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Haïti_13_janvier_2010 Saint_Domingue_29_août_1793

jeudi 14 janvier 2010 (Date de rédaction antérieure : 29 mars 2024).

Mise à jour le 14 janvier.

Frères et amis. Je suis Toussaint Louverture ; mon nom s’est peut-être fait connaître jusqu’à vous. J’ai entrepris la vengeance de ma race. je veux que la liberté et l’égalité règnent à Saint-Domingue. Je travaille à les faire exister. Unissez-vous, frères, et combattez avec moi pour la même cause. Déracinez avec moi l’arbre de l’esclavage.

Votre très humble et très obéissant serviteur, Toussaint Louverture, Général des armées du roi, pour le bien public.

29 août 1793 (adapté du français original)

Loa, Prosper Pierre-louis, Acrylic on Cardboard, 1989. Private Collection.
Prosper Pierre-Louis (1947-1997), Haitian artist, painter ; one of the main contributors to the local School of Saint Soleil art movement. His black and white paintings of voodoo loas are especially noteworthy.

This work is licensed under the Creative Commons Attribution-ShareAlike 3.0 License (Some Rights Reserved). http://en.wikipedia.org/wiki/Prosper_Pierre-Louis.






" Quand tout tombe, il reste la culture. Et la culture, c’est la seule chose que Haïti a produite. Ça va rester. Ce n’est pas une catastrophe qui va empêcher Haïti d’avancer sur le chemin de la culture. Et ce qui sauve cette ville, c’est le peuple. C’est lui qui fait la vie dans la rue, qui crée cette vie. Il ne faut pas se laisser submerger par l’événement. "

Interview de Dany Laferrière, cyberpress.ca, 14 janvier 2010


Black Bazar - Le nouveau Blog d’Alain Mabanckou
13 janvier 2010

Alain Mabanckou est un écrivain Haïtien qui vit en Californie (USA) ; son blog a été indiqué par Twit de François Bon, qui enseigne à l’université du Québec et réside depuis peu au Canada, et qui fut donc alerté au premier plan par la disparition de Georges Anglade et de sa femme Mireille, à Port au Prince. Le blog de Alain Mabanckou rassemble les informations venant de ses amis qui se trouvent en pleine catastrophe ou relaient des nouvelles depuis l’étranger.

L’écrivain et géographe Georges Anglade avait fait ses études de géographie appliquée à Strasbourg, de 1965 à 1969, pour aller les conclure au Canada, dont il adopta la nationalité, où il fut l’un des fondateurs de l’Université de Québec à Montréal (UQAM), au moment de l’autonomie francophone ; il y enseigna la géographie sociale jusqu’en 2002. Auteur de plusieurs ouvrages, il se trouvait à Port au Prince pour participer au festival littéraire et du film Etonnants Voyageurs, qui devait avoir lieu cette semaine et pendant une quinzaine de jours, où Alain Mabanckou se préparait également à partir pour rejoindre l’ensemble des participants.

* http://blackbazar.blogspot.com/

Etonnants-voyageurs est l’organisateur du festival international du livre et du film voyageurs qui devait se tenir ces jours-ci à Port au Prince, sous la présidence de Michel Le Bris, fondateur du festival, qui se trouvait déjà sur place ; avec d’autres participants et intervenants ils furent surpris par le tremblement de terre. Pour la plupart heureusement sains et saufs, après avoir passé une première nuit à la belle étoile sur le tennis de l’hôtel effondré, ils auraient été évacués hier sur Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe.

* http://jeanfrancoislabadie.blogspot.com/

Le blog du chercheur de l’université de Montréal et ONG Jean-François Labadie (twit de Gilles Klein) qui se trouvait avant la catastrophe et se trouve encore à Haïti, a publié dès les premières secousses. Depuis, il tisse un fil d’information qui intègre aussi des communications de journalistes et d’autres ONG sur place. En outre, il présente une galerie de photographies personnelles qui évoquent bien la vie et l’habitat de Haïti avant le séisme, Ayiti (non du pays en créole), avec de nombreux et magnifiques portraits d’enfants.

En France, mercredi 13 janvier jour du tremblement de terre, un communiqué du ministre de la culture rappelait la nomination le 10 janvier du cinéaste haïtien de renommée internationale, Raoul Peck, à la tête de l’école supérieure de cinéma française, la FEMIS, en remplacement de Claude Miller. Il est notamment l’auteur du documentaire sur Lumumba et venait de terminer Moloch Tropical tourné sur place (dans la forteresse du roi Henri-Christophe), en co-production avec arte TV, film à huit-clos d’histoire-fiction sur les dernières 24h au pouvoir du président François Duvalier (auquel Peck prête d’avoir ruiné l’île en plus de l’avoir terrorisée pendant ses années de dictature), ancien élève de la FEMIS lui-même, et ancien ministre de la culture de la république d’Haïti de 1995 à 1997.

Dany Laferrière, dont nous citons en exergue un extrait de son interview, écrivain francophone extramuros qui se trouvait parmi ceux déjà en Haïti pour rallier le festival, au moment de la catastrophe qui l’a heureusement épargné, et dont nous pouvons lire des messages actuels dans le blog de Alain Mabanckou, est le lauréat du Prix Medicis (ef. Grasset) en 2009, pour son roman L’énigme du retour.

Pour mémoire, les écrivains d’origine haïtienne — à entendre la culture haïtienne en diaspora — ont remporté cette année une douzaine de prix internationaux.





HAÏTI
Haïti devint en 1804 la première république indépendante de population majoritairement noire après la Révolution haïtienne (1791-1803) qui conduisit l’armée de Napoléon Bonaparte à abandonner l’île. Haïti est aussi le seul pays francophone indépendant des Caraïbes, et un des deux pays francophones d’Amérique du Nord (avec le Canada). (fr.wikipedia)

Haïti, (partie est et nord-est de l’ile de Saint Domingue), dont les deux langues officielles sont le français et le créole haïtien, a été, dès Toussaint Louverture (qui en outre d’être un homme politique et militaire à l’acte de ses idées, écrivit ses mémoires), la source de la pensée caraïbe créole révolutionnaire et surréaliste moderne et post-moderne, et de la pensée émergente de la créolité, qui est à la fois un mouvement littéraire, artistique, scientifique dans la tradition des Lumières, et politique. Dont Frantz Fanon. A quoi il faut ajouter les langues anglaise et portugaise de ce mouvement au Brésil, et dans le sud des Etats-Unis (où se développe actuellement une langue créole hispano-anglophone), avec des poètes comme le brésilien avant-gardiste Oswald de Andrade, auteur notamment du texte culte Manifeste anthropophage (1928)... Cette pensée a été et poursuit d’être particulièrement située par les antillais résidents des Petites Antilles, d’abord avec Aimé Césaire, puis avec le Discours antillais d’Edouard Glissant et l’Éloge de la créolité de Jean Barnabé, Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant.











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