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Après les Rosenberg / Legacy of the Rosenbergs

Dernier ajout : 1er février 2017.

Dossier bilingue. Responsable éditoriale, Wendy Johnson ; partenaire éditoriale pour La RdR, Aliette G. Certhoux.

Documents to upload under table of contents at the bottom of the page - Documents téléchargeables sous l’index des articles en bas de la page :

- Archives Nationales : Fonds du Comité français de défense des Rosenberg,
devenu Groupe d’initiative pour le réexamen de l’affaire Rosenberg,
devenu Association pour le réexamen de l’affaire Rosenberg * 111 AS 1-97 (1951-2003)

- The Rosenberg Trial : Supreme Court Decision (June 19, 1953)


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 Des États-Unis en France, l’émergence actuelle de l’affaire Rosenberg saisit la question éthique des démocraties électorales inachevées, exposées aux impératifs sécuritaires, ou dévoyées par l’oligarchie qui vise à se reproduire. En plein Maccarthisme, au long d’un chemin autant fatal qu’aléatoire, à la fois intime et public, les époux Ethel et Julius Rosenberg sont arrêtés en 1950, interrogés, accusés, condamnés à mort, pour le vol de documents techniques sur la bombe atomique et leur transmission aux services secrets soviétiques : crime qu’ils n’ont pas commis.

From the United States to France, the present emergence of the Rosenberg case raises the ethical question of unfinished electoral democracies, faced with security imperatives, or led astray by an oligarchy seeking to reproduce itself. During the height of the McCarthy period, on a fatal path filled with uncertainty, both private and public, Ethel and Julius Rosenberg are arrested in 1950, interrogated, accused, sentenced to death, for the stealing of technical documents on the atomic bomb and their communication to the secret services of the Soviet Union : a crime they did not commit.

 Il s’avère aujourd’hui qu’à partir de 1941 Julius Rosenberg ait travaillé au service du renseignement soviétique. Du moins pendant la seconde guerre mondiale, après la rupture du pacte germano-soviétique, quand les États-Unis eux-mêmes ne sont pas encore en guerre déclarée contre les nazis. Mais cela il ne peut le dévoiler (il n’a pas « parlé », il n’a pas dénoncé). Au contraire, certain de son innocence quant au chef d’accusation, il nie jusqu’au bout. Ethel n’a pas participé au renseignement. Elle est dans la dignité éthique communiste d’ancienne activiste syndicaliste et loyale à son amour. Jusqu’au bout ils diront leur innocence plutôt que la renier en coopérant ou par de faux aveux, — comme cela leur fut proposé en marchandage de leur grâce par le président Truman.

Today it is known that in 1941 Julius Rosenberg worked for the secret services of the Soviet Union, at least during WWII, after the German-Soviet Non- Aggression Pact was broken off, and when the United States had not declared war against the Nazis. But of this he could not speak (he did not « speak », he did not give names). To the contrary, sure of his innocence concerning the charges, he denied everything until the end. Ethel never participated in the intelligence work. Hers was the ethical dignity of a communist, former trade union activist and loyal to her love. They claimed their innocence until the very end rather than betray their beliefs by false confessions –-which was proposed to them in a kind of blackmail in exchange for their lives (by the Presidential Pardon).

 Malgré une mobilisation générale contre la sentence, partout dans le monde notamment en France, Ethel et Julius Rosenberg sont exécutés par électrocution, dans la prison de Sing-Sing, le 19 juin 1953. Alors que le journal Le Monde dès 1952 (une édition du 11 décembre) avait commenté leur condamnation à mort en ces termes : « Aucune condamnation à mort n’avait jusqu’à présent été prononcée aux États-Unis pour crime d’espionnage, même en temps de guerre. D’autres espions d’une plus grande envergure ayant commis et avoué des faits beaucoup plus graves n’ont été condamnés qu’à des peines de prison.  » **
 Les descendants directs d’Ethel et de Julius Rosenberg, leurs fils Michael et Robert, adoptés enfants par des amis de leurs parents, leur grand-mère étant trop âgée pour les éduquer au-delà des premiers jours après l’exécution, poursuivent aujourd’hui, en outre de leur métier, un travail d’écriture, d’information et de débat, et un travail associatif fondateur de réflexion et d’organisation sociale informés par leur propre connaissance de la vie, concernant les questions pas encore résolues du dossier, et les problèmes sociaux collatéraux, notamment la question de la peine de mort comme justice impossible, puisqu’elle est irréversible, et celle de la prise en charge des survivants proches dépendant des activistes condamnés, notamment les enfants. ***

Despite a general mobilization against the death penalty, throughout the world and particularly in France, Ethel and Julius Rosenberg were executed on the electric chair in the prison of Sing-Sing, on June 19, 1953. In 1952, the newspaper Le Monde (a December 11 edition) had commented their being sentenced to death in the following terms : « There has never been a death penalty sentenced to anyone in the United States, even for crimes of espionage, even during war time. Other more ambitious spies who did far more and confessed to far more were only sentenced to prison terms. »
The sons of Ethel and Julius Rosenberg, Michael and Robert, adopted as children by the Meeropols, friends of their parents (their grandmother was too old to take care of them after the first few days following the execution) continue their work today. Besides exercising their professions, they write, give talks, participate in debates and contribute to the development of a foundation that encourages thinking and social organization informed by their own experience of life, concerning questions not yet resolved in the Case, as well as collateral social problems, namely the question of the death penalty as an impossible justice, because of its irreversible nature, as well as the question of caring for close survivors, especially children. 
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 C’est donc un dossier civique « sensible », particulièrement actuel et en progrès, composé par Wendy Johnson, éditorialiste invitée et traductrice des documents source.

This is a civic issue that is highly « sensitive » especially today and it is becoming more and more important, composed by Wendy Johnson, guest editor and translator of the source documents.

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Notes :

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* Mémoire d’Ethel et Julius Rosenberg — site de l’Association pour le réexamen de l’affaire Rosenberg [ retour-back ]

** En effet, aucune condamnation à mort pour crime d’espionnage n’avait été prononcée jusqu’alors aux USA par un tribunal civil, y compris concernant des faits bien plus graves. La seule exception de la seconde guerre mondiale fut militaire : « (...) des espions allemands participant à l’opération Pastorius capturés sur le sol américains furent exécutés [NdLaRdR : leur avocat tenta de les faire juger par le tribunal suprême (civil) mais ils passèrent devant le tribunal de la sécurité américaine du Département de la Justice des États-Unis (militaire) ]. (...) Axis Sally et Tokyo Rose, convaincus d’avoir trahi leur pays en travaillant pour l’Allemagne et le Japon en temps de guerre : (...) moins de dix ans de prison. Le savant Klaus Fuchs, arrêté et jugé en Grande-Bretagne pour avoir fourni à l’Union soviétique d’importants renseignements sur la séparation des isotopes et la fabrication de la bombe A est condamné à la peine maximum : quatorze ans (...). Alla Nunn May, arrêté en mars 1946, reconnaît avoir transmis à l’URSS le 9 mai 1945 des informations sur la bombe d’Hiroshima (...) : dix ans (...). Harry Gold (...), pour espionnage atomique [ "coopère" ] : dix ans. Ruth Greenglass a reconnu avoir participé à un réseau d’espionnage : absolument rien. David Greenglass, son mari, qui s’est déclaré espion [ "coopère" ] : quinze ans, réduits à dix. (...) Morton Sobell, reconnu espion au profit de l’URSS [ refuse de "coopérer" ] : trente ans. (...) » (Ethel et Julius Rosenberg, La sentence, fr.wikipedia) [ retour ]

*** The Rosenberg Fund for Children ( RFC ) « The Rosenberg Fund for Children (RFC) is a 501 (c)(3), non-profit, public foundation that makes grants to aid children in the U.S. whose parents are targeted, progressive activists. We also assist youth who themselves have been targeted as a result of their progressive activities. Donations to the RFC are tax-deductible to the full extent of the law. » [ retour-back ]

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