La Revue des Ressources

Carnet de la pierre 

mardi 5 juillet 2022, par Michel Doneda

CARNET DE LA PIERRE

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Photographie : Michel Doneda, 2022

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Carnet de la pierre

Soleil sculpteur
transforme la lumière en une éphémère calligraphie.

Cratères,
traitre,
capteur de traces.

Cœur trop vite
plein
puits de strates patientes.

Alléger le vide
autour,
hors pesanteur.

Réduit au singulier,
ancêtre.

Tumulte en dedans,
la sève extrême des crânes.

Temps dénoué.
Des tresses de chants en surface, dont la morsure s’éffrite.

Effondrement constant,
bruits aveugles.

Forcémment fini.
L’ horizon.

Blocs qui décomposent tout élément qui s’enchevêtre.

Au loin le dôme,
figé dans son atteinte dominante.

Regard pris dans l’œil strié.
Infinie lenteur de la lumière.

Feulements secs de gerçures intimes
radiées,
durcies.

Strates primaires
mines alertes.

Caillasse
Des morts in-fragiles.

Face brisée dans l’apparente disparition de la mer,
roulis des crêtes suspendues.

Éclat
amplifié/avalé.

Interférences puis,
l’orgue des ombres.

Des lichens lovés résistent aux brutalités des passages.

Thorax de diamants allume le flan nord.

Points d’équilibre,
vitesse hors mesure de la propagation.
Exponentielle.

Altérations posées, suspendues, amassées
sans excès d’ampathie.

Multitudes d’alvéoles crevassées,
vivantes en un seul âge.

Miroirs fermés,
immobiles.
J’y projète toutes mes images,
reste accroché aux branches mortes.

Dalle
déduite de l’arrachement.
Énigme.

L’effacement.

Sans percer le cœur,
un trajet simple
au-delà des fracas de matières dont le poids oxydé se dissout.

Le contact
efface la durée,
ce passage que les mémoires inventent.

Débordant l’asymétrie
d’où,
l’unique
infini et multiple.

Fidèle.
En cela immortelle.

Perdre chaque instant dans la ouate de l’humus.

Antennes au nombre sans fin
captent, transmettent leurs sempiternelles moissons.

Posée là
l’absence évidente d’un départ.

Senteurs concassées,
perles sèches.

L’éveilleur trame sans cesse.

Des hauteurs évanescentes à la chute,
l’eau ronge, s’applique à inverser le ciel,
l’incline vers la coupe en défaisant le poids.

Masse-poussière.

Des yeux,
multitude convertie au regard
circulaire
imposant l’intérieur, seul appui du réel.

Densité immobile.

Radiation de silence.

Clairvoyance du vide.

Une vision
retenue dans le pli.
Tant de poids à l’univers,
d’immédiat retourné.

Un rayon me calme des piquantes nervures.

Force nomade,
figée dans un air froid.

Un coup de fouet……
à peine……
cinglant le désordre infini.

Ce déroulé
au but qu’on lui prête,
traces partagées enracinent le sens.

Modulations
sur l’accroc bruissant.

Sablier d’aspérités non-régulées.

Une coquille vide,
déposée hors de son temps,
appose à l’hirsute sa spirale lisse,
enchevêtrée.

L’hiver renversé.
Pailles de clarté fileuses
nues dans l’habit nouveau.

Cette fois déroulé
montrant ainsi la pente.

Souffle
harmonise le sec.

Retenir l’équilibre.

Un courant
inattendu
me pose là
sur la pierre.

Puiser
aux plis de tes paumes.
Dresser le visible qui
dans le flux s’émiette.

Le point ICI
est cette stridulation dispersée par la falaise.

Pierres — corps
Air — peau

Apparence
dessinée par des pressions.
Remous
hors boussole.

Pierre — Pieds
pieds semelles

saillir
aplomb d’air
des profondeurs.

Goutte calcaire
empreinte du vide.

Vrilles
abondantes
perforant les fêlures,
tenant les squelettes emmêlés par tous les âges
dégagés de tous ordres.

Sans fin
réservoir.

L’air
funambule tendu
n’use
en rien
la carcasse dont le songe éparpille le nombre.

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◼︎

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Carnet de la pierre (début 01/12/2021).

P.-S.

COYOTE : Michel Doneda (saxophone soprano) Natacha Muslera (voix) « jouer pour une personne, des chaises, un robot, un micro, des invisibles » Mai 2021 - Munich]— Michel Doneda (saxophone soprano) & Natacha Muslera (voix) ; « jouer pour une personne, des chaises, un robot, un micro, des invisibles » Mai 2021, Munich.

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