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Avant la Cérémonie, de Naïm Kattan, Les 6 & 7 avril 2009 au Théâtre de Saint-Maur (94)

lundi 6 avril 2009 (Date de rédaction antérieure : 20 avril 2024).

Avant la cérémonie

de Naïm Kattan

Mise en scène : Florence Camoin

Musique : Christine Kotschi

Création lumières : Anne Gayan

Avec Rufus, Michelle Brûlé, Yaël Elhadad, Franck Bussi, Sylvie Guermont, Chant Mitchélée.

Dans ce drame familial, Naïm Kattan pose son regard lucide sur le rapport problématique de l’identité juive et israélienne.
De Montréal à Tel Aviv, l’intrigue se corse et les personnages s’obligent à un retour dans leur passé.
Pour que le mariage ait lieu, il faudra surmonter les blessures que les trahisons et les abandons ont laissé.
Ruth et Benjamin devront alors choisir entre les valeurs de leurs parents respectifs. L’avenir peut-il mêler la modernité et la tradition ? Comment exister sans se trahir ?...

Mais d’abord, sauront-ils seulement pardonner les erreurs de leurs parents ?

les 6 et 7 avril 2009 à 20 H 30

au Théâtre de Saint-Maur,
20 rue de la Liberté ;
94 Saint-Maur.

Réservations : 01.48.89.99.10

*

Naïm Kattan est né à Bagdad. Il est Juif. C’est en langue arabe qu’il a rédigé ses premiers écrits. Installé à Montréal depuis 50 ans, c’est comme essayiste, romancier et nouvelliste francophone qu’il a fait sa marque. « J’ai choisi, comme immigrant, de vivre en Amérique française et dès lors j’ai décidé, comme écrivain, de m’exprimer uniquement en français. »

Dans ses 35 livres, Naïm Kattan n’a eu de cesse d’aller à la rencontre de cultures différentes, de réfléchir sur les rapports humains et leur diversité. Son oeuvre, traduite en plusieurs langues dont l’arabe, est célébrée partout pour son universalité. On dit de l’auteur de La Réconciliation qu’il est un « passeur », qu’il représente le « carrefour des cultures à lui seul ».

De son propre aveu, Naïm Kattan a toujours été allergique aux ghettos. « Dès mon enfance, confie-t-il dans L’Écrivain du passage, j’ai été intéressé par l’autre, et l’autre, dans la rue, dans le voisinage, dans la ville, était le Musulman. »

À l’école, le jour, le petit Naïm apprend à lire le Coran ; à la maison, le soir, sa mère lui raconte les récits bibliques. Outre la langue arabe, il pratique l’hébreu, l’anglais et le français. Dès l’adolescence, tout en couchant sur papier ses propres histoires inventées, le futur écrivain se découvre une passion pour les lettres françaises. Il partagera bientôt ses découvertes dans diverses revues irakiennes. Parmi ses auteurs de prédilection : Malraux, Breton... et Gide.

Naïm Kattan gardera toujours en mémoire cette nuit, à Bagdad, où il a recopié mot à mot Les Nourritures terrestres. Ce livre d’André Gide, affirme aujourd’hui le septuagénaire, a changé sa vie. « Il me disait à l’époque : " Pars ! Quitte ta ville. Va ailleurs. Sois libre. Ta vie t’appartient. Ton destin t’appartient. Tu es l’auteur de ton destin, l’auteur de tes propres mots, l’auteur de ta vie. " »

(...)

Quand il débarque à Montréal en 1954, cet intellectuel juif parlant français est une curiosité. « À l’époque, être francophone voulait dire ipso facto être catholique. Moi, je suis allé voir le Congrès juif et je leur ai dit : " Comment se fait-il que vous ne fassiez rien en français dans une ville francophone ?! " » Il mettra sur pied Le Bulletin du Cercle juif : « C’était un petit journal, mais c’était le premier non catholique écrit en français au Québec. »

Dès le début des années 60, Naïm Kattan collabore au journal Le Devoir, où il fait la critique des romans canadiens-anglais et américains. À peu près à la même époque, il signe des articles sur la littérature québécoise dans une revue torontoise. En 1967, il est nommé responsable des lettres et de l’édition au Conseil des Arts du Canada, où il oeuvrera pendant 25 ans.

Au fil du temps, cet homme curieux, visionnaire et rassembleur deviendra un acteur essentiel de la vie littéraire québécoise et canadienne. Mais il lui aura fallu plusieurs années avant de renouer avec l’écrivain qu’il portait en lui. « En choisissant de ne plus écrire en arabe lors de mon arrivée à Montréal, je me suis imposé un silence littéraire. J’ai mis une quinzaine d’années avant de parvenir à m’exprimer en français comme écrivain. »

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