La Revue des Ressources

Oracle Eros, pièce radiophonique 

création radiophonique de Sigolène Valax & Éric Cordier

jeudi 3 mars 2022, par Éric Cordier, Sigolène Valax

ORACLE EROS, pièce radiophonique

▼ - Oracle Eros (pour écouter, cliquez sur le lien précédent)

Une médium initiée aux pratiques chamaniques nous fait revivre la mémoire de lieux anciens.
Après un rituel d’ouverture, elle convoque des présences, interroge leurs désirs éthériques, recueille les échos de transes sensuelles, les traces de fantômes au bord de l’extase.
Nos oreilles écoutent la voix des âmes disparues, certaines vont offrir des images fugaces, d’autres de véritables récits de vie, toutes sont vues à travers le prisme de la dimension érotique.
L’auditeur chemine à la rencontre de ces fantômes et de leurs fantasmes propagés aux confins des infra-mondes.

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Création radiophonique de Sigolène Valax et Éric Cordier

Réalisation : Nathalie Salles
Prise de son : Hélène Langlois
Mixage : Pierric Charles
Musique : Éric Cordier et Sigolène Valax
Médium : Sigrid Sarapy

NB : pour profiter pleinement de l’immersion binaurale, mettez un casque.

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Extraits :

Rencontre avec un homme fleur dans une temporalité remontant aux années 1990 

Ce que j’ai ressenti quand je suis entrée dans la chambre, c’est le corps d’un homme qui explore sa sexualité comme si son sexe pouvait devenir une fleur, un organe plutôt féminin alors qu’il possède un corps d’homme ; il explore une sexualité qui est dans la floraison.

Je vois les poils du sexe assez fournis et une érection très belle très végétale comme si le corps humain n’avait pas intégré seulement un aspect de chair et de sang mais aussi un aspect floral.

Il y avait des couleurs associées à cette vision : le sexe dressé à la base était plutôt bleu et plus mon regard avançait vers le bout de son sexe plus les couleurs se métamorphosaient dans une palette rouge orangé jaune.

Il y a une pulsation comme une montée de sève qu’il arrive parfaitement à réguler comme si cette pulsation était un bourgeon, une tige qui régule ses pulsions et qui au niveau du gland s’expand et s’ouvre comme une fleur ; comme si son sexe contenait une multitude de sexes microscopiques, comme des pistils, et qu’ils se déployaient en forme de fleurs.

Cette sensation était au départ générée par une succion ; quelqu’un lui lèche le gland, lui lèche la queue pour déclencher cette pulsation, cet aller et retour maîtrisé par l’homme en jouant avec sa respiration, en jouant avec le serpent d’air, un dragon de souffle mobile à l’intérieur de lui ; il gère cette érection florale vertigineuse.

Elle peut durer très longtemps, elle peut amener très loin le plaisir et l’orgasme sans forcément passer par une éjaculation.

C’était vraiment magique de voir cet homme en pleine extase, c’était comme observer une personne maitriser un art martial érotique.

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Rencontre avec une femme aux pommes dans une temporalité remontant au années 1920-30 —

Là, je vois une femme qui adore l’ivresse, elle adore rire, elle aime l’opulence et elle a un rapport gouleyant au vin, ce qui lui permet d’entrer dans un état second où tout est léger.

Elle est devant une fontaine et elle voudrait bien que cette fontaine se transforme en fontaine de vin.

Elle a une trentaine d’années, des cheveux blonds, longs, des pommettes très rondes, un type un peu slave, elle est assez plantureuse.

Elle a un amant qui vient la voir régulièrement, un saisonnier. Il se déplace beaucoup, il n’est là que de temps en temps.

Leur histoire se passe dans cette maison à Bagnolet, ici, contre ce mur.

Il l’a surprise en train de ranger des pommes. Elle a reconnu son pas.

Il commence toujours par lui demander de se déchausser. Il commence toujours par lui caresser les pieds. Elle est encore debout. Délicatement, il lui enlève ses chaussures, il lui caresse sa voûte plantaire, sa cheville, il remonte à l’intérieur des jambes, au dessus du genoux, à l’intérieur des cuisses. Il sait qu’elle ne porte pas de sous vêtements, ça la fait rire de sentir cette main qui se glisse tout proche de son sexe, elle sait qu’il prend son temps.

Ses pieds à elle sont posés sur le carrelage froid et petit à petit la chaleur commence à monter. Lui se glisse entre ses cuisses et déjà elle sent sa tête au-dessus de ses genoux, elle sent la chaleur qui monte. Elle peut lui prendre les cheveux à pleines mains. C’est ce qu’elle fait et elle rigole et lui monte jusqu’à son sexe, le lèche, s’amuse avec sa langue. Il effleure ses lèvres et elle fait exprès de ne pas écarter les jambes. Il est obligé d’être dans une position contorsionnée et comme c’est un vrai chat, ils s’amusent tous les deux.

Elle sent en elle son sexe se mouiller. C’est très bon, c’est très doux, c’est très agréable de sentir cette langue et de sentir en même temps tout le visage de cet homme, tous les cheveux, toute la tête qui s’enfouit. Puis il se redresse. Elle sent déjà qu’elle est très excitée. Elle sent son désir pour lui, elle sent tout l’érotisme qui passe entre eux et elle n’attend qu’une chose, c’est qu’il lui pince le bout des seins, ses petits seins fermes. Et là c’est une décharge électrique quand il fait cela, ça la met presque dans un état second quand on lui pince le bout des seins. Lui prend plaisir à faire cela tout en se débraguettant, en enlevant sa ceinture, son bouton, en lui montrant son sexe tout dressé. C’est une relation très joyeuse. Elle lui prend le sexe et le caresse. Elle a très envie qu’il vienne. Lui, juste pour la faire attendre, il la caresse encore, il n’est pas pressé. Il tape son sexe contre sa toison à elle, il sait que plus elle attendra plus elle sera excitée. Elle lui demande de venir tout en étant debout, il la pénètre délicatement mais avec fougue. Ils ressentent vraiment un va et vient électrique, ce rythme qu’ils arrivent à trouver tous les deux. Il ne leur faut pas beaucoup de temps pour arriver à l’orgasme. Ils sont enlacés tous les deux. C’est un vrai échange, c’est-à-dire qu’ils peuvent jouir en même temps. C’est ce qu’ils aiment partager. Elle ne sent plus le poids de son corps comme si un éclair avait touché sa tête et lui, il est tout plein de tendresse pour elle.

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