Lu sur le tiers livre de François Bon : "Une requête de Gallimard crée un étrange précédent juridique sur les textes du domaine public – ou de la fin de la littérature comme universelle
Important (merci Karl) : l’affaire Gallimard/Wikisource dans ses implications juridiques, vue du côté contributeurs Wikisource.
Merci à eBouquin pour le relais.
« Les contenus en français sont destinés à un public français. »
Bien sûr. Et Lao Tseu n’est destiné qu’aux Chinois, comme Osamu Dazaï qu’aux Japonais, et Shakespeare et les Rolling Stones aux Anglais bien sûr.
Quant à ce qui s’est écrit en français, ça ne sera lu que de Strasbourg à Biarritz, deux villes à l’étymologie si française, ou de Dunkerque à Marseille – encore que, pour la dernière.
On fera une dérogation pour Don Quichotte, traduit de l’arabe, comme expliqué par l’auteur en son prologue.
Et qui énonce cet axiome nouveau ? Rien moins que les éditions Gallimard, dont la Pléiade se voulait bibliothèque universelle.
Comme si le combat n’était pas perdu d’avance. Les auteurs aujourd’hui signent pour 10 ans, la France est le seul pays européen, et probablement mondial, où se pratiquait une exception au droit commercial limitant les contrats à une décennie maximum. Et non pas l’exploitation commerciale de l’oeuvre confondue avec l’étendue de la propriété artistique.
On sait qu’en France, cette propriété post-mortem vaut pour 70 ans, années de guerre comptent double et petit rab si l’auteur y a contribué : ainsi Apollinaire, décédé 1918, est-il sous tutelle Gallimard jusque 2034.
Mais, sur le continent américain – où on parle français (encore un peu) au Québec et même dans la rue parfois à New York ou Paris (Texas), cette propriété artistique est limitée à 50 ans après le décès de l’auteur."
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