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La Fille de la maison sans fin 

lundi 2 mars 2009, par Ana Maria Sandu

Hier soir, pendant la soirée, papa a dit des blagues que je me suis efforcée de ne pas écouter. Assez grossières, parce qu’il avait bu beaucoup de verres de vin. Pas seulement les vieilles, du genre : « Et si les branches battent à la fenêtre/Pourquoi tu n’abats pas l’arbre » ou « Sous le balcon, moi je t’ai chanté une sérénade/Je ne la chanterais plus jamais/j’avais les pieds gelés dans la neige/et la morve de mon nez tombait par terre. (Refrain) Regarde-la, la salope/Elle a disparu : au balcon, elle ne va plus …la la la », et certaines plus courtes et sans rime. Sur toutes les photos prises pendant les fêtes, il a la bouche sale, pleine de graisse et il gesticule. Il a de grosses mains, heureusement qu’il n’essaie pas de m’en mettre une quand je ne l’écoute pas ou quand je lui réponds mal. Et qu’est ce qu’il peut être ridicule quand il s’obstine à manger avec une petite fourchette rouge, minuscule.
Ma tante Laura les sort d’une boîte en métal en début du repas. Je choisis soit une orange, soit une rose et je la regarde jusqu’à ce que la couleur prenne consistance, je la garde dans ma poche parce que, quoiqu’il arrive on ne les compte jamais et les invités peuvent tout aussi bien manger avec des fourchettes normales. Elle le dit elle-même, elle les met juste comme ça, pour décorer, pour que la table paraisse mieux arrangée…
Je me concentre sur ces objets et je regarde avec angoisse les mains habiles des invités qui, eux, ne les regardent même pas. Il les manœuvre au rythme d’un va et vient qui me donne presque le vertige. S’il les avalait d’un coup en même temps que le salami et la viande ? Ils auraient dans leur estomac une chose extrêmement belle, rien que pour eux.
Qu’est ce que cela veut dire avoir de belles mains ? Si je n’ai pas entendu ces mots depuis que je suis née, je n’ai alors jamais rien entendu de ma vie. Ils m’examinaient comme ils examineraient une poupée en porcelaine, jusqu’à faire sauter son émail avec leur index, pour s’assurer de la perfection même de son plus petit doigt. Il semble que je les entende encore, rassemblés à mon chevet et penchés tête contre tête, comme des béliers, sur mes ongles, comme émerveillés. « Elle a ses mains, tu as vu comme elles sont longues ? »
L’homme de qui j’ai seulement hérité les doigts de pieds, avec le deuxième plus long que le gros orteil, a été un grand joueur de poker. Il faisait promener son index sur le dos lisse des cartes et il pliait la paume de sa main de telle sorte que les autres croyaient qu’il détenait un véritable trésor. Il trichait, il trompait ceux de la table et il prenait avec sa main parfaitement dessinée, tout l’argent. Il ne gaspillait pas le pouvoir de ses mains en caresses et autres futilités.
Parfois, nous inventions un jeu : il faisait semblant d’être mort, je levais sa main toute molle, mais elle retombait à sa place comme une grosse pierre. C’est à partir de ce moment que j’ai commencé à penser que si, (que Dieu me protège), il arrivait quelque chose d’imprévu, je voudrais pouvoir garder une de ses mains. Pour la mettre dans un bocal avec du formol dans une pièce, comme les avortons dans un laboratoire de biologie.
La maison que je regarde le plus souvent lorsque je vais à l’école n’a rien d’exceptionnel, mais, depuis que je suis petite, je l’ai prise comme point de repère. Je sais que j’ai encore environ la moitié du chemin à faire jusqu’à chez moi ou jusqu’au centre-ville. Je me réjouis donc à chaque fois que j’arrive devant elle parce que je n’ai plus beaucoup de marche à faire avant d’arriver à l’école, je n’ai plus besoin de me protéger de tous ces tziganes qui se bousculent devant moi et me crient toutes sortes de grossièretés. J’ai peur et je me fais encore plus petite qu’une châtaigne ramassée par terre et je me dissimule dans une poche de ma veste. C’est une sorte de cuirasse qui exerce seulement son pouvoir devant la maison blanche, magnifique, aux candélabres et au jardin fleuri.
J’ai essayé d’être l’amie du chien noir qui, vautré à l’ombre des lys et des fruits des bois, somnole toute la journée. J’aime bien les animaux et serrer les chats et les chiens abandonnés dans la rue. Si je n’avais pas aperçu de temps en temps la vieille qui passe péniblement d’une pièce à une autre, j’aurais cru qu’il n’y avait personne ici. Je ne sais pas d’où m’est venue l’idée que la bague en or avec une pierre rouge de maman ressemblait à cette maison. Peut être à cause des gros rideaux, rouge foncé, que la locataire de la maison laisse tirés presque tout l’été. Ou parce que, parfois, je sens la main tendue de maman et sa bague qui me serrent très fort, tellement fort que, une fois arrivée à la maison, j’ai encore la marque violacée sur ma peau. Je l’admire comme si c’était une vraie bague et je suis contente qu’elle reste intacte même après m’être lavée les mains.
Je pourrais demander à maman d’où vient la bague et pourquoi elle ne l’enlève jamais de sa main même s’il lui reste du savon près de la pierre et qu’elle doit ensuite le retirer avec un cure-dent. Et si elle lui plaît vraiment. Parfois, je la surprends en train de la regarder avec hostilité : elle prend alors la forme d’un cafard répugnant ou la forme de la souris que je lui ai un jour apportée dans la cuisine, enveloppée dans du papier toilette. Sa main blanche, aux ongles longs et toujours vernis ressort nettement grâce au bijou.
Ma grand-mère fait de drôles d’yeux lorsqu’ elle la voit en train de nettoyer la bague des restes de viande crue des boulettes de viande qu’elle prépare ou des pommes de terre bouillies quand elle fait une salade orientale (ma préférée). Je ne comprends pas pourquoi elle ne lui dit pas :

— Bon sang, enlève-moi donc cette bague quand tu entres dans la cuisine, ça te gêne et ce n’est pas hygiénique de faire à manger avec une bague.
Il arrive aussi qu’elle enlève sa précieuse alliance et, qu’ elle l’égare parfois, elle reste alors des jours entiers à une table sans que personne ne passe à côté d’elle. Et pas même ma grand-mère, avec sa langue perfide, ne dit quelque chose. Elle nous explique pourquoi, elle, elle n’était pas d’accord quand mon dingue de père est venu s’installer à la maison

— Je te l’avais dit, ma fille, quand il a pris le couteau et qu’il a commencé à crier à tue-tête qu’il allait se tuer, que ce n’était pas normal. Il ne fallait pas l’accueillir, mais voilà, est-ce que tu m’as écouté ? Moi, quand je partais travailler, je le chassais de l’entrée, et toi pendant ce temps-là, tu lui ouvrais ta fenêtre, il t’a eu avec toutes sortes de cadeaux et de mensonges...
Dans ce genre de moments, elle m’oublie complètement, elle est là à rouspéter, dans sa petite cuisine, parmi les odeurs et les vapeurs, pendant que moi, je suis morte de peur à l’idée qu’elle m’envoie jouer dehors justement au moment où l’histoire avec cet ogre de père devient intéressante. Dès qu’elles recommencent à s’empoigner comme deux coqs, je vais dans ma chambre. J’ouvre la porte de l’armoire et je me regarde dans le miroir.
Est-ce que c’est comme ça la fille d’un ogre ?
Pour le moment je ne présente aucun signe d’anormalité, c’est à dire que, même si je suis un peu maigrichonne, les filles jouent avec moi, je peux faire une fête d’anniversaire et le blondinet de qui, toutes les filles sont amoureuses, me fait un sourire lorsqu’on se rencontre dans le hall. Je retourne à la cuisine où les deux femmes ne prononcent aucun mot de toute la journée, elle sont toutes à leur fureur et j’ai la sensation que c’est bon, que j’ai définitivement échappé à leur pouvoir, qu’à partir de maintenant jusqu’à la fin de mes jours je suis libre de faire ce que je veux
Tout d’abord, il faut que je sache si maman est comme Arabelle [1] et si sa bague peut faire autant de choses que celle de mon personnage préféré. Si elle m’aime véritablement et pourquoi ma grand-mère lui reproche sans arrêt des vertes et des pas mûres. En fait, elle ne lui reproche jamais plus que ce que je sais. L’histoire continue comme ça jusqu’au moment où papa est rentré par la fenêtre de notre salon au lieu d’aller à l’école. Et c’est par hasard que j’en ai su un peu plus :
Et la Milice vient chez moi ? Quand je suis rentré cette nuit du travail et que j’ai trouvé tous ces voyous à la table du salon, qu’est-ce que tu crois que j’ai ressenti ? Moi, qui ai passé toute ma vie à vous élever ?
Je ne sais pas ce qu’il pense de moi, en tout cas il m’observe avec insistance, et dès que je fais la moindre bêtise ou que j’ose lui répondre, il me dit :
Quel sale gosse tu fais, ça aurait été mieux pour tout le monde si ta mère avait un peu réfléchi et si elle m’avait écouté.
Je n’en ai rien à faire que nous ne soyons pas une famille comme les autres. Nous trois, on est bien. On ne se dispute jamais avec les voisins d’à côté, moi, je peux boire du Pepsi tant que je veux car ma grand-mère travaille dans un restaurant. Papa n’est pas un saint, mais il me ramène un tas de friandises et de jouets.
Reste le silence de maman, les jours où elle ne parle à personne, où elle passe d’une pièce à une autre sans me voir. Je me mets devant elle, exprès, mais elle me pousse comme une chaise qui serait en travers de son chemin. Je la tire par les vêtements, je m’étale par terre, je lui prends les pieds et j’hurle de toutes mes forces.
Tu sais, je vais mooourir, je vais me planter un couteau dans le ventre et tout mon sang va couler sur le tapis du salon. Tu passeras sans même me voir, puis ma grand-mère viendra avec une cuvette d’eau chaude et du détergent et elle lavera toutes les traces, toute la saleté que j’aurai faite par terre. Elle me brossera pour me rendre belle, et quand tu te réveilleras, ce sera déjà trop tard. Tu me chercheras partout, à la suite de quoi, tu passeras ta journée entière à genoux afin de trouver ne serait-ce que la plus petite goutte de moi, ton enfant chéri.
Elle fume cigarette sur cigarette, elle s’y est mise comme ça, sans aucune raison, chaque jour davantage. Dans ces moments, nous nous comportons avec elle, comme si elle était une statue, nous ne lui parlons pas, seulement de temps en temps lorsque je lui vide son cendrier, que je lui remplis sa tasse de café ou que je lui mets une assiette de nourriture devant elle. Il arrive que je la retrouve intacte, ma grand-mère la remet alors dans la casserole. Je reste sur la chaise de la cuisine et mes oreilles se mettent à bourdonner de tant de calme. Qu’on me dise à moi aussi ce qui se passe ! Grand-mère hoche la tête d’un air triste et m’envoie jouer :
— Sois sage, elle va bien se réveiller !
Peut-être que maman souffre d’une simple maladie, peut- être que toutes les mamans sont comme ça. Je me sens abandonnée et coupable. Elle ne me manque pas du tout, à proprement parlé, mais je ne sais pas ce que maman a, ce qui l’a fait souffrir et pourquoi elle se déplace parmi nous, comme un fantôme. Elle marche pieds nus et laissent des traces sur le lino de la cuisine, je suis alors capable de suivre avec la pointe du pied ses fins contours. Mon pied n’arrive jamais aux cinq cercles en formes de doigts, pourtant je voudrais pouvoir déménager définitivement là-bas et dire : a y est, je n’habite plus la « rue de l’Union »
Il y a aussi cette bague maléfique qu’elle regarde toujours comme si elle la découvrait pour la première fois et comme si le monde s’était installé dans ses reflets violets. Encore une chance, qu’elle ne la mette pas trop souvent, depuis tout ce temps, je sais à quoi m’attendre.
Ce que j’aime le plus, ce sont les matins quand elle revient. Je les attends comme un chaudeau (la boisson bouillante qui me fait du bien quand j’ai pris froid et que j’ai mal à la gorge). Elle vient à côté de moi dans mon lit et me tient dans ses bras. Je me colle à son ventre plat et j’ai la sensation, que je ne l’ai jamais quitté, que ma place est dedans, protégée par sa peau tendre et blanche. Elle semble alors me découvrir comme pour la première fois et cette nuit de décembre où je suis née, revient brusquement entre nous. Je suis dans une salle de cinéma dans laquelle la lumière est s’éteinte. La pièce se détache du reste de la maison et nous naviguons ensemble, dans le lit, sur la rue du 11 juillet, là où se trouve l’hôpital. Les violents éclairs, qui ne lui avaient rien laisser voir de la fenêtre de la maternité, me frappe à chaque fois avec puissance, ils pénètrent dans mes yeux, j’en avale même quelques uns, pour ne pas avoir soif et ne pas avoir besoin d’aller, plus tard, à la cuisine.
Ce qui est embêtant, c’est qu’il n’y aucune photo de maman enceinte, j’aurais pourtant voulu voir ses cheveux raides et noirs, ses fines jambes de cigognes dans ses escarpins à talons hauts et me voir, moi aussi, ou plutôt voir son ventre arrondi et drôle comme un ballon en caoutchouc. Je ne sais même pas ce qu’elle aime manger parce que nous restons trop peu de temps ensemble, surtout quand elle a ses petites folies.
Je trébuche très souvent dans la rue parce que je l’observe de profil et je me rends compte que ce que j’aime le plus chez elle c’est son nez pointu. Je tiens sa main qui ne porte aucun bijou. Cette bague maléfique avec sa pierre est toujours entre nous, il me semble qu’elle prend de plus en plus de place et je suis effrayée à l’idée que le rubis de la main de maman en profite pour prendre la place de mon crâne. Ou encore, que cette bague soit un ennemi mortel. Je pourrais l’avaler en une seconde et devenir, comme cela, tout simplement invisible !
En fait, j’ai aussi beaucoup d’autres souffrances et, quand je suis très très triste et que ma vie ne semble avoir aucun sens, je vais dans une pièce, là où nous avons toutes sortes de bocaux et de bouteilles. Je m’assois en tailleur, le dos contre les étagères en bois, et je serre dans mon poing une toute petite boule ronde en plastique. Je l’ai depuis très longtemps. En fait, c’est un jeton avec lequel, il y a quelques années, on pouvait faire du manège. Pêle-mêle, montaient à la fois des enfants, et des adultes, ils faisaient beaucoup de boucan, car ce qui était amusant était de se cogner avec le plus de gens possible. J’étais allée quelques fois regarder, mais j’avais un peu peur. Malgré tout, j’ai bien été contente lorsque le frère de papa m’a donné une pièce grise.
Ce fameux jour, je pleurais à chaudes larmes, je crois bien que nous étions en automne, car tout le cirque avec les barriques de vin avait déjà commencé. J’étais justement venue ici pour me cacher. Papa criait qu’il nous tuerait tous, et ensuite qu’il se pendrait, qu’il n’avait jamais eu de chance dans sa vie et qu’il fallait mieux en finir tout de suite : il allait mettre le feu à la maison, et, par la même occasion il tirerait maman de la malheureuse situation où il l’avait mise quand il l’avait rencontrée. Je crois qu’il n’a rien dit sur moi pendant qu’il hurlait comme un véritable chien enragé et qu’il lançait le couteau de cuisine en l’air. J’avais tellement peur que j’aurais pu me glisser toute entière dans une bouteille de bière. Vide, bien sûr, sinon j’aurais pu me retrouver dans la gorge de papa, parce que, lui, il boit comme ça dès qu’il a soif, sans respirer et jusqu’au bout.
Ce que j’ai souvent dit sur maman n’est plus vrai, maintenant, elle me parle, elle me raconte son enfance et ensemble, nous regardons des photos.
Une petite fille triste, ainsi me semble maman. J’aurais aimé qu’on soit camarades de classe, qu’on devienne amies, qu’elle vienne chez moi et qu’on s’asseoit sur le même banc. On ne se quitterait jamais, même pas sur les photos de groupe, on se tiendrait par la main et on se marierait le même jour. J’ai très souvent entendu des gens dire que maman est presque folle, misérable, mais qu’il ne fallait pas que la gamine, c’est à dire moi, l’apprenne, parce que je n’avais pas à être responsable des actes de mes parents et que je n’avais pas à ressentir une quelconque responsabilité.
Quelle drôle de vie a cette fille (c’est à dire maman) jolie, intelligente, mais, malgré tout, elle a quitté le droit chemin et voilà ce qu’elle a choisi...
Maman ne ressemble à aucune des femmes qui viennent à l’école, je sais qu’elle est très jeune et moi, j’ai l’impression qu’elle est seulement un tout petit peu plus grande que moi. La prochaine fois que papa devient méchant, je la prends, elle aussi, avec moi dans la chambre, pour qu’on regarde ensemble sa bague magique, qu’on ferme très fort les yeux et qu’on se réveille dans un autre lieu. Dans un lieu plus beau et plus calme où il n’y aurait ni grand-mère, ni papa, ni cette longue maison dans laquelle on est aujourd’hui. Quand elle se met à pleurer, j’ai envie de serrer maman dans mes bras, comme si elle était la plus belle poupée sur terre.

P.-S.

Traduit du roumain par Fanny Chartres, née en 1983 à Châteaubriant. Après des études de lettres à l’Université de Nantes et une formation aux métiers du livre, elle travaille en librairie et en bibliothèque. Entre 2006 et 2008, elle travaille à l’Ambassade de France en Roumanie et à l’Institut français de Bucarest.
Parallèlement à ses activités professionnelles, elle a appris la langue roumaine et la traduction est devenue son principal métier. En dehors de la prose, elle traduit du théâtre (Saviana Stanescu, Peca Stefan – Editions Théâtrales, Vlad Zografi, lequel est invité au prochain Festival de Théâtre Actoral de Marseille pour sa pièce Atelier), de la poésie, des scenarii et essais journalistiques pour des publications ou manifestations. Elle fait partie de l’équipe de traducteurs de The Observator Translation Project (http://translations.observatorcultural.ro/), plateforme actuellement en cours de restructuration, pour laquelle elle a traduit des auteurs tels que Gabriela Adamesteanu, Gheorghe Craciun, Mircea Nedelciu, Norman Manea, Filip Florian…
Elle travaille actuellement sur une anthologie de nouvelles qui sera publiée aux éditions Pour la Nouvelle, courant 2010. Elle est la traductrice du livre d’Ana Maria Sandu L’Ecorchure, qui sortira aux éditions du Chemin de fer, au printemps 2010.

Notes

[1*personnage fantastique d’un dessin animé très populaire produit en Tchécoslovaquie et diffusé en Roumanie dans les années 80.

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