- 2 avril 2014, par Alice Delmotte-Halter
I.
Duras boit. Duras boit. Et moi je ne peux pas.
Duras boit. Duras boit. Et moi je ne peux pas.
Quand j’étais jeune alors, ç’aurait été possible.
Je pus être ivre sur une courte période.
Duras boit. Duras boit. Et moi je ne peux pas.
Plus rien.
Le vide.
Et puis d’un coup, tout mon esprit s’en va
Et je suis prise,
Assommée mais debout
Et vive.
La schize.
Duras boit. Duras (...)
- 26 février 2014, par Alice Delmotte-Halter
Mélancolie
J’ai oublié le nom de tous ceux qui m’avaient aimée enfant, J’ai oublié le cri des chiens dans la forêt. Oublié.
Oublié les mains du grand-père l’artisan (solaire), le fabricant de pain, Oublié comment il retournait cette terre, récoltait. Oublié.
Oublié de chasser les pies, de couvrir le bougainvillier, Le bruit des gens dans le camping en été, La couleur du gravier. Maintenant tout est (...)
- 10 février 2014, par Norbert Barbe
TROIS POÈMES À LA VILLE DE NANTERRE Scène II :
’ORPHÉE. Ce n’est pas elle, C’est toi, qui de l’hymen, as rompu la ficelle ! Je fus jadis témoin de son amour pour toi ; Je la vis, te gardant et son coeur et sa foi, Poussant le dévouement jusqu’à cirer tes bottes, Quand vous manquiez de fonds, en mettre à tes culottes.’
Scène VIII :
’MÉDÉE, seule. Oh ! je prévois ici d’atroces gabegies !..
Des (...)
- 5 février 2014, par Yan Kouton
Unoccupied/Raw Flesh
D’un espace inoccupé aux sentiments taillés dans la chair. Le vif de la ville, et des corps…
Glitter
Au pied du mur, de
ce monde soudain
rétréci, on s’en
remet à la fuite
intérieure. On se
métamorphose pour
ne pas être détruit.
Jusqu’à devenir
une langue morte,
infusant sa terre de
peines et de cris.
Dans ce partage
entre silence et
décombres, (...)
- 25 novembre 2013, par Yan Kouton
Suffer from Palpitations
Ou le battement de la ville. Son cœur comme un microprocesseur. A plusieurs couches. Les effets secondaires de ces rues, lieux divers périphériques ensuite.
Get Off With A Fright
Je connaissais la règle
Les conséquences d’un
Abandon trop brutal -
Par abandon j’entends…
Des parcelles - la densité
De chacune d’elle - bordées
Par des arbres encore dévêtus…
Une (...)
- 30 septembre 2013, par Yan Kouton
A Façade
This Constant Travel
Nous n’allions jamais
vers ce qui procure de
la consolation. Le rappel
accessoire de nos
valeurs, en chute libre.
De nos mains incapables
de se parler. Sans l’apport
incertain d’une substance
outrée. D’un incident
aux conséquences dans
la poussière. Malgré la
ville, son attirance
pour l’âge irréel.
« Je descendrai
vers toi…Pour
offrir » (...)
- 9 septembre 2013, par Norbert Barbe
PROSES ENGELSIENNES
1. LA PROPRIÉTÉ
La propriété je me l’imagine comme un bon gros rentier
Comme nous le peignent des livres entiers
Qui n’a jamais connu ni la famine ni le chantier
Il est gros elle est ronde c’est sa rente
Chaque mois elle rentre
Indiscutable charpente
Du capitalisme la rente
Seulement voilà
je ne connais pas de rentier
Pas un seul on nous ment je crois
Sur (...)
- 10 juin 2013, par Yan Kouton
The State Of Things
Promis aux aurores,
dispersé jusqu’à la
brume apparence...
Ne l’ai-je donc pas
tué ce mal ? Le
souffle me manque-t-
il déjà ? Alors que le
jour menace, que de
nobles arbres apparaissent
entre les tours, revenant
sempiternels hanter
ces nouvelles tâches
qui s’imposent à mon
corps, sans le moindre
répit. Pour être
accessible à sa colère,
à l’écoute (...)
- 22 mai 2013, par Norbert Barbe
LE POÈME D’ARAMIS
’- Depuis lors, continua Aramis, je vis agréablement. J’ai commencé un poème en vers d’une syllabe ; c’est assez difficile, mais le mérite en toutes choses est dans la difficulté. La matière est galante ; je vous lirai le premier chant, il a quatre cents vers et dure une minute.’
(Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, chapitre XXVIII) Le Bon Chat Que L’on Bat Dos Rond Va Au (...)
- 15 février 2013, par Norbert Barbe
Je suis un Homme sans qualités.
A Musil.
En Aubrac ou Ailleurs (sur le chemin)
Les vaches paissent paisibles
Le clocheton du clocher continue encor de tinter
Dans la vallée engourdie de sommeil
L’herbe verte saille en gerbes grasses et dorées
Au fond des déclavations profondes et humides
Le ciel d’un bleu parfait
Surplombe les sapins les grands cèdres
Et les arbres envahis par (...)