Pour des minutes,
des minutes englouties.
Noyées sans trop y
croire. La remontée,
la remontée est si
terrible. Comme le
signal que tout
s’arrache et s’éloigne.
Vu la façon dont les
choses passent
de ma bouche à
ce territoire furtif,
cela devient risqué
d’attendre, de rêver
à sa casse. Entre deux
blocs inconciliables,
la masse ombrageuse
qui renvoie cette
image, que l’on
cache le reste du
temps. Pour ne pas
s’en effrayer.


Indistinct Shapes

C’est déroutant

ce vertige, à l’

angle immédiat de

ta grâce. Farouche

inconsolable. 

Comme un équi-

libre à la Calder,

dont j’observe

l’élégance. La

tristesse traversée

de lumières. 

Nocturnes et désolés,

ces repères m’

échappent ou m’

égarent. Déroulant

des éclipses, ouvrant

des brèches...Autant

dire mon dénuement. 

Ce vertige à te sentir,

juste un peu lasse. 

Tous les autres

bruits, les autres

excès passent

si vite. Absorbant

l’horizon, la

moindre distance,

avec la violence

d’une ondulation.

Wait Up

Sans parler d’

ivresse, de ces

corps absents

ballottés, de ces maux

plus loin, qui de toute

façon s’écrasent

contre une vitre.

De ces guerres qui

se jouent des organes...

Je suis là, à tenir debout,

presque tête, les doigts

brûlés. Rien qu’une

ombre, à capter

d’autres ombres

et nausées. Sans

parler de l’ivresse

que l’on ramène,

accablé par la

honte d’être si...

Enfin fragile. Toutes

exigences réduites

vers minuit, autour

de quelques cadavres.

Preuves encore

vivantes d’un

réconfort blessant.

Mais l’hiver paraît

si proche à cette

heure. « De tes lèvres »,

et de ces mots « que ta

bouche aura prononcés ».

Des Foules

Au fil des signaux
lumineux, suspendus
depuis si longtemps,

enfermés désormais
dans un écran de verre
dressé...Comme une
trahison des gestes
irréprochables ...

Qui ne finiront
jamais de croire
à leurs souvenirs.

Même si, éteintes,
les lignes de chemin
n’apparaissent plus.

Plongées dans le
noir, vacillantes
au gré des tours
élevées...Je les
perçois quand même
comme aux heures
patientes mais si
pâles...

Surdosage

De sa libération

prolongée, comme

on sort d’un brouillard,

élixir ajouté sur les

traits, le sursis chaque

matin bien dosé... 

Effluve parvenant du

dehors, et ces cris,

ces cris d’enfants

dans une cour, plus

bas. Les principaux

résidents qui se

battent dans ma

tête, pour savoir,

si oui ou merde, ils

vont me tuer.

 

De ma libération

prolongée, je sors

enfin plus souple,

 

comme un bien

difficile à obtenir,

sauf en brûlant les

notices, en pilant les

cachets. De façon

claire sur la ville,

qui s’étend toute

blanche encore

endormie.

Faintly Visible

Dans le meilleur

des cas, sans doute

une empreinte

dessinée, des

convulsions, ces mille

bruits de la ville,

quotidienne et

blanche...Toujours

dans la bouche ce

goût de fer, celui

de l’insuffisance,

de ces doutes à

n’en plus...Des

absences aussi, la

tentation de ce jour-

là, tout tremblant

de peur, alors que le

ciel bleu foncé déverse

mille raisons de vouloir.

Mais d’un jour à la nuit,

il y a tant d’échecs

plus précieux, de sourires

polis et tristes. Comme

un « sacrifice consumé...

D’une agréable odeur

à l’éternel ... »

Temptation

Je voudrais poser

mes lèvres sur ton

âme. L’embrasser

au rythme incertain

et fragile de ta grâce.

Fêlure nacrée affleurant

la surface. Et suivre

son dessin caché, aux

contours si...

Comme on presse

la détente d’une arme,

et passe de l’autre

côté. Se dire enfin

pour elle. Et recueillir

des fruits introuvables.

Puisant dans tes

eaux ma survie.

Comme au fil

de rues traversées,

puis racontées.

Pour ce bonheur

largement artificiel.

Mais jamais tes mots

où se mêlent mes

adresses et ton corps

en impressions.

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