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Death In Vegas 
Paris, en novembre 2011. 

samedi 5 novembre 2011, par Cédric Meletta

PARIS-SUR-SCÈNE : Death In Vegas. Le Bataclan. 1er novembre 2011.


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- On aurait pu passer une bonne soirée, tous les ingrédients paraissaient réunis. Bien reposé après quatre jours de week-end, une belle brochette de viveurs pour nous accompagner, et une salle pleine comme un œuf, de la fosse jusqu’aux balcons, sans parler du bar monté sur piliers. Une affiche, surtout, sur fond de retour au premier plan depuis 2004, date de sortie d’un dernier opus, plutôt confidentiel. Le Death In Vegas, de Sa Majesté Richard Fearless (traduisez par Cœur-de-Lion), et ce, le jour des Saints. Richard Maguire, sujet britannique né Zambien, dandy adoubé Roi des DJ’s depuis près d’une quinzaine d’années dont les états de service ne sont plus à présenter : une base-studio, les Contino Rooms, Mecque de l’avant-garde britannique fin-de-siècle, des sets résidentiels dans les boîtes les plus goûtées du Nightclubbing international (les Job Club & Heavenly londoniens, le Loft à New-York, ou le Razzmattazz à Barcelone), des albums originaux, mêlant dub, smoking soul, electropop, rock ou electronica, et des tubs uppercut (Hands around My Throat, Aisha, Scorpio Rising ) rehaussés par une culture ambitieuse de la guest star (Iggy Pop, Liam Gallagher, Hope Sandoval, voire une Emmanuelle Seigner coquinement clippée). Voilà pour le CV. Pour le p’tit retour en arrière, c’est là.


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- Que s’est-il réellement passé ? Une colonne vertébrale toujours aussi capricieuse ? Du chagrin ? Un soir sans ?... au prix de la place, c’est un peu dommage, ajoutez-y le prix du demi de blonde, ça fait chérot le moment de détente. Mais revenons au sujet, un peu trop objet hier au soir. Il faudra bien se montrer davantage à son avantage devant le public du Harvest Festival australien et des ravers de la Club Academy mancunienne si l’on veut séduire. Question civilité d’abord : pas de bonsoir, ni en français, pas même en anglais, encore moins de bye-bye, juste la main jetée en arrière d’un corps longiligne déjà sorti de scène, 1h25 – rappel compris – après son intrusion (le mot est bien pesé, j’vous jure !) à 21h00 pétantes. Pas de sourires, pas d’échanges, juste un type pénétré, concentré sur sa bécane à tréteaux alors qu’il avait là le potentiel artistique et technique pour mettre le feu en lieu et place de ce pétard mouillé. C’est un peu gênant quand on sait la place prise par les prestations Live à l’heure de l’ I-Pod et de l’Hadopi. Question musique, quand même. En dépit de deux ou trois satisfactions, le décollage sur Leather puis Girls, le Hands around my throat, premier des deux rappels, hymnes des années fastes assez bien troussés, des riffs de guitares stoogiennes improvisées ici et là, ou des râles velvetiens au rajout, pas de quoi faire suer son homme, juste taper du pied, à la limite, dandiner des hanches qui ne demandaient qu’à se courber plus encore. Une atmosphère, disons, fresh ! Quant aux demos extraites de Trans-Love Energies (Your Loft My Acid, Scissors ou Lightning Bolt), l’album tant attendu sorti il y a tout juste un mois, elles sont là aussi, sans surprise, façon studio. Des morceaux d’une demi-douzaine de minutes jalonnés de techno minimaliste et d’electronica comme on les servait, jadis, à Detroit au temps de l’Underground Resistance.

- Death In Vegas is dead in Paris ? C’est ce qu’on s’est bel et bien demandé en ce soir de Toussaint, jour béni des morts. On aurait pu passer une bonne soirée. On aurait pu, oui.

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C. M.

1 Message

  • Bonjour,

    je viens de tomber sur votre article sur la prestation de death in vegas à Paris, et bien merci d’avoir mis des mots sur ce que j’ai exactement ressenti ici aussi à Toulouse, 2 jours plus tard, aucun contact, aucune complicité, il fait même la gueule le Richard, alors qu’on paye cher notre place, il a oublié qu’il gagnait sa vie comme beaucoup aimerait le faire, alors un sourire ou un bonsoir, c’était vraiment trop demandé ? tant pis au lieu d’acheter le nouvel album et bien on le téléchargera illégalement...

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