La Revue des Ressources
Accueil > Création > Récits > Ce fameux amour (d’)après Lamiel de Stendhal (plagiat)

Ce fameux amour
(d’)après Lamiel
de Stendhal
(plagiat) 

vendredi 17 février 2012, par Marie Cosnay

Le bossu le miracle et la fille du diable

Cesare Pavese caresse l’idée du suicide depuis longtemps. La mort donne peut-être une forme à la vie. C’est le tragique fondamental, il vaudrait mieux qu’il ne soit pas né, l’homme qui éjacule trop rapidement.
Stendhal juge que si on ne le fait pas exprès, il n’y a pas de ridicule à mourir dans la rue. J’ai de fortes migraines, je prends de la belladone et je viens d’acheter un fusil, au total vaut-il la peine de vivre ?
Le docteur Sansfin est bossu. Fait comme je suis, sur cent femmes que j’attaquerai, je ne peux compter que sur deux. Il ne s’afflige qu’au-dessous de ce taux.
Je veux absolument savoir, dit Lamiel, ce que c’est que l’amour. J’irai me promener au bois avec un homme.
Cesare Pavese choisit la mort dans une chambre d’hôtel à Turin le 27 août 1950 et Stendhal subit une attaque dans la rue le 23 mars 1842. Sansfin et Lamiel sont les protagonistes d’une aventure dont le théâtre est un plat océan de verdure normand. Ne soyons pas injustes avec la Normandie : les pics des collines sont ébouriffés d’arbres hardis, l’imagination s’y accroche et derrière les arbres nous devinons mer et beauté si à nos pieds les champs sont sages (enclos de murs de pierre, digues de jeunes ormeaux).
Le salon de la duchesse de Miossens recevait le docteur bossu. En 1830 Sansfin avait vingt-cinq ans et la duchesse pas une seule idée juste. Ses aïeux avaient répondu aux appels d’Urbain, Voltaire et 1789 étaient non avenus, l’homme dont elle faisait un jacobin de la pire espèce portait le nom de Louis XVIII. Elle s’ennuyait, terriblement. Et le miracle eut lieu.
Dans la petite église gothique de Carville, l’abbé de Saint-Cloud s’entraînait à l’éloquence. Contre la maladie d’ennui, rien de mieux que l’aventure et l’éloquence. Il faudrait trouver le nom de ce qui lie aventure (au cadre de champs sages et tristes et normands, touffes pointées en haut des collines où la pensée fouille) et éloquence (des prêtres beaux prêtres aux beaux visages oblongs et sens de l’humour et impatiences et imaginations exquises en matière d’enfers). Toujours est-il que la description de Saint-Cloud, dans le noir de l’église, faisait trembler les fidèles et les arcades résonnaient. Personne ne respirait. L’enfer mes frères ! L’enfer !
Vingt pétards partirent de derrière l’autel, illuminant les visages : aucun ne s’ennuyait. Femmes après femmes tombaient évanouies. La tenue de la duchesse fut dérangée, quelques cheveux blancs parurent. La peur des jacobins excita la femme vieillissante. Chacun sa peur. Le couple Hautemare (dont l’homme est maître d’école, bedeau, chantre, autre chose) réagit au miracle des pétards en adoptant à Rouen une petite fille de 4 ans, Amable Miel qu’on dit Lamiel et présenta pour nièce. On décida de lui donner une âme, (l’enfer, mes frères, l’enfer). Les femmes du village, indignées de voir une nièce déshériter le neveu légitime d’Hautemare, appelaient Lamiel la fille du diable. Fille du diable et du miracle des pétards.
Les laveuses du lavoir s’en donnaient à cœur joie quand passait, dédaigneuse, revenant du château, dame Hautemare avec à la main la petite de douze ans, vive et contrariée.
Taisez-vous, criait le docteur Sansfin monté sur un fort beau cheval, ou je vous éclabousse. Il descendait les zigzags du sentier suivant le ruisseau. Attention à la bosse, répondaient trente voix, si elle allait tomber rouler nous écraser, nous pauvres laveuses ! Cependant : fille du diable, fille du diable ! Tant mieux, disait Lamiel, si je suis la fille du diable, je ne serai jamais laide et grognon comme vous. Le diable mon père saura garder ma joie.


La lectrice le sang de l’oiseau et la Tour d’Albret

La duchesse, qui a des rides au coin des yeux, appelle Monsieur de la Ronze, oculiste de Paris. La Ronze recommande le repos ; la duchesse exige Lamiel pour lectrice. Les Hautemare protestent mais Lamiel est conduite au château. Elle a trop de vivacité pour marcher lentement, œil baissé, indifférent, sur le tapis du salon de la duchesse. Elle court. Elle saute. Mille petits mouvements. Elle parcourt en sautant. Partout on entend l’ébranlement qu’elle cause. La duchesse ne juge rien de pire que ces airs de décence et de réserve qu’a donnés aux filles du peuple à peine enrichies la révolution.
La duchesse devint folle de Lamiel. La lecture de La Quotidienne durait 3 heures. La duchesse choyait ses rides. Lamiel tomba pâle. Le bossu devina la maladie d’ennui. Il entreprit d’amuser la jeune fille. Tous les matins il lui lisait la Gazette des tribunaux. Les crimes intéressaient Lamiel. Les scélérats l’échauffaient. Sa pâleur décrut. Sansfin jura que la petite devait, sous peine de mort, retrouver le logis d’enfance, la maison du bedeau. La duchesse était folle de douleur. Sansfin réussit, on déménagea l’enfant. La réussite désennuya le bossu.
Il vivait fort bien, Sansfin, sa meute était nombreuse, ses fusils anglais excellents, il avait six mille livres de rente mais jusque-là, sans savoir, il s’ennuyait. Il se promit l’amour de Lamiel. Et des épousailles de main gauche avec la grande dame aux beaux traits, aux rides au coin des yeux.
La nature vous a donné, disait-il à Lamiel, une gaieté franche, elle se communique à qui a le bonheur de vous entendre. Vous avez conquis la duchesse. Vous serez proie des jaloux et des jalouses mais je vous donnerai le bon sens. Lamiel devait consentir à un meurtre horrible et Sansfin riait : tous les huit jours je vous porterai dans la poche de ma veste de Staub un oiseau vivant. Je lui couperai la tête. Vous verserez le sang sur une petite éponge que vous placerez dans votre bouche. Et devant la duchesse, vous cracherez le sang. Ainsi je resterai auprès de vous. Oh docteur ne craignez-vous pas de m’ennuyer en m’apprenant ce bon sens ?
La maladie dura, sang de l’oiseau bu et craché et duchesse au désespoir (c’est elle qu’on entendait sur les promenades les nuits jeter des cris de profonde douleur et d’outre-gorge). Ces cris signalent d’horribles maladies de poitrine, jugea Sansfin. Et aux maladies de poitrine, aux cris qui en témoignent, il y avait un remède. Il s’agissait de combattre avarice ennui chasteté chagrin par un projet de construction. A côté de la maison du bedeau Hautemare où Lamiel était retenue, la duchesse de Miossens fit élever la Tour que le bossu lui conseilla. Des ouvriers ciseleurs vinrent de Paris. On emprunta à l’architecture sarrasine ses plus beaux ornements. En cas de révolte des jacobins, on se réfugie dans une tour. On peut y tenir dix jours. On invita dans la Tour d’Albret les hobereaux de province, les Hautemare, des musiciens qui se rendaient à Bayeux. Le cinquième étage était consacré aux toilettes des dames. Le deuxième à Lamiel. Sansfin refusa le déménagement. Lamiel fut inflexible ; adieu les oiseaux les petites éponges adieu.


Le petit prestolet l’amour et la révolution

Le personnage principal du salon de Mme de Miossens est le petit abbé Clément. Fort instruit, fort pâle, fort poitrinaire, fort spirituel. Il loge dans la Tour. Il ouvre la caisse énorme que la diligence de Paris vient d’apporter. Le portrait dans la caisse est celui du fils de la duchesse, Fédor de Miossens. Lamiel admire les détails du cadre. Mais cette physionomie, avance la duchesse, louangeant son fils, qu’en dites-vous ? Fade. Insignifiante. Le petit abbé Clément rit aux éclats : il vient de tomber amoureux de Lamiel. A qui il apprend l’anglais, aidé par la duchesse qui se figure le connaître. Le docteur bossu voit qu’il est perdu. Il sort.
Si les plaisanteries et la force incisive du docteur manquent à Lamiel, le petit abbé est joli et Lamiel bien curieuse. Monsieur l’abbé, qu’est-ce que c’est que l’amour ? Qu’est-ce que séduire ? Me séduisez-vous ? Ai-je pour vous de l’amitié ? Le jeune abbé rougit, tira sa montre, prit la fuite sans saluer la duchesse qui sourit de mépris : quel idiot de petit prestolet.
Tandis que Lamiel rêvait : il doit y avoir dans cette parole, l’amour, quelque chose de bien extraordinaire.
Sansfin faisait quelques apparitions : si le monde est composé de fripons et de dupes, de menteurs et de crédules, dans quelle classe sont les gens qui font l’amour, lui demanda Lamiel. Taisez-vous, dit Sansfin. Il mima l’effroi et répondit par parabole : un héros va chercher au fond d’un vase ou d’un désert l’objet secret de sa quête, un énorme oiseau au bec tordu paraît, fond sur lui et lui arrache l’œil.
On veut décidemment me tromper sur tout ce qui a rapport à l’amour, pensa Lamiel. Je choisirai un jeune homme, le mènerai au bois et lui poserai la question.
27 juillet 1830. De deux choses l’une : écrire un livre à l’abord d’une révolution ou mettre au milieu du livre, terrifié de risquer l’ennui, une révolution. Ici, le bedeau oncle et père adoptif de Lamiel réveille le château en sursaut.

— La conspiration de Paris est venue jusqu’à nous. Donnez quelques louis à cet homme, ces gens-là s’en contentent, crie à sa femme de chambre la duchesse qu’Hautemare a réveillée.

— Madame, rendez-moi ma nièce. Il n’est pas convenable qu’elle dorme sous le même toit que votre fils.

— Que dites-vous de mon fils ?

— Il sera là demain matin. Ne me forcez point à venir chercher la petite.
Grand dieu, cet insolent en sait long. Il a crédit sur la canaille. On prépare la voiture. La duchesse ouvre une trappe que cache un pied de son lit. Dans son corset elle enfouit diamants et billets et dans son manchon, l’or. Lamiel pleure. C’est la révolution, explique la duchesse. Suivons ton Hautemare. Dans la Tour d’Albret nous tiendrons quelques jours. Puis nous irons au Havre, de là en Angleterre, avec toi je serai partout heureuse comme au château.
A 500 pas hors du château : mais madame, dit Lamiel, tout est bien tranquille. Tout était tranquille. La duchesse éclata de rire.
28 juillet 1830, 9 heures du matin. Mme de Miossens s’éveille. Quelques instants et son fils Fédor est dans ses bras. C’est bien là l’être insignifiant, pense Lamiel, dont on regarde le portrait à cause de la beauté du cadre. Fédor était maigre, pâle et contrarié.
Ce sont ces gens-là qui ont donné le nom de canaille à la classe où je suis né, dit Sansfin qui va tirer parti de juillet 1830. Jouons sur leurs terreurs comme Lamiel sur son piano. La duchesse montée comme une tigresse et le jeune duc désespéré préparent la calèche, pressés par le docteur. Au Havre ils apprennent le résultat des journées de juillet, suivent le roi exilé en Angleterre. Ils reviendront. Sansfin est fait sous-préfet, a horreur de l’uniforme, tombe malade, rentre à Carville. Cependant Lamiel court dans les bois.


La joie Jean le duc le comte et l’objet absent

Lamiel cache la joie folle qui la dévore depuis qu’elle a quitté l’horrible château où tout et tous sont vieux. En sabots et jupe de paysanne elle court la campagne. Emprunte au château des livres interdits. Lit Gil Blas en lisière du bois où ses pensées s’égarent. Dans la maison de son oncle lit la nuit, dès le matin court aux champs. Le menu visage que Stendhal nous dit au front superbe, aux yeux bleus, menton maigre, coins de la bouche un peu abaissés, est têtu. Le cadre qui le montre découvre, derrière, les champs, les murets de pierre, le ruisseau, l’arbre effeuillé, sinistre, torturé. Les livres, Voltaire, Grimm, le précepte de Sansfin (juger la situation, s’élever au-dessus de la sensation du moment), la curiosité enfin : tout persuada Lamiel. Elle choisit un garçon.
Jean Berville conduisait les charrettes du voisin. Lamiel lui donna deux napoléons. Puis dix francs contre un rendez-vous dans les bois. Mercredi, à six heures du soir. Jean avait mis ses habits du dimanche. Mademoiselle paye bien, dit l’animal qui fit de Lamiel sa maîtresse.
Il n’y a rien d’autre ? demanda Lamiel. Non pas. Mais as-tu déjà eu des maîtresses ? J’en ai eu trois. Et rien d’autre ? Pas que je sache. Quoi, l’amour, ce n’est que ça ? Pauvre Jean qui a perdu son travail du jour.
Lamiel le rappela, lui donna 5 francs de plus. Puis le regarda s’éloigner. Elle essuya le sang et songea un peu à la douleur. Quoi, ce fameux amour, ce n’est que ça ?

Un joli jeune homme s’avançait sur la grand-route. Il avait arrêté son cheval et regardait du côté de Lamiel qui riait. Le duc Fédor de Miossens s’approcha. C’est de lui que j’aurais dû apprendre, se dit alors la jeune fille. Il a peut-être de l’esprit quand il oublie les règles. Elle lui tourna le dos.
Le lendemain elle ordonnait au jeune duc de porter le deuil d’un cousin à elle, marchand de fromage. De renvoyer son fidèle valet de chambre. De la rejoindre à Rouen. De l’embrasser. D’arrêter. De lui raconter les détails de sa vie parisienne. De se taire : c’était ennuyeux. Elle se moquait de ce petit costume gris sur gris. Elle gardait ses habits de paysanne. Une question l’obsédait. Avec qui faire l’amour ? Jean Berville ne valait-il pas mieux ? Et ce petit abbé d’autrefois, qui parlait vrai, lui qui n’avait qu’un unique et pauvre habit noir ? A Rouen Lamiel fit du duc son amant un maître de littérature. Il en perdait le souffle. Elle en fit un maître de géométrie. La géométrie apprise elle s’ennuya. Elle s’enfuit. Prit pour amant le comte de Nerwinde. Le marquis de Vernaye. Tout cet amour qui fait les tragédies et qui occupe tant dans les salons l’ennuyait encore. Au milieu des dîners on voyait se tenir dans la hauteur le visage têtu, charmant, pour qui le plaisir était tout et qui pour le plaisir n’avait aucun goût.
Un jour, elle quitta Rouen pour battre la campagne avec une artiste de variétés, La Caillot. Parfois vous êtes inintelligible, lui dit Caillot.
Elle fuit. Retrouve dans une auberge de Villejuif le petit abbé de Carville, dans son pauvre habit noir. Elle porte une sorte de mantille et s’est défigurée. L’abbé, bouleversé, est prudent.
Cette fille aurait-elle quelque chagrin secret affreux qui lui donne cette mélancolie, se demande Stendhal à propos de Mélanie Guilbert qui inspira le portrait de Lamiel.
Mélanie épousa Justus Gruner, diplomate de S.M Le roi de Prusse. Une semaine plus tard la rupture était consommée pour aversion invincible.
Cesare Pavese écrit dans Le métier de vivre : l’appel de la nouveauté est pulsion de vie. Quand ce sentiment fait défaut – prison, maladie, habitude, stupidité — on voudrait mourir.
Stendhal imagine la suite : Lamiel découvre le véritable amour avec le bandit Valbayre, fabriqué sur modèle du voleur assassin célèbre et guillotiné Lacenaire et meurt dans les flammes de l’incendie du palais de justice allumé par elle pour venger Valbayre.
Il me plait de penser qu’auparavant elle a eu le temps de tenir la tête coupée de son amant contre le ventre. Voici les cheveux blonds et la lèvre boudeuse que l’on voyait autrefois, visage cadré serré, marcher vite dans les airs frais et normands. Les cheveux sont des flammes. Le plaisir est sérieux. La lèvre appliquée. Les serpents se déchaînent. Mais ça ne marche pas. Stendhal en octobre 1840 écrit à Balzac : voici mon malheur. Trouvez-moi un remède. Pour travailler le matin, il faut être distrait le soir, sinon le matin on se trouve ennuyé de son sujet.
Avec qui faire l’amour, quel sujet ou quel objet choisir, avec qui aller au bois. De quoi de quel rire de quelles distractions accompagner sujet, objet. Les chroniques et les assassins se succèdent. Les jeunes et les jolis garçons. Les médecins bossus obèses rusés. Ils paraissent puis sortent. Ne reviennent pas. A la fin les têtes ont beau tomber sur des drapés de velours. Les livres s’entasser dans les granges devenues bureaux d’étude. Là on imagina des barricades et des incendies définitifs. On est gros et goutteux, crevé d’ennui, coléreux, immobile. On est à mourir de rire. On rit. On a des migraines terribles, elles viennent la nuit. Ingeboch Bachmann meurt à Rome comme meurt Lamiel quand Stendhal imagine qu’elle aime : dans un incendie. On est là, à la fin, comme Pavese, affreusement tel qu’on le fut dans le passé. Cependant la joie est grosse. Le diable mon père jamais ne m’en délivrera.

*

Elle marche. Le terrain est circulaire et rocheux, hérissé de cailloux pointés, pointus, aux dents acérées. Elle ne sortira pas de l’enclos. Le regard va au bord, où est l’arbre, l’unique, celui d’automne, décharné. Quelques bras lui ont poussé, qu’il tord. Elle porte des habits dépareillés. Un gilet rouge de laine rugueuse. Deux jupes prises à la tante, l’une sur l’autre contre le froid. Des feuillets de la Quotidienne contre la poitrine. Par dessus le gilet, la veste de velours que Jean a abandonnée. Il était effrayé, l’animal. J’aurais dû lui donner 5 francs de plus pour sa peine et sa veste. Quelle imbécillité. Elle se penche, relève ses jupes, ne voit rien. Elle reprend sous le bras le paquet de livres qu’elle portait. Sous l’autre une brassée d’orties. Elle frotte ses cuisses aux orties pour la circulation. Rit de penser à la tête de Jean quand elle l’a chassé. Le rire dans l’espace circulaire rebondit. Le rire se cogne à la tête de l’arbre, tombe sur le dos moutonneux de la colline discrète qui s’est laissé poussé des dents, fourches et rochers. La joie est immense. Celle de tracer une ligne dans le cercle fermé de la colline pierreuse. Elle avance, prisonnière. Elle fait un pas, un autre, de ce territoire elle boit le secret, l’avale, ne le parcourant qu’en ligne droite, une fois, du début à la fin, d’un bord à l’autre, où est l’arbre dénudé. Elle oublie la pauvre tête et les pauvres efforts de Jean. Elle touche sous les jupes. La joie n’a pas d’objet. Elle marche.

Lamiel
© la revue des ressources : Sauf mention particulière | SPIP | Contact | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0 | La Revue des Ressources sur facebook & twitter