La Revue des Ressources

Un jour de repos 

premier épisode

lundi 23 janvier 2006, par Thibault de Vivies

1er épisode : Un jour de repos

Ca commence au petit matin du jour de repos avec le couple une femme et son homme devant un poêle à bois oh pas grand-chose d’autre pour le moment pas le besoin et c’est peu de lumière dans le séjour les petites zones éclairées tout comme il faut pas beaucoup plus en mesure à dire vrai... Ca bouge peu ça a l’envie de s’exprimer mais ça se met en place petit à petit c’est pas la peine de précipiter, y’a les jambes étendues les mains au plus près de la chaleur véhiculée et on est bien mais sans plus et on a le petit sourire de satisfaction pour soi rien que pour soi et c’est tant mieux toujours bon à prendre après tout... Au dehors ça s’agite en cette saison et la maison est isolée dans la lande avec peu d’obstacle pour retenir et dans le temps faut dire on avait renforcé les ouvertures tu te souviens pour éviter les troubles à venir... J’exprime les choses dans la langue qui est la mienne et on m’entendra à l’autre extrémité du sofa même si on n’a pas tourné la tête vers l’homme et le peu de distance entre ma femme et moi suffit après tout... L’était une fois dans l’ouest c’est ça qui s’passe le début d’une grande aventure à cheval au galop on dit pas de grande chevauchée ça non pas besoin juste là tous les deux le couple autour d’un poêle qui nous réchauffera le poêle et rien d’autre pour le moment merci bien.

Non mais t’as vu ta gueule au petit matin oui c’est bien ça que je lui dis à l’homme qu’est là mon homme tout près pas loin et j’ai pas pu l’empêcher ça m’a échappé la parole en l’air qui fait son petit effet avec la tête qui s’effondre dans un mouvement vif avec les mains en surimpression, un couple autour d’un poêle le trop chaud ça brûle c’est ça qui s’passe et qui m’vient là maintenant à lui dire à l’homme pardon du dérangement mon amour... C’est sorti en jet sans les avoir pensés ni même réfléchis les mots de chacun d’entre nous alors on dit ce qu’on a à dire sur le moment ça nous échappe à peine les petits mots du petit jour qui débordent un matin d’orage ça nous arrive parfois tu sais bien faut pas y faire attention... Ca se consume au-dedans du poêle sans y faire bien attention à ce qu’il se passe en regard pas même l’oscillation d’une bûche à ce moment-là au mur la pendule indique la mauvaise heure et elle est passée celle du petit déjeuné et ses sucreries de début de journée alors on s’en remet aux cieux pour décider de ce qui va suivre personne d’autre pour nous venir en aide pas même le coucou dans sa cabane en papier mâché qui ne sort plus faire le petit cri il se met hors du coup cette fois-ci, oui il faut qu’un temps se passe oh pas bien long à dire vrai.

Tout est calme ce matin j’ai chaud et elle aussi on est bien dans la chaleur du poêle et si tu gardes la bouche bien ouverte alors ça peut te réchauffer les entrailles je lui dis ça mange pas de pain le petit conseil au levé de son amour d’une vie pas trop courte je vous en prie, j’ai une journée à passer à tes côtés ma bien aimée alors va falloir trouver à s’occuper... C’est pas grand-chose qu’on mettra à notre disposition tu le sais dans les temps qui vont suivrent mais si on veut s’y arrêter alors y’aura peut-être matière à du récit et aux grands sentiments oh ça n’aura l’air de rien à première vue mais sait-on jamais y’a de la bonne volonté à l’entrée à n’en pas douter prête à frapper deux trois coups à la porte.

Que se passera-t-il pour mon homme d’ici ce soir je pose la question à ce moment de la journée où rien n’est encore acquis et ne me raconte pas d’histoire je serai bien là à tes côtés pour vérifier n’en doute pas mon bonhomme, y’a l’inquiétude de la bonne dame vissée au cœur c’est qu’elle a besoin qu’on la rassure une nouvelle fois et tous les jours le même numéro avec les mêmes exigences rien de plus légitime... J’attends beaucoup de l’avenir les propositions qu’il pourra faire mon homme oui c’est d’excitation dans le cortex dont il est question ici et plusieurs temps à suivre à rentabiliser au mieux bien sûr mon aimé alors donne lui une réponse à la hauteur mon gars sinon elle attendra le jour suivant promis craché.

Il regardera la télé ton homme ma bonne épouse c’est un début et la télé ça racontera l’histoire-d’un-type-à-qui-il-arrive... à la fin il se laisse partir trop marre de tout ce ras le bol et c’est bien ça qu’on y trouvera qu’on y verra toujours pareil dans le poste de télévision ça-repose-la-télé-ça-détend tu le sais bien, il l’éteindra alors et s’occupera de sa petite femme l’homme elle en a besoin elle lui réclame depuis si longtemps... Si on s’approche un peu plus on devine qu’on s’aime en partie par petits bouts c’est un moment alors on s’est avancé l’un vers l’autre et elle tend sa joue j’avance les lèvres et alors sont sur le point de se toucher oui petite satisfaction de pas grand-chose mais déjà ça... On a la journée qui démarre à grand peine avec un jour de grande disponibilité aujourd’hui pas de travail pour le moment dans les environs alors on prend sur nos économies pour le manger et le boire faut se restreindre un peu... Mais attention au-dehors on s’avance à grand pas un homme qu’a traversé le bois et emprunte le sentier vers la demeure avec une certaine corpulence l’homme le pas lourd dans la neige mais décidé il vient créer de l’événement avec dans sa sacoche un peu d’agitation à venir pour nos héros, on frappe à la porte avec le point serré pour qu’on entende au-dedans de chez nous.

Tiens on a frappé le bois fait caisse de résonance oui c’est un bruit reconnaissable parmi tant d’autres mais alors qui peut bien vouloir nous faire cette surprise bien longtemps que nous n’avons pas eu de visite mon homme confirme en un mouvement de tête significatif, ça veut dire effectivement c’est bien rare qu’on s’aventure aussi près oh oui bien sûr y’a les grands animaux qui contournent mais aucun n’ose emprunter le sentier et même s’ils osaient ils n’auraient pas l’envie de venir quémander l’hospitalité puisque c’est de ça dont il s’agit peut-être... On a le temps d’hésitation alors on retient sa respiration et chacun d’entre eux dans le couple de réfléchir au-dedans de la tête à comment se débrouiller de cette situation, et si on leur veut du mal et si on en veut à leurs biens faut dire la cité dans sa globalité n’est pas très sûre en ce moment et certains malveillants se permettent de s’aventurer au-dedans du bois pour chercher misère à qui se présente sur leur passage oui il est dit dans la gazette d’y faire bien attention on sait bien... Après le petit moment de suspension vient celui de la décision et l’homme est plus prompt que la femme oui je lui laisse l’initiative oui il est propriétaire de la demeure qui de droit est placée sous sa responsabilité oui je n’en ai que l’usufruit et à ce titre il est de bonne augure de lui laisser le champ libre à mon gars d’une vie affective.

Entre donc toi qui a frappé tu peux rentrer car le verrou est manquant la porte est donc ouverte et on la laisse ainsi pour que l’inconnu qui veut nous surprendre comprenne qu’il a sa place dans la demeure avec nous présents à ses côtés pour l’écouter et au diable les recommandations de prudence du comité gouvernemental ici il suffit de tourner la poignée et de pousser mais vous penserez bien à refermer derrière vous pour éviter que le froid du dehors ne pénètre au-dedans et je vous en remercie d’avance et vous commande de faire le nécessaire pour que notre requête soit satisfaite c’est que la politesse a ses vapeurs ce matin... Alors attention l’homme qui a traversé le bois entre donc et y’a l’excitation d’en savoir plus c’est à dire qui est-il que leur veut-il à elle et à lui, dans sa sacoche aucun document à leur faire remplir non aucun ustensile à leur vendre non aucun juste la bonhomie de l’inconnu qu’aura sûrement une explication à donner dès que la chaleur de la demeure aura dégelé ses lèvres alors ça se frotte les mains ça a son petit effet à faire sûrement... Alors attention le couple s’est levé et lui s’est approché de l’étranger en guise de bon accueil il n’y a aucune hésitation dans ses pas aucune méfiance dans son regard faut comprendre il est sur son territoire alors rien ne peut lui arrivait, elle reste un peu en retrait la main agrippant le dossier du sofa et elle sourit tout de même ressent la petite appréhension de la pénétration d’un corps étranger dans la demeure mais elle ne laisse rien paraître de tout ça et laisse faire son homme pour le moment, c’est bien la main de l’inconnu qui s’avance en premier.

C’est bien ta voix mon homme que j’entends en premier le bonjour-je-vous-dis-bonjour-là-tel-que-vous-me-voyez c’est chaleureux c’est direct ça prend pas de détour et ça va pour me plaire, alors bonjour eh bien bonjour aussi en réponse de l’étranger je suis passé dire bonjour il est passé dire bonjour c ’est trop fallait pas, je sais mais j’ai pensé en réponse que ça vous ferait du réconfort par le temps qu’il fait un petit bonjour c’est déjà ça que vous sachiez que vous n’êtes pas seul dans les environs qu’on oublie pas une autre vie qui se manifeste rien de plus je repasserai sûrement oh bien sûr je n’ai rien contre une tasse d’eau chaude à même ma position debout qui vous fait face... J’entends l’inconnu et comprends le contenu de sa visite à présent alors je décrispe ma main du dessus du sofa mais plus personne alors ne demande la parole non personne ne se l’approprie non plus, on compte à présent sur le feu dans le poêle pour crépiter et occuper l’espace sonore on n’obtiendra pas plus... Un homme peut-il avoir traversé le bois frapper à la porte de la demeure sans plus de motivation juste un bonjour pour le réconfort des âmes en peine de démarrer leur journée avec la solitude et l’ennui, y’a la possibilité qu’il ne soit effectivement que de passage mais peut-être a-t-il d’autres raisons peu avouables oui pour se réchauffer un instant peut-être on peut le comprendre ou pour entendre la voix des hommes une dernière fois peut-être avant de s’éloigner de la cité une bonne fois pour toutes et traverser la lande déserte à perte de vue hors les murs de la cité ou alors pour échapper à quelques soucis ou dangers, je vais lui chercher un grand bol d’eau chaude avec les herbes au-dedans pour parfumer... Mon homme sa main encore au-dedans de celle de l’étranger avec son regard dans le sien à la recherche peut-être d’un indice qui sait mais l’inconnu boit d’un trait sans même souffler à la surface pour atténuer la chaleur.

Au revoir alors je vous dis simplement au revoir à présent là tel que vous nous voyez il n’a jamais été question que vous soyez là autrement que de passage tranquillisons-nous et pardon peut-être de ne pas penser à vous proposer le manger les temps sont durs et vous avez sûrement beaucoup de chemin à parcourir et peu de temps à perdre, mon épouse n’a fait que son devoir en vous servant l’infusion du petit matin mais je ne vous retiens pas et vous remercie tout de même de la peine que vous avez prise de faire le pas de plus pour entrer nous passer le bonjour... Il baisse la tête l’étranger et ne la relèvera pas avant d’avoir passé la porte on peut dire c’est une gène toute passagère demain il n’y paraîtra plus heureusement avec le reste du parcours forestier à accomplir pas le temps de se préoccuper des choses passées... La porte se referme avant que le couple n’ait eu le temps de faire grandir en eux le moindre désir de retenir l’inconnu et elle retire sa main du dossier et elle s’assoie et elle prend une grande respiration et elle se sent mieux oui elle a craint le pire un instant, je reste debout les yeux fixés sur la porte qui ne laisse pas passer le froid hivernal et je me dis qu’il faut replacer le coussinet tout contre pour être sûr.

On avait dit quelqu’un rentre et rien ne sera plus comme avant ça non plus comme avant oui ce n’est peut-être pas suffisant j’en conviens un étranger qui passe dire bonjour pour rassurer de la présence des hommes pas loin dans les parages mais on s’accroche à ce qui nous vient à ce qui nous arrive du dehors notre salut pour la journée à venir alors on consigne les événements dans le carnet du jour avec les premières pages de l’année en cours... Comment tu te sens mon homme car ça signifie après tout que tout peut nous arriver à tout instant de la journée prêts à recevoir avec la stabilité en fragilité pour de bon tant que le verrou ne sera pas installé il faut s’attendre à tout, es-tu prêt à courir le risque ?... En attendant la réponse de son homme elle replace le bol lavé au-dedans de la commode oui y’a bien le repas de midi à préparer désormais avec les légumes au fond de la marmite et les allumettes pour allumer le feu, faudra bien penser à changer la bonbonne de gaz je pense mon gars compte pas sur moi pour toujours faire les choses à ta place car à chacun ses taches on avait dit y’a toujours la possibilité de revoir le contrat si on le souhaite il est peut-être encore temps.

Et lui c’est qu’il prend le temps de réfléchir, ça fait les cents pas les uns après les autres à petite vitesse rien ne sert de précipiter, on a bien eu cet homme un moment qui est passé on a refermé la porte derrière lui, il a repris le chemin vers où il a décidé de s’aventurer, qu’est-ce qu’il se trame derrière ça un homme un bonjour avec une sacrée présence Nom de Dieu c’est pas donné à tout le monde, qu’est-ce qu’il nous reste après tout ça ?... L’homme accuse le coup on dit il s’allonge sur le tapis disposé à même le sol à mi chemin entre le sofa et le poêle et il repense sûrement à ce qu’il vient d’arriver où comment donc retomber sur ses pattes et où donc on en était avant ça avec d’autres préoccupations qui ont leur importance aussi, on passe à autre chose et c’est mieux ainsi... Faut dire l’est pas bien à sa place l’homme dans le couple l’est pas bien à sa place avec la meilleure disposition des choses, on m’avait dit tout s’installe naturellement entre un homme et une femme avec pas trop de surprise et on m’avait dit chacun saura bien où se tenir au mieux dans l’espace avec les tâches simples bien réparties, alors faut croire qu’on se moque de moi et putain c’que j’aime pas ça non et ça me vient d’un coup le chamboulement le bouleversement et pourtant la situation a bien été rondement menée, c’est que les surprises on n’aime pas ça et on n’aime pas se trouver au dépourvu quand la bise fut venue.

Elle avait rien demandé la femme non quand c’est arrivé l’événement j’ai rien demandé moi tout juste de quoi asseoir mon cul un moment et regarder le poêle c’est le moment de détente avant qu’il faille avoir à faire chacun de son côté avant de passer à table le repas de midi dans la maison, c’est bien le droit qu’on a de profiter l’un de l’autre et on est bien d’accord y’a bien ça à conserver dans la journée d’un couple... Et l’autre là l’inconnu au bonjour amical qui la ramène l’homme venu d’on ne sait où avec ses politesses et un bol de thé en échange, qu’est-ce que ça lui importe au couple à vrai dire ces manières pour demander du boire au chaud alors c’est qu’il va pas falloir que ça se reproduise, ça nous fait trop d’intensité d’un coup et trop de nouvelles choses dans la tête pour la journée de repos qui ne touche pas encore à sa fin et c’est bien de l’énergie en quantité qu’il faut conserver si on veut y arriver au bout sans trop de dommage... Et elle sort le rôti du four qui accompagne les légumes et elle le dépose sur la table et ça sent bon et qu’est-ce qu’on va se régaler mon amour ce jour si on fait l’effort de ne pas trop alors on aura les restes pour le souper, s’agit de décider à l’avance où s’arrête la part du midi un point c’est tout, un clou en chasse un autre, à ce moment-là on ne revient pas en arrière dans les pensées c’est d’accord on passe à autre chose et c’est mieux ainsi.

Petit moment complice c’est un petit moment complice et l’a bien besoin de petits moments complices l’homme et c’est pas trop espérer tout de même et je ne retire pas la peau des pommes de terre comme toi mon amour c’est plus de saveur on est bien d’accord on est sur la même longueur d’onde on dit... C’est deux tranches de rôti par personne et pas plus ma tendre amie l’a bien l’appétit au beau fixe ton bonhomme d’une vie mais il sait comment faire pour ne pas plus suffit de ne pas couper plus dans la chair et donc laisser en bloc prête à être remisée dans le torchon vierge alors c’est une main qui se pose sur celle qui tranche au-dedans avec le attention ma belle de ne pas plus je t’en prie ce ne serait pas raisonnable on est bien d’accord... La poilée de légumes se consume petit à petit et voilà-t-il pas qu’on arrive au bout d’un repas ma fois assez copieux même si le fromage et le dessert ne sont pas au rendez-vous les réserves sont épuisées malheureux que nous sommes y’a toujours pire dans les environs si on veut bien y regarder de plus près et regarde donc par la fenêtre et tu pourras y voir quelque chose de ça si y’a pas l’arbre au-devant qui cache la forêt ça arrive.

C’est tout bien à sa place à nouveau, on a débarrassé pour préparer le confort de l’après midi qui vient y’a une journée à se poursuivre pour l’emmener tout au bout pour elle et lui, la vaisselle à essuyer avec le torchon et l’éponge humide à passer sur la table en formica tu peux bien me donner un coup de main mon homme pour ces tâches au quotidien et t’as bien l’envie toi aussi qu’on retrouve le propre du début de matinée pour lancer un après-midi débarrassé des événements troublants du petit matin... Reprenons, l’était une fois dans l’ouest où va falloir y trouver les événements dans la demeure ou au-dehors ceux-là même les événements qui feront avancer le couple, alors il progressera le couple dans l’accomplissement des actions du quotidien ou autre et il se sentira fort et ce sera bon ce que ce sera bon et il aura des choses à se dire alors, allez trouvons les ensemble ces putains d’événements c’est que j’ai la motivation à fleur de peau et faut pas laisser passer ça... On installe la conversation autour d’une table deux chaises vides ce jour on sait bien quels sont les deux manquants, amtramgrampiquedame ce sera toi qui commencera à parler mon bonhomme pas de chance c’est tombé sur toi le coup du sort c’est pas la peine d’aller chercher bien loin suffit d’un petit quelque chose de rien du tout pour entamer un dialogue.

Alors cette journée d’hier elle me demande si ça s’est bien passé ma dame, oh tu sais rien de particulier (ouais super raconte) bon euh, il y a bien eu ce petit moment où l’autre là il a fait une blague il m’a fait une blague le voisin pas loin la demeure d’à côté pas de quoi en faire tout un fromage voilà, pas grand-chose d’autre à venir en mémoire pour le moment concernant cette journée d’hier (mais ouais super raconte quand même) bon mais c’est que à vrai dire euh, aucun souvenir de la blague finalement aucun souvenir alors vraiment désolé ma tendre vraiment désolé je pensais que ça allait me revenir cette fameuse blague qui m’avait fait tant rire ce jour que je devrais m’en souvenir comment avoir pu oublier... La déception se lit sur le visage de ma dame avec la frustration au-dedans et on se confond en excuse et on l’y reprendra pas à deux fois à amorcer un souvenir creux et je regrette bien de ne plus avoir de matière dans la besace de la conversation à entretenir, je reprendrais bien un petit biscuit pour faire passer le mauvais goût dans la bouche.

Et toi ma chérie il va me demander mon homme alors comment ça s’est passé ta journée sans travail toujours le même topo j’imagine alors hé bé oui j’ai fait ceci et cela et puis après ça et comme il y avait l’autre qui (...) et bien je me suis dit que (...) alors on est parti sur un fou rire je te raconte pas (dommage j’aurai bien aimé ma chérie) rien à voir avec ta blague de tout à l’heure ça non impossible alors figure toi qu’il a perdu son épouse dans un accident de la circulation, les sentiers n’ont pas été consolidés l’hiver dernier et les diligences ont bien du mal à trouver leur équilibre et tu sais bien une diligence peut en cacher une autre (bon ben c’est bien tout ça je veux dire c’est toujours quelques événements à se mettre dans la tête)... Elle essuie la petite larme c’est que faut dire c’était une grande amie à elle et c’est jamais bien gai de perdre une grande amie et ça lui fait tout froid d’un coup et rien pour lui redonner de la chaleur, c’est qu’il n’y a plus de bois pour le poêle ça non plus de bois... Il faut que tu sortes en chercher mon homme c’est que la réserve est épuisée et qu’on prend le risque de déperdition excessive de chaleur dans la demeure cet après-midi d’hiver.

Mais il fait froid dehors tu sais bien le vent souffle fort entre les arbres et la neige est tombée épaisse ces temps-ci et le loup rôde au fond des bois le fameux déjà entendu parlé dans les livres d’histoires pour les petits et les grands enfants et c’est bien la peur au ventre que je contiens là au-dedans de moi l’homme... Allez prends ton courage à deux mains et sors et le loup tu le vaincras ça c’est sûr il ne me fait pas si peur au fond des bois le loup en tout cas faudrait pas si je veux atteindre le tas de bois de l’autre côté du talus à quelques mètres finalement de la porte d’entrée, je tiens tout contre moi le petit médaillon porte bonheur on peut dire c’est un moment délicat mais pas insurmontable ça non il en a vu d’autres et de bien pires... Il n’attendra pas l’homme que la dernière bûche se consume ou ce sera alors bien tard pour penser à bien faire et il en est à ce moment-là à enfiler le lourd manteau à poils longs, il ne risque pas d’attraper la mort qui a bien suffisamment à faire avec les ceux démunis qu’on bien que la peau sur les os les miséreux pour tenter de lui faire front.

Je serai toujours là avec toi mon amour quand toi tu seras au fond des bois sans moi je dis avant qu’il ne sorte et je le serre fort contre moi pour emmagasiner le maximum de chaleur de quoi tenir jusqu’à son retour, j’enfonce bien profond les petites mains dans les plis de la graisse en molleton c’est de l’espace suffisant pour y placer une extrémité dans sa totalité et on sait bien que c’est comme ça qu’on peut réchauffer le reste du corps... Je sors il dit l’homme qu’il est temps pour lui de me laisser et n’hésite pas à rajouter une couche de lainage ma bonne dame en attendant mon retour il n’y aura pas de quoi beaucoup s’activer et c’est alors que le corps se refroidit au plus vite alors attention de ne pas se laisser surprendre... Elle reste seule et ne fait rien n’exprime aucune impatience vraiment rien dix minutes au moins en suspension le temps qu’il revienne, c’est pas si long alors où trouverait-elle la raison de se plaindre en fin de compte à chaque jour suffit bien sa peine on dit.

Il revient sans rien dans les bras la consistance de deux trois bûches non rien, il n’a pas trouvé de bois l’homme et il enlève son manteau et il se frotte un instant contre le dossier du sofa en peau de daim et comme il a froid aux mains il s’approche du poêle pour les réchauffer et éviter les gelures malgré les gants protecteurs y’a bien la brise hivernale qui passe au travers, petits moments d’une vie ordinaire dans la demeure au fond des bois... Propose moi la tisane ma chérie et je souris pour le petit moment complice comme je les aime entre elle et moi elle sait bien de quelle tisane je veux parler la réconfortante dans le pot blanc au-dessus de l’évier, j’ai laissé que les dernières chaleurs qui s’échappent du poêle soient pour dégeler mes mains, y’a pas à les perdre si on veut retomber sur nos pattes... Plus du tout de bois pour le poêle ça crée l’événement à coup sûr il leur a été volé, les réserves nécessaires avaient été faites pour l’hiver et c’est à n’y rien comprendre alors comment faire à présent c’est la question qui se pose et combien donc de temps va-t-il tenir le couple sans bois pour relancer la chaleur de son poêle ? On se colle l’un à l’autre pour que les corps se réchauffent et que les pensées communiquent, résoudre le problème en temps et en heure messieurs dames.

Il espère le couple qu’on viendra à son secours que quelqu’un aura la bonne idée de passer là du bois plein les poches, il attendra le couple le temps qu’il faudra, suffisamment de chaleur emmagasinée dans la demeure pour tenir jusqu’au soir et peut-être plus espérons, attendons que la température diminue franchement pour se munir de couvertures mon chéri... Un bûcheron ce que j’attends dans la maison sans l’avouer à mon homme un bûcheron qui viendrait me faire l’amour comme jamais et en plus si ça se trouve il aurait du bois dans la sacoche l’homme providentiel, il faut bien provoquer la chance si on veut qu’elle nous sourit et qu’elle frappe à la porte, j’en touche tout de même deux mots à mon mari... Pas la saison pour le bûcheron il lui répond à elle ça non pas la saison, le bûcheron n’aime pas le froid et en hiver il hiberne, il se laisse alors pousser les poils pour pas avoir froid et passer un certain nombre de nuits pénard parce qu’après tout faut pas se geler les couilles ce serait bien dommage par les temps qui courent.

Il sait qu’elle pense malgré tout qu’il viendra son bûcheron malgré le froid et le vent qui souffle et qui emporte tout sur son passage le vent parce qu’il a rien d’autre à foutre, alors il la prendra dans ses bras le bûcheron la femme dans le couple et c’est un petit moment de tendresse comme elle les aime et lui il aura enlevé ses vêtements très vite mais elle elle n’aura pas enlevé sa robe tout de suite parce que c’est-plus-exitant-avec-la-robe-on-dit-ou-peut-être-elle-n’aura-pas-eu-le-temps-mais-ce-ne-sera-pas-si-grave-parce-qu’elle-s’en-moquera-bien-d’être-complétement-nue-ou-pas-parce-que-ce-qui-comptera-ce-sera-à-ce-moment-là-ce-sera-de-s’envoyer-en-l’air... Il la prendra comme un bûcheron doit prendre une femme s’il veut garder sa réputation à savoir sans se regarder dos et fesses contre ventre et l’homme dans le couple il regardera sans l’envie vraiment de participer mais si ça se trouve il y prendra quand même du plaisir et d’une pierre deux coups... Les pensées qui s’affolent quand tous les deux on est bien collé l’un à l’autre au moment où ça frappe à nouveau à la porte, qui peut bien venir nous déranger à nouveau ou bien c’est un ange tombé du ciel qui vient à notre secours, ouvre vite l’homme et sers dans tes bras la providence qui se présente en cette toute fin de journée, on allait déjà passé dans la chambre en ayant manger si peu en espérant que la nuit ne soit pas trop froide.

C’est bien à nouveau l’autre l’inconnu qui entre le même que ce matin avec la même bonhomie mais cette fois-ci la panoplie du parfais bûcheron et il dépose une ou deux bûches devant le poêle et il ose me sourire en s’approchant de moi, il me prend dans ses bras et mon homme à deux pas ne réagit pas laisse faire mon homme c’est une affaire qui ne prendra pas plus d’une minute... Ils exécutent une très courte danse elle et son bûcheron puis il baisse son pantalon et son slip et la retourne et sans qu’elle se soit déshabillée il fait comme si il venait en elle avec aucun mot aucun son pas la moindre sensation de bien être ni d’un côté ni de l’autre, la mécanique des corps qui se réchauffent... Puis il se rhabille notre bûcheron providentiel et sort, il est passé le bûcheron il a fait ce qu’il avait à faire et c’est mieux ainsi alors on va pouvoir remettre du bois dans le poêle pour retrouver la chaleur nécessaire pour que la nuit se présente au mieux, le problème fut résolu en temps et en heures et maintenant chacun a repris sa place elle sur le côté droit de la paillasse lui sur le côté gauche, fais moi le bisou de la nuit bonne nuit mon petit chéri, les fantasmes entre parenthèse... Demain est un autre jour avec un couple autour d’un poêle alimenté par l’opération du Saint Esprit qui passait dans les parages Dieu merci au bon moment, un couple dans le confort précaire mais prêt pour de nouvelles aventures.

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