- 14 février 2014, par Françoise Genevray
Au mois d’août 1934, le père Pavel Florensky quitte la station de Skovorodino, en Extrême-Orient, où il est détenu depuis sa condamnation à dix ans de camp sous prétexte d’activités antisoviétiques. Transféré depuis 1933 de convois en prisons d’étape, le voici aux îles Solovki, sur la mer Blanche, dans l’ancienne forteresse ceinturant les restes du monastère. Mesurées à l’aune du Goulag, les conditions de vie (...)
- 2 décembre 2013, par Aliette G. Certhoux
À propos de l’ouvrage de Valérie Guillaume sur Jean Baudrilllard et le Centre Pompidou, à paraître durant la première semaine de décembre 2013, voici un compte rendu critique non exhaustif, avec quelques idées personnelles (en particulier sur la rupture de Oublier Foucault dans le parcours de son auteur), et ressenti, de l’après-midi du 28 novembre à la BnF consacrée à Jean Baudrillard, lors de (...)
- 13 novembre 2013, par Françoise Genevray
« Où en est-on dans cette guerre ? Les embuscades tchétchènes sur les routes, c’est l’agonie du conflit ? ou une nouvelle étape ? », demande le père du commandant Jiline (p. 123). Jiline croit tout connaître de cette chienne de guerre. Il a connu la sécession de la Tchétchénie au temps du général Doudaïev et la première guerre d’indépendance (1994-1996). Où en est-on, car la question s’impose en effet, dans (...)
- 10 octobre 2013, par Elisabeth Poulet
Alice Munro, la grande nouvelliste canadienne, vient d’obtenir le Prix Nobel de Littérature. Il va sans dire que nous nous réjouissons de cette distinction et, même si l’Académie suédoise vient de faire d’elle "la souveraine de l’art de la nouvelle contemporaine", nous avons choisi de vous proposer ici une recension que nous avions publiée en 2009 à propos de la sortie de son merveilleux roman, J’irais (...)
- 4 juin 2013, par Carole Zalberg
Rarement lecture d’une œuvre aura donné à ce point la sensation de cheminer au cœur des mots, d’y voyager comme dans une forêt dense qui attire, inquiète, avale, où l’on ne se repère que par trouées, mais alors ébloui et comblé, tous sens repus d’une poésie généreuse, vitale.
C’est que l’écrivain habite la langue, s’y est inventé, de lectures en écriture, des racines et des ailes avant d’y trouver, avec le (...)
- 14 janvier 2013, par Carole Zalberg
De livre en livre, Virginie Lou-Nony dresse une cartographie de la dépossession. Entêtée, minutieuse, indulgente avec ses personnages mais impitoyable à l’égard des forces qui les broient, elle s’immisce en effet partout où l’homme, d’une manière ou d’une autre, est écrasé, plonge dans les eaux les plus troubles, relève les reliefs les plus accidentés, les étendues les plus arides. Le sordide, le (...)
- 19 juillet 2012, par Carole Zalberg
A l’annonce officielle d’une très mystérieuse menace, la vie de Tara et Patty en Ecosse, de Simon Black en Angleterre et de Sophie à Paris se réorganise. Car tout change de perspective quand la fin se profile pour chacun au même moment. Il s’agit ensuite de croire ou non à l’apocalypse annoncé et si l’on y croit, de choisir ce qu’on fera du temps qui nous en sépare.
Sur ce thème maintes fois exploré, (...)
- 18 novembre 2011, par Bernard Pasobrola
« Si un jour les machines électroniques écrivaient des pièces de théâtre parfaites, peignaient des tableaux inimitables, il y aurait à se poser de sérieuses questions. Si elles se mettaient à aimer, le sort de l’espèce zoologique serait réglé », écrivait Leroi-Gourhan au début des années 60, à l’aube de la révolution informatique. Question controversée. Les machines pourront-elles un jour éprouver des émotions (...)
- 7 novembre 2011, par Elisabeth Poulet
Dans le TGV Paris-Londres, un homme obèse et sans-gêne, « un gaillard énorme vêtu d’un manteau poil de chameau flambant neuf assez ample pour contenir l’animal tout entier » aborde une jeune femme. On pense immédiatement que ce type est un malotru et un dragueur qui ne doute de rien. Force est de constater qu’il n’est pas banal d’évoquer le général prussien Clausewitz (dont les citations reviendront (...)
- 14 septembre 2011, par Elisabeth Poulet
Le lecteur familier des romans de John Burnside comprendra l’excitation et la terreur qui me saisirent lorsque je tins entre mes mains le dernier livre de l’écrivain écossais, Scintillation, avant même de l’avoir ouvert. Je pressentais des puits de noirceur et des abîmes de cruauté. Je ne fus pas déçue…
Le personnage principal du roman est une friche industrielle côtière d’Ecosse, dominée par une (...)